mardi 22 novembre 2011

L'exposition Fra Angelico

L'exposition Fra Angelico - Fra Angelico, L’Ascension, le Jugement dernier, la Pentecôte, Galleria Nazionale di Palazzo Corsini, Rome, © 2011. Photo Scala, FlorenceJusqu'au 16 janvier 2012, le Musée Jacquemart-André rend hommage à l'un des plus grands peintres de l'art primitif italien, Fra Angelico (1400-1455). L'exposition Fra Angelico et les maîtres de la lumière nous donne les clefs d'un fascinant périple historique et artistique. Au XVème siècle, à Florence, les travaux des peintres du Quattrocento, encouragés par Côme de Médicis, fondateur de la célèbre dynastie des Médicis, marquent un tournant dans l'histoire de l'art ; du Moyen-âge, on bascule dans la Première Renaissance. Fra Angelico, l'une des figures majeures de ce mouvement pictural, se distingue par sa maîtrise des lumières héritée des traditions médiévales, et par sa capacité, révolutionnaire, à croquer les perspectives et les figures humaines. Entre or et lumière, le moine dominicain Fra Angelico semble bien avoir été touché par la grâce.

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Le saviez-vous ?  Fra Angelico a été béatifié en 1982 par Jean-Paul II, et proclamé patron des artistes en 1984.
Le bon plan : Le Café Jacquemart-André est l'un des salons de thé parisiens les plus réputés, tant pour son cadre (le plafond est peint par Tiepolo) que sa carte gourmande. On y déguste des pâtisseries la journée, on y mange le midi (salades, quiches, plat du jour), et le week-end, on y brunch de 11h à 15h. Le Café est ouvert tous les jours de 11h45 à 17h30.

L'exposition Fra Angelico et l'Art sacré

Fra Angelico, Stigmates de saint François et Martyre de saint Pierre Martyr, © L’Académie croate des Sciences et des Arts, La Galerie Strossmayer des Maîtres anciens, Zagreb, CroatieEntré très jeune dans les ordres, Fra Angelico consacre sa vie à la religion et à l'art. Les fresques, les retables, les enluminures, sont autant d'occasions pour ce peintre spirituel d'aborder des thèmes qui lui sont chers. Surnommé le peintre des Anges, il excelle dans la représentation de ces étonnantes créatures célestes ; leurs ailes sont tantôt rouges sang (Stigmates de saint François et Martyre de saint Pierre Martyr, tempera sur bois, Zagreb), tantôt délicatement dorées (L’Ascension, Le Jugement dernier, La Pentecôte, tempera sur bois à fond doré, Rome), tantôt arc-en-ciel (sur les fresques du couvent San Marco). 
Fra Angelico, Vierge d’humilité dite Madone de Cedri, Museo Nazionale di San Matteo, Pise, © 2011. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. CulturaliA maintes reprises, il illustre la vie du Christ (Volets de l’Armoire des ex-voto d’Argent, Florence), la passion du sauveur (Arma Christi, tempera et encre sur parchemin, Turin) et bien sûr, son martyr (La Crucifixion, tempera et or sur parchemin, Florence). De nombreux Saints saignent sur ses retables, décapités (La décollation de saint Jean Baptiste et Le Banquet d'Hérode, tempera sur bois, Paris ; Le martyre de Saint Côme et Damien, tempera sur bois, Paris), endurant les stigmates du Christ (Stigmates de saint François et Martyre de saint Pierre Martyr, tempera sur bois, Zagreb). 
De la Vierge en majesté à la Vierge d’humilité, il donne la pleine mesure de son talent en parant la Sainte de splendides drapés, en la baignant dans un flot de lumière dorée et en conférant à son visage beauté et bonté (La Vierge d'humilité dite Madone de Cedri, tempera sur bois, Pise ; Vierge à l'enfant, tempera sur bois, Turin ; Vierge d’humilité avec saint Dominique, saint François, saint Jean-Baptiste, saint Paul et quatorze séraphins, tempera sur bois, Parme). Et lorsqu'il grimpe aux cieux pour immortaliser le Jugement dernier, l’Ascension ou l’Assomption (Le Couronnement de la Vierge, tempera sur bois, Florence), sa maîtrise de la lumière prend une dimension mystique : ses tableaux resplendissent d'une lueur intrinsèque, les couleurs chatoient et les dorures éblouissent. Cela ne fait aucun doute, l'exposition Fra Angelico nous ouvre les portes d'un paradis qui brille de mille feux...

Présentation de l'exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière :

L'exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière

Zanobi Strozzi, Vierge d’humilité avec deux anges musiciens, Museo Poldi Pezzoli, Milan, don d’Antonio et Bianca Leonardi 2001, © Milano, Museo Poldi PezzoliPour cette première exposition française consacrée à Fra Angelico, le Musée Jacquemart-André a rassemblé une cinquantaine d’œuvres, du peintre lui-même et d'artistes de son entourage. Parmi ses prédécesseurs, citons son maître Lorenzo Monaco, Gentile da Fabriano et Battista di Biagio Sanguini ; parmi ses contemporains  : Masolino da Panicale, Paolo Uccello, Filippo Lippi et Lo Scheggia ; parmi ses disciples et collaborateurs : Zanobi Strozzi et Benozzo Gozzoli ; et parmi ses suiveurs : Domenico di Michelino, Andrea di Giusto, Alesso Baldovinetti, Giovanni di Consalvo et Giovanni di Francesco da Ravezzano. Vous l'aurez compris, inviter les Maîtres de la lumière à l'exposition Fra Angelico était une nécessité.

L'exposition Fra Angelico au Musée Jacquemart-André

Fra Angelico, Le Couronnement de la Vierge, Galleria degli Uffizi, Florence, © 2010. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. CulturaliSi l'exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière est exceptionnelle, c'est en partie grâce à la richesse des œuvres présentées. Prêtées par les institutions les plus prestigieuses, elles viennent d'Italie (la Galerie des Offices, le Musée de San Marco, la Galerie de l’Accademia, le Musée du Bargello, les Musées du Vatican, le Musée diocésain de Santo Stefano al Ponte de Florence, la Galerie nationale du Palais Corsini à Rome, la Fondation Giorgio Cini de Venise, le Musée national de San Matteo de Pise, la Galerie Sabauda de Turin, la Galerie Nationale de Parme, la Fondation Magnani Rocca de Mamiano de Traversetolo, le Musée de la Collegiata d’Empoli, le Museo Civico de Prato, la Pinacoteca Civica de Forlì, l’Académie Carrara de Bergame), de France (le Musée du Louvre, le Musée des Beaux-Arts de Nice, le Musée Ingres de Montauban), mais aussi de Hongrie (le Musée des Beaux-Arts de Budapest) et de Croatie (la Galerie Strossmayer de Zagreb). Et si les célèbres fresques du couvent florentin San Marco, incontestable chef d’œuvre de l'artiste, n'ont pas pas venir jusqu'à Paris, une salle de projection permet de les contempler à distance.
Auteur : Cécile Duclos

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Informations pratiques :
Exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière
Dates : du 23 septembre 2011 au 16 janvier 2012
Adresse : Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann - 75008 Paris
Horaires : tous les jours de 10h à 18h, nocturnes tous les lundis et samedis jusqu’à 21h30.
Tarifs : entrée 10 €, tarif réduit 8,5 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans, demandeurs d'emploi). Gratuit pour les moins de 7 ans, les journalistes, les Membres et le personnel de l’Institut de France.
Le site de l'exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière : c'est ici 

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Le catalogue de l'exposition Fra Angelico au Musée Jacquemart-André :
Fra Angelico et les Maîtres de la lumière, édité par le Musée Jacquemart-André et la maison d’édition Fonds Mercator, 240 pages, septembre 2011.
Cet ouvrage richement illustré propose une analyse détaillée de chacune des œuvres présentées dans l’exposition. Des essais des plus grands spécialistes de l’artiste permettront au visiteur de mieux comprendre le rôle majeur de Fra Angelico dans la peinture de la première Renaissance florentine.
Le Découvertes Gallimard :
Fra Angelico : Peintre de lumière , Neville Rowley, Découvertes Gallimard, 127 pages, septembre 2011.
Pendant des siècles, Fra Angelico (vers 1400-1455) n'aura été considéré que comme le peintre dévot par excellence, celui qui n'arrivait pas à retenir ses larmes en peignant les nombreuses Crucifixion de son couvent de San Marco, à Florence. Bâtie sur un fond de vérité, tant celui que l'on appela le frère angélique fut réellement habité par la spiritualité dominicaine, une telle légende ne doit pourtant pas laisser croire que le peintre aurait été en retard sur son temps. En ce début du XVe siècle, Florence est le théâtre de l'une des révolutions artistiques les plus importantes jamais advenues : l'invention de la Renaissance. Tout l'oeuvre de Fra Angelico sera marqué par une attention constante envers la modernité picturale, sans jamais renier pour autant des convictions religieuses ancrées dans la tradition la plus rigoriste. Neville Rowley démontre que c'est sur ce paradoxe que se fonde le génie de l'artiste.
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