dimanche 15 juillet 2012

Interview imaginaire : Serge Gainsbourg

Interview imaginaire : Serge GainsbourgNous retrouvons Serge Gainsbourg en galante compagnie. Sous le regard courroucé de l'archange Michel, il lutine deux belle angelettes (eh oui, les anges aussi ont un sexe !). Au loin, Satan l’observe d’un œil envieux.



Bonjour Serge Gainsbourg. Je constate que vous ne vous ennuyez pas au paradis.
On me gonfle avec la bouche
À la taille que l'on veut
Puis après le bouche à bouche
On fait ce que l'on veut de moi
Mais moi rien ne me touche
Je n'éprouve aucune émotion
Je ne frémis que si l'on touche
À mes petits ballons

Vous fumez toujours autant ?
Dieu est un fumeur de havanes
Je vois ses nuages gris
Je sais qu'il fume même la nuit
Comme moi ma chérie

Vous paraissez comblé ici. Vous souvenez-vous de votre vie sur Terre ?
Dans quel pays, dans quel district
C'était tout au bord de la mer
Depuis j'ai oublié laquelle
Sous le soleil exactement
Pas à côté, pas n'importe où
Sous le soleil, sous le soleil
Exactement juste en dessous.

Quel est précisément votre meilleur souvenir ?
J'ai vu New York
New York USA
J'ai vu New York
New York USA
Je n'avais rien vu d'au
Je n'avais rien vu d'aussi haut
Oh ! C'est haut, c'est haut New York
New York USA
Empire States Building oh ! c'est haut
Rockfeller Center oh ! c'est haut
Internationnal Building oh ! c'est haut
Waldorf Astoria oh ! c'est haut
Panamerican Building oh ! c'est haut
Bank of Manhattan oh ! c'est haut

Quelle est votre occupation favorite, à part la conquête des angelettes ?
J'fais des trous, des p'tits trous, encor des p'tits trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Des trous d'seconde classe
Des trous d'première classe
J'fais des trous, des p'tits trous, encor des p'tits trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Des petits trous, des petits trous,
Des petits trous, des petits trous

Mais vous n’avez certainement pas que des loisirs ? Dieu vous a sûrement infligé un travail forcé en punition de tous vos excès ?
Quand le soir venu j'm'en reviens du chantier
Après mille peines et le corps harassé
J'ai le regard morne et les mains dégueulasses
D'quoi inciter les belles à faire la grimace
Bien sûr y'a les filles de joie sur le retour
Celles qui mâchent le chewing-gum pendant l'amour
Mais que trouverais-je dans leur cœur meurtri
Sinon qu'indifférence et mélancolie
Dans mes frusques couleur de muraille
Je joue les épouvantails

Eprouvez-vous quelques regrets de votre passage sur Terre ?
Les regrets fillettes
Du pauvre poète
Se valsent musette
Dans les caboulots
Se valse musette
Le pauvre poète
Pour les gigolettes
Et les gigolos

Maintenant que vous connaissez l'au-delà, quelle est votre philosophie de la vie ?
L'amour sans philosopher
C'est comme le café
Très vite passé
Mais que veux-tu que j'y fasse
On en a marre de café
Et c'est terminé
Pour tout oublier
On attend que ça se tasse

Pourquoi gardez-vous toujours votre nounours ? Est-ce votre doudou ?
J'aime ma poupée orang-outang
Orang-outang, orang-outang
Je l'adore, jamais je ne dors sans
Orang-outang, Orang-outang
Il fait les yeux blancs
Il n'a plus de dents
Mais depuis longtemps
J'aime ce gros dégoûtant

Une dernière question, Serge. Etes-vous vraiment heureux au paradis ou n'est-ce qu'un faux semblant ?
Mieux vaut n'penser à rien
Que n'pas penser du tout
Rien c'est déjà
Rien c'est déjà beaucoup
On se souvient de rien
Et puisqu'on oublie tout
Rien c'est bien mieux
Rien c'est bien mieux que tout

C'est sur ces paroles que nous quittons à regret Serge Gainsbourg. Il ne nous accorde même pas un regard, tout occupé à entreprendre de nouveau ses belles angelettes. Adieu Serge, tu nous manques !

Auteur : Marc Duclos



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