jeudi 1 mars 2012

Stéphanie Hochet, Les Éphémérides

Stéphanie Hochet, (c) Fred Postel« Je pouvais espérer vivre encore une année, un an et demi au mieux. Et puis, il y eut l’Annonce. La plus grande menace des dernières décennies lancée à l’Occident, celle avec laquelle tout le monde était censé vivre, le premier enjeu métaphysique qui ne serait pas un choix mais un enfer déposé sur terre que chacun devait aménager à sa façon. » (Simon Black dans le dernier roman de Stéphanie Hochet, Les Éphémérides, en librairie le 7 mars 2012). Stéphanie Hochet fait partie des écrivains sans concession, toujours capables de se renouveler, mais dont l’œuvre forme un ensemble cohérent. Avec son nouveau livre, Les Éphémérides, elle nous offre un roman polyphonique abouti, à l’écriture irréprochable.



Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus : A la question « Votre livre est polyphonique comme l’étaient Les Vagues de Virginia Woolf. Est-ce un hasard ? », Stéphanie Hochet répond (interview à paraître) :
Il n’y a pas de hasard, surtout pas en littérature. Le texte contient des thèmes woolfiens : l’obsession du temps, la polyphonie, etc. Et puis, Les Vagues devaient s’appeler dans un premier temps : Les Éphémères

Le dernier roman de Stéphanie Hochet, Les Éphémérides

« Les dents étaient demeurées humaines, elles avaient conservé le rire. Un reste de cri semblait bruire dans la bouche ouverte. »
(L’Homme qui rit, Victor Hugo)

Tara vit à côté de Glasgow, dans la campagne écossaise, avec sa compagne Patty. Ensemble, elles élèvent des « Dogs », une nouvelle espèce de chiens. Des bêtes avec lesquelles il faut prendre certaines précautions, même pour les nourrir. Pourquoi recherchent-elles, en leur faisant faire des croisements, la « race parfaite » ? Tara travaille le soir dans un club assez spécial. Elle est « spécialisée » d’ailleurs. Elle a affaire à une clientèle haut de gamme, fidèle, à des hommes dont, pour une séance libératrice, elle extirpe de précieuses informations. La vie de Tara et Patty semble rodée, mais le retour d’Alice, une française avec laquelle Tara a eu une aventure quelques années auparavant, va bouleverser leur quotidien. Tout comme l’Annonce va bouleverser leurs existences…
Simon Black vit à Londres. Peintre, il vend surtout ses toiles à « de riches homos friqués » et recherche constamment à faire autre chose, à se dépasser. Il va même jusqu’à inventer une machine très spéciale qu’il utilisera sur lui-même, pour restituer sur ses toiles une image de cri, expression physique qui le passionne. A 44 ans, Simon va découvrir qu’il a un cancer et qu’il n’en n’a plus pour très longtemps à vivre. Cela va provoquer en lui de nombreuses réactions bien sûr, dont certaines plutôt surprenantes, mais tout est question de contexte…tout dépend désormais de l’Annonce…
Sophie vit avec son mari Bernard à Paris, mais surtout elle ne vit que pour leur fille de neuf ans, Ludivine. Sophie est la sœur d’Alice. Elle va, à contrecœur, envoyer Ludivine passer un séjour en Écosse en compagnie de sa sœur. Elle qui a toujours été angoissée à l’idée d’être séparée par trop de distance et trop longtemps de sa fille, va devoir prendre sur elle pour le bien-être de son enfant. L’aurait-elle fait sans l’imminence de l’Annonce ?
Pour savoir ce qu’est « l’Annonce », vous devrez lire le dernier roman de Stéphanie Hochet, Les Éphémérides

Bosch, Le Jugement dernier

Stéphanie Hochet, Les Éphémérides : du roman à la métaphysique

« et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu’un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes. Le ciel se retira comme un livre qu’on roule ; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places. » (Apocalypse selon saint Jean (6, 12-14))

Truffé de références littéraires et philosophiques, ce nouveau roman est impossible à résumer, mais l’on peut dire qu’il s’agit d’un véritable piège : vous ne pourrez plus le lâcher après l’avoir commencé. Stéphanie Hochet aime pousser ses personnages dans leurs retranchements, toujours. C’est ainsi qu’elle touche à la métaphysique. Chaque lieu compte, chaque personnage dès sa première rencontre avec le lecteur. Les thèmes de prédilection de l’auteure sont plus que jamais développés ici : l’amour, le sexe, la mort mais aussi et surtout, le sens de la vie. Certes, la question « que feriez-vous si vous saviez que vous étiez condamné à mourir à telle date ? » a déjà été posée et traitée de nombreuses fois, tant en littérature qu’au théâtre ou au cinéma. Mais le roman de Stéphanie Hochet, Les Éphémérides, propose un traitement inédit, loin des sentiers battus.

Auteur : Olivier Schittenhelm, libraire 

Les Éphémérides, Stéphanie Hochet, Rivages, sortie prévue le 7 mars 2012

Retrouvez Stéphanie Hochet sur le web : sur son blog officiel et sur Wikipedia.

Bibliographie de Stéphanie Hochet :
Moutarde douce, éditions Robert Laffont, 2001
Le Néant de Léon, éditions Stock, 2003
L'Apocalypse selon Embrun, éditions Stock, 2004
Les Infernales, éditions Stock, 2005
Je ne connais pas ma force, éditions Fayard, 2007
Combat de l'amour et de la faim, éditions Fayard, 2009 (Prix Lilas)
La distribution des lumières, Flammarion, 2010 (Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres)
Les Éphémérides, Rivages, 2012

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Le dernier roman de Stéphanie Hochet
Les Éphémérides, Stéphanie Hochet, Rivages, 7 mars 2012.
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