mercredi 4 avril 2012

Interview de Lady Linn, une drama queen inspirée

Interview de Lady Linn, une drama queen inspiréeLa session acoustique terminée, nous suivons Lady Linn (une fois n'est pas coutume, sans ses Magnificient Seven !) dans les sous-sols du Duc des Lombards jusqu'à sa loge. C'est là qu'entre deux éclats de rire et dans un français irréprochable, la chanteuse flamande nous parle de son dernier album, No Goodbye At All, sorti le 19 mars 2012, mais aussi de jazz, de Big Bands et de conservatoire, d'amour et de chansons romantiques, de Renaud Letang et de Nina Simone, d'inspiration et de GarageBand, d'Edward Hopper et d'Herman Brusselmans... Interview exclusive de Lady Linn, une drama queen au sourire irrésistible !

A lire : Lady Linn, la révélation de l'année

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus ? Quand on demande à Lady Linn si l'une de ses chansons la touche plus particulièrement, elle nous répond :
En ce moment – mais ça change avec le temps –, No Goodbye At All. Pas pour les paroles mais pour la musique, la guitare brésilienne que j'aime beaucoup, et puis la mélodie. Mais il y a d'autres chansons que j'aime beaucoup comme Cry baby. C'est difficile de répondre à cette question !

Interview de Lady Linn : the Magnificient Seven, un petit Big Band !

« Mes chansons sont plutôt romantiques, je trouve, et positives ! »

D'où vient votre nom de scène « Lady Linn & her Magnificient Seven » ?
J'avais l'habitude de jouer avec un groupe de soul, hip hop, et le MC – le rappeur – m'appelait toujours « Lady Linn » – « Linn », c'est mon prénom –. C'était une blague entre nous (rires) ! Quand on a cherché un nom pour notre groupe, à nos débuts, c'est le saxophoniste qui a proposé : « Ah ! Peut-être quelque chose comme « Lady Linn & her Magnificient Seven ? » (rires). Et voilà ! C'est comme ça que ça s'est passé. C'est un peu comme Duke Ellington and his Orchestra ! C'est chic et marrant à la fois (rires) !

Comment l'aventure Lady Linn & her Magnificient Seven a-t-elle commencé ?
En dernière année de conservatoire, je voulais chanter du jazz – cela faisant 5 ans que je chantais du jazz au conservatoire – mais je n'avais pas de groupe de jazz. Et j'adorais le swing jazz ! Alors j'ai demandé à mes amis, aux musiciens que je connaissais et que j'appréciais de me rejoindre, et de former un petit Big Band (rires) ! Inspiré par les années 30-40. Pendant les 4 premières années, on a surtout joué des reprises, puis j'ai écrit mes propres chansons.

Au conservatoire, vous chantiez donc ?
Oui, je chantais dans un répertoire jazz.

Et vous jouiez du piano aussi ?
Oui, aussi, mais comme deuxième instrument ; mon principal instrument reste le chant.

Lady Linn and her Magnificient Seven en session acoustique

Comment décririez-vous l'univers musical de Lady Linn & her Magnificient Seven ?
Pour moi, c'est un mix, ce n'est pas un style. Les chansons sont plutôt romantiques, je trouve, et positives ! C'est acoustique, organique. Et puis c'est pop, bien sûr, et il y a sans doute des influences soul, jazz mais aussi country et bossa.

Interview de Lady Linn : No Goodbye At All, le making of

« On a envoyé un premier CD à l'équipe de Renaud Letang et ils ont répondu le jour même. Ils étaient très enthousiastes ! »

Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec Renaud Letang, qui a enregistré votre deuxième album ?
Je suis allée voir Mocky en concert à Gand, et j'ai beaucoup aimé le son de son album. Quand j'ai vu que c'était Renaud Letang qui l'avait produit, j'ai regardé ce qu'il avait fait d'autre et j'ai découvert qu'il avait travaillé avec Feist, Jamie Lidell, Manu Chao… des artistes que j'aime beaucoup ! Alors on a envoyé un premier CD à son équipe, et ils ont répondu le jour même. Ils étaient très enthousiastes ! C'est comme ça que tout a commencé. Ensuite, je suis allée à Paris avec une maquette pour que Renaud puisse écouter nos nouvelles chansons, et il les a aimées. Et voilà (rires)! C'est très agréable de travailler avec lui, il est très gentil et musicalement, il me comprend parfaitement. Du coup, ça fonctionne très bien ! C'est un véritable honneur de partager un projet avec lui.

Et comment l'enregistrement de votre nouvel album No Goodbye at All s'est-il passé ?
L'enregistrement a débuté avec le piano, la basse et la batterie ; le chant ; puis les cuivres. Ça s'est fait en deux fois, sur deux semaines. Après, il y a eu le mix, bien sûr. Et puis je suis revenue pour chanter, retravailler certains passages et arranger des petites choses.

Deux semaines, c'est rapide...
Oui, ce n'est pas très long, mais Renaud – comme Thomas Moulin, qui travaille avec lui – est très professionnel. C'est un très bon producteur et il a beaucoup d'expérience. C'est pour ça que ça va vite avec lui ! Et mes musiciens sont eux aussi très bon (rires) !

Sans doute était-ce aussi bien préparé avant, non ?
Oui, c'est vrai (rires)! On avait fait la pré-production, et de nombreuses de répétitions. Effectivement, ça compte aussi (rires) ! Et tout ça combiné, ça va très vite !

Lady Linn (pochette de l'album)

Interview de Lady Linn : No Goodbye At All, on espère bien !

« Parfois, il m'arrive de ne plus savoir pourquoi je pleure (rires) ! Une vraie drama queen (rires) ! »

Votre premier disque Here We Go Again (sorti en 2008), très swing jazz, a connu un beau succès en Belgique [NDLR : disque de platine, 2 MIA dans les catégories « Meilleure interprète féminine » et « Meilleur album pop »]. Pour votre nouvel album No Goodbye at All, vous vouliez plus de pop ; pourquoi ?
Ce n'était pas mon intention initiale, en fait. L'esprit de notre premier disque était plutôt jazz parce que depuis 4 ans, on jouait du swing jazz. Pour cet album, c'est différent. Je ne voulais pas rester fixée sur le jazz. Alors je me suis dit : « OK, je vais juste écrire des chansons, comme ça ; et je ne réfléchirai qu'après coup aux cuivres, aux arrangements, etc. ». Avant, j'écrivais vraiment pour les cuivres je pense, et pour un style, celui des Big Bands. Maintenant, je suis plus libre !

Quels sont les grands thèmes abordés dans les paroles de votre nouvel album ?
L'album parle de la vie, de choses assez simples et universelles ; pas de politique, par exemple. Beaucoup d'amour, aussi, c'est un sujet qui m'inspire (rires) ! Et parfois, il y a des choses très personnelles...

Justement, existe-t-il des anecdotes à propos de certaines de vos chansons ?
Ah oui, beaucoup ! Chaque chanson a son histoire, mais je ne peux pas les révéler... Je préfère les garder pour moi (rires) ! Et puis les chansons sont explicites. En écoutant les paroles, on apprend déjà pas mal de choses (rires) !

Vous avez écrit Nina en hommage à Nina Simone ; quelle place Nina Simone occupe-t-elle dans votre vie ?
J'aime beaucoup Nina Simone, mais elle n'est pas plus « spéciale » à mes yeux que d'autres artistes que j'adore. J'ai écrit ce morceau après avoir visionné un DVD où elle jouait en live – à l'époque, je lisais sa biographie –. J'ai trouvé qu'elle était hypnotisante, très africaine ; c'était extrêmement émouvant, alors j'ai en fait une chanson.

Pouvez-vous nous parler de Cry Baby, le premier single de votre nouvel album No Goodbye at All ?
Le message de cette chanson, c'est un peu : « OK, ça fait du bien de pleurer, ce n'est pas toujours grave et des fois, c'est même drôle ». Parfois, il m'arrive de ne plus savoir pourquoi je pleure (rires) ! Une vraie drama queen (rires) !

Interview de Lady Linn, une diva drama queen

« Quand je sens que l'inspiration vient – ça ne dure jamais longtemps et je sais que je peux passer plusieurs semaines, plusieurs mois même, sans rien écrire –, que je suis chez moi ou qu'il y a un piano à proximité, je me mets tout de suite à écrire. »

Lorsque vous composez vos chansons, y a-t-il une humeur plus propice à l'inspiration ?
Quand je sens que l'inspiration vient – ça ne dure jamais longtemps et je sais que je peux passer plusieurs semaines, plusieurs mois même, sans rien écrire –, que je suis chez moi ou qu'il y a un piano à proximité, je me mets tout de suite à écrire. Ça arrive comme ça, souvent quand je suis mélancolique ou heureuse, dans un état d'esprit plutôt « extrême ». C'est une histoire d'émotions, d'amour aussi (rires) ! Et puis ça peut arriver en écoutant de la musique, parfois, quand quelque chose me plaît vraiment, me touche. En ce moment, je travaille sur le prochain album – le troisième ! –. Je ne m'arrête jamais tant que l'inspiration est là ! Je continue.

Vous écrivez vous-mêmes les arrangements de vos morceaux ?
Oui, je compose entièrement les morceaux ; au piano, parfois à la guitare, et aussi dans ma tête. Puis je m'enregistre et je retranscris les partitions sur ordinateur, grâce à un programme de musique.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Oui. Pour composer une chanson, j'écris d'abord les paroles puis je joue des accords, et je chante par dessus. Ensuite, j'enregistre le morceau avec le logiciel GarageBand, sur mon MacBook. C'est un programme très simple, une sorte de dictaphone. Et voilà, j'improvise dans mon propre salon (rires) ! La La La La La (rires) ! Après, j'écoute ce que ça donne.

Comment êtes-vous « tombée » dans la musique ?
Oh ! Il y a longtemps !... J'ai commencé le piano à 8 ans et le chant, à 15 ans, vraiment par hasard. Nous venions de déménager, et mes nouveaux copains m'ont demandé de jouer du piano dans leur groupe. Et comme quelqu'un devait chanter, je me suis proposée, pour essayer (rires) !

Interview de Lady Linn

Quels souvenirs gardez-vous de vos années de conservatoire ?
Beaucoup de souvenirs ! Le jazz ! J'ai beaucoup appris, j'ai rencontré beaucoup de gens intéressants, et des amis, aussi.

Que ressentez-vous lorsque vous chantez sur scène ?
C'est à chaque fois différent, ça dépend de beaucoup de choses ! J'aime chanter, chanter pour les gens, et j'adore quand ils réagissent, quand ils sont enthousiastes ! Ça me donne de l'énergie. Et puis avec les Magnificient Seven, c'est toujours agréable, je me sens tellement bien ! Après, quand il s'agit de parler au public, c'est parfois difficile pour moi, et ce n'est pas uniquement dû au barrage de la langue. Je m'exprime plus facilement en chantant, ou en petit comité, que face à un groupe de gens qui ne dit rien...

Vous est-il plus difficile de chanter devant un groupe d'amis ou dans une grande salle de concert ?
Devant des amis ! Je suis toujours très nerveuse quand je sais que beaucoup de personnes que je connais assistent à l'un de mes concerts. Mais j'aime aussi savoir qu'elles sont là ! C'est paradoxal (rires).

Des auteurs (poètes) ont-ils changé votre vie ?
Oui, Herman De Coninck, un poète flamand. Hugo Claus aussi, c'est un écrivain. Et Herman Brusselmans, Remco Campert. Ce sont tous des flamands, parce que je préfère lire les écrivains, les poètes, dans leur langue maternelle. C'est toujours mieux que les traductions ! Parfois, je lis des livres en anglais, mais ce n'est pas la même chose. Et la poésie française, c'est beaucoup trop difficile pour moi (rires) !

Si vous pouviez choisir n'importe quel artiste (mort ou vivant) pour peindre votre portrait, ce serait ?

Pour terminer, quels sont vos projets ?
Jouer, toujours ; faire un troisième album ; une tournée en France – j'espère ! –. D'ailleurs, nous jouerons le 8 juin au Café de la Danse à Paris, et cet été, nous ferons des festivals.

Interview réalisée le 14 mars 2012 par Cécile Duclos

Lady Linn and her Magnificent Seven, No Goodbye At All, 19 mars 2012

Lady Linn and her Magnificent Seven seront le 8 juin 2012 au Café de la Danse

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Retrouvez Lady Linn and her Magnificent Seven sur le web : sur leur site officiel, sur myspace et sur facebook.

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Le dernier album de Lady Linn and her Magnificent Seven :
No Goodbye At All, Lady Linn and her Magnificent Seven, Emarcy, 19 mars 2012.
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