C'est sur la terrasse ombragée de la Bellevilloise, au milieu des pots de fleurs, des chaises et des tables en fer forgé que Colline Hill, souriant de ses éclatants yeux bleus, nous parle de son premier album Wishes, de Joan Baez et de Bob Dylan, mais aussi de Chet Baker, de Johnny Cash et d'Emmylou Harris, d'Alanis Morissette, de Tracy Chapman et d'Antony and the Johnsons, de colline et d'énergie, de piano et de guitare, de souhaits et de regrets, d'AKA Music et de relations humaines, de tensions et de non-dits, de Florence et d'Irlande, de Bretagne et de Belgique, de jam et de réseaux sociaux... Interview de Colline Hill, une Americana girl franco-belge qui aime l'Irlande et la Bretagne.
A écouter : Colline Hill en session acoustique
A lire : Colline Hill, Wishes
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Bonus : A la question « Y a-t-il un trait de votre caractère que l'on peut percevoir dans votre musique ? », Colline Hill répond :
Bonus : A la question « Y a-t-il un trait de votre caractère que l'on peut percevoir dans votre musique ? », Colline Hill répond :
Le dynamisme.
Interview de Colline Hill, en pleine ascension
« Les trois quarts des gens – sauf mes amis – m'appellent Colline. Je m'y suis habituée ! »
Quelles sont vos influences musicales ?
J'écoute beaucoup de musique folk, des icônes universelles comme Johnny Cash [NDLR : Colline Hill a d'ailleurs repris un morceau de Johnny Cash en session acoustique], Leonard Cohen, Emmylou Harris, Joan Baez, ou Bob Dylan, évidemment, à des artistes plus contemporains comme Alanis Morissette, Tracy Chapman ou encore Jewel. J'aime aussi la pop californienne, avec Donavon Frankenreiter, Jason Mraz, Jack Johnson, etc. Et en ce moment, je me tourne vers des artistes comme Antony and the Johnsons, Damien Rice, Ray Lamontagne. J'écoute donc des choses très différentes, même si souvent, il y a un rapport plus ou moins éloigné avec la folk.
Pouvez-vous nous parler de votre nom de scène, « Colline Hill » ?
A l'époque, je vivais en France. Avec mon arrangeur, on cherchait un nom qui sonne plus américain que le mien – qui est plutôt franchouillard (rires) ! –, pour qu'il corresponde mieux à ma musique. On venait de jouer avec le nom « Hill », quand il a trouvé « Colline », et là, on s'est dit « mais Colline Hill, ça veut dire la même chose ! ». Au départ, c'était une sorte de délire entre nous, puis c'est resté. Aujourd'hui, tout le monde me connaît sous ce nom-là, Colline Hill. Les trois quarts des gens – sauf mes amis ! – m'appellent Colline. Je m'y suis habituée (rires) !
Comment écrivez-vous les musiques de vos chansons ?
Quand je suis inspirée, cela peut aller très vite, de A à Z. Sinon, tout part de bribes d'idées sur lesquelles je reviens une fois, deux fois, jusqu'à ce qu'un jour, il y ait un déclic.
Composez-vous à la guitare ?
Oui, mais je pense qu'à l'avenir, je vais aussi reprendre le piano. Ça fait longtemps que je n'y ai plus trop touché, mais je suis pianiste à la base ; j'ai fait du piano de 7 à 14 ans environ. Cela me permettra de créer des mélodies différentes, d'élargir mon spectre musical – tout en restant dans la folk ! –.
Lorsque vous composez, comment trouvez-vous la mélodie ?
Généralement, en essayant plusieurs accords à la guitare, la mélodie vient. Et lorsqu'il m'arrive de ne pas avoir d'instrument entre les mains et de tomber sur une mélodie, comme ça, dans ma tête, je l'enregistre, et après coup, je cherche les accords à la guitare. Mais c'est plus rare.
Interview de Colline Hill : Wishes, un rêve devenu réalité
« Je me dis que c'est franchement compliqué, les relations humaines ! »
Parlez-nous du titre de l'album, « Wishes ».
« Wishes » signifie « souhaits », en français. Autour de moi, énormément de gens regrettent de ne pas avoir fait ou telle ou telle chose. J'entendais souvent : « si je l'avais su plus tôt, j'aurais fait ci ! », ou « si j'avais su à quoi ressemblerait ma vie 15 ans plus tard, j'aurais fait ça !... ». Et moi aussi, j'avais des rêves : j'avais envie de me lancer dans la musique, de faire un album. Alors je me suis dit qu'il fallait arrêter avec les « j'aimerais », qu'il était temps d'y aller, de faire quelque chose. Le titre de l'album, « Wishes », symbolise ce passage des souhaits à leur concrétisation.
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Comment s'est passée la création de votre premier album Wishes ?
En plusieurs étapes. Certains morceaux existaient depuis quelques années déjà, quant aux autres – les trois quarts de l'album environ –, je les ai réécrits au moment où j'ai atteint le seuil de financement sur le site web d'AKA Music [NDLR : 50 000 €, versés par les internautes]. Je me suis alors rendu compte que plusieurs chansons que j'avais composées, et que j'avais parfois mises en ligne, ne correspondaient plus vraiment à ce que j'avais envie de transmettre à ce moment-là. Il y a donc eu une longue phase de réécriture, et c'est pour cette raison qu'un an et demi s'est écoulé avant la sortie de l'album.
Quelles ont été vos sources d'inspiration pour l'écriture des paroles de l'album Wishes ?
Ce qui m'inspire le plus, ce sont les rapports, les liens entre les gens : il y a les relations amoureuses, évidemment, mais aussi les relations fraternelles, familiales, etc. C'est très intéressant de voir à quel point, parfois, les gens peuvent se faire du mal, ou au contraire s'apaiser. J'aime beaucoup creuser les tensions, les non-dits. Et il faut dire, aussi, que les gens me racontent un peu leur vie (rires) ! Mes amis, les gens que je rencontre et que j'observe. Et je me dis que c'est franchement compliqué, les relations humaines (rires) ! C'est un constat un peu banal, mais c'est tellement vrai ! En tout cas, c'est cela qui m'inspire, ce que les gens ressentent, leurs réactions, quand ils doivent faire face à telle ou telle situation.
Si votre album était une émotion, ce serait ?
L'énergie.
Un adjectif ?
Revitalisant (rires) ?
Un héros ou une héroïne ?
Je ne sais pas si l'on peut parler de héros, mais je suis une fan de Chet Baker. Mon héros, ce sera donc Chet Baker !
Une ville ou un pays ?
Comme ça, au coup de cœur ? Florence, en Italie.
Une époque ?
Les années 60-70.
Un souvenir ?
Un souvenir qui me vient, là ? Lorsque j'ai pris le bateau pour m'installer en Irlande. Sur le pont, j'avais cette sensation de liberté... Être au milieu de la mer, sans rien à droite, ni à gauche, devant ou derrière... J'adore !
Pouvez-vous nous parler du single 'Cause I Love ?
'Cause I Love est le tout premier single extrait de l'EP 3 titres. Ces trois titres-là ayant aussi été financés par AKA Music, ils sont également présents sur l'album. Mais pour en revenir à 'Cause I Love, c'est une ballade toute fraîche qui m'est venue totalement par hasard, 4 ou 5 jours avant d'entrer en studio. J'ai donc appelé l'arrangeur et je lui ai dit : « écoute, j'ai écrit un nouveau morceau, je ne sais pas si on peut le mettre sur l'EP, dis-moi ce que tu en penses ». Et là, il m'a répondu : « C'est carrément un single, il faut le garder ! ». Et voilà !
Et sur l'album Wishes, quelle chanson sortira en single ?
En fait, il y a plusieurs singles (rires) ! Pour la promo de l'EP, on a donc choisi 'Cause I Love. Puis lorsque les trois titres de l'EP ont été intégrés à l'album, on a retenu un nouveau single pour la radio et la diffusion auprès des médias : c'est Someone Left Before Me. Enfin, on a extrait un troisième single pour la radio : c'est She Believes In Me, déjà présent, d'ailleurs, sur l'EP.
Interview de Colline Hill, entre folk et folklore
« Les Bretons sont particulièrement festifs ; et il y a cet aspect très traditionnel, très folk, et un peu folklorique aussi. »
En quelques mots, pouvez-vous nous résumer votre carrière musicale ?
En Bretagne, je traînais mes guêtres dans un pub irlandais où je chantais, comme ça, dans des jam sessions. Mais les musiciens qui m'accompagnaient, familiers avec le répertoire traditionnel, ne connaissaient aucune ballade irlandaise chantée par une Irlandaise. Alors un jour, j'en ai eu marre et je me suis dit qu'après tout, moi aussi, je pouvais prendre une guitare. On m'a dit que c'était un peu tard pour apprendre un instrument – j'avais 23 ans à l'époque (rires) ! –, mais je m'y suis mise quand même. Puis en 2003, j'ai créé un groupe, Moon shadows, qui a bien tourné en Bretagne. Jusqu'à ce j'aie envie d'écrire mes propres chansons. C'était en 2007, le groupe s'est arrêté à mon départ en Belgique. La suite est simple : j'ai déposé des démos sur le site d'AKA Music – un peu, aussi, pour voir comment le public réagirait –. Et à ma grande surprise, en 3 mois, j'ai récolté 15 000 € ! Ce qui signifie que j'étais déjà produite. En 6 mois, j'avais 50 000 €. Ça a donc été très rapide !
Et vous étiez aussi sur myspace ?
Oui, mais c'était plus pour y être, pour que les gens puissent écouter ma musique. Je n'étais pas du tout active sur myspace, alors qu'aujourd'hui, on peut dire que je suis plutôt accro aux réseaux sociaux (rires) ! Je suis sur twitter, facebook, etc. Et je suis très présente ! Du coup, la communauté qui me suit continue à recevoir des nouvelles très régulièrement.
Vous êtes née en Bretagne, vous avez vécu en Belgique et en Irlande ; qu'est-ce que ces différents pays vous ont apporté, « musicalement » parlant ?
Ah ! Si vous n'aviez pas précisé « musicalement parlant », j'aurais répondu « la pluie » (rires) ! C'est ce qu'ils ont en commun (rires) ! « Musicalement parlant », c'est plus une question de mentalité ; les gens n'ont pas tous la même approche de la musique. Les Bretons sont particulièrement festifs ; et il y a cet aspect très traditionnel, très folk, et un peu folklorique aussi. L’Irlande, c'est un peu pareil avec plus de ballades et de song writers. Quant à la Belgique, c'est un pays extrêmement ouvert, large d'esprit ; les gens sont beaucoup moins stressés qu'en France, ça m'a permis de décompresser. Et je suis contente de vivre en Belgique, ne serait-ce que pour cette raison-là (rires) !
Pour terminer, pouvez-vous nous parler de vos projets ?
En ce moment, je me consacre entièrement à la promotion, on va dire plutôt médiatique, de mon album. D'ailleurs, on s'apprête à partir en tournée en Bretagne, après le concert à la Bellevilloise, ce soir. Puis je continuerai la promotion, mais plutôt en live ; il y a beaucoup de dates qui tombent en ce moment. Hier, par exemple, j'ai appris que je jouerai aux Francofolies de Spa, c'est une excellente nouvelle ! Ensuite, j'attaquerai un deuxième album, sans attendre 5 ans pour l'écrire. Je n'ai rien commencé, pour l'instant, je préfère prendre le temps nécessaire pour mon premier album... Mais il y a des idées qui fusent, oui (rires) !
Interview réalisée le 3 mai par Cécile Duclos
Colline Hill, Wishes, 30 avril 2012
Crédit photo (hors 3D et session acoustique) : HamiltonLake
Crédit photo (hors 3D et session acoustique) : HamiltonLake
Retrouvez Colline Hill sur le web : sur son site officiel, sur myspace, sur facebook et sur twitter et sur youTube.
Colline Hill sera en concert le :
26/05/12 : FNAC/Showcase (Liège,BE)
30/06/12 : Millstock Festival (Middelnburg, NL)
07/07/12 : O'Flaherty Pub (Vannes, FR)
12/07/12 : Toucouleur (Trégastel, FR)
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Le premier album de Colline Hill : Wishes, Colline Hill, Universal, avril 2012. Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour de Colline Hill |
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