jeudi 24 mai 2012

Colline Hill, Wishes

Colline Hill, Wishes, ©HamiltonLakeDans la plus pure tradition des song writers, c'est sur une guitare Martin que Colline Hill pose sa voix, rocailleuse et douce. Le résultat ? Un disque folk finement ciselé, émaillé de pop, de blues, de country et de rock. Intimiste, épuré, foisonnant d'images et émotions, le premier album de Colline Hill, Wishes, nous emmène sur une plage déserte où l'océan, avide, croque les dunes de sable noir entre deux miettes de soleil blanc.


Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus : Colline Hill ressemble-t-elle vraiment à Joan Baez, l'icône de la folk ? Longs cheveux bruns, vieux jeans et guitare sèche, regard pénétrant... Et ? La preuve en images, avec cette photo de Joan Baez et de Bob Dylan :

Joan Baez et Bob Dylan, 1963

Colline Hill, là-haut sur la montagne

La chemise à carreaux de Colline Hill ? Hippie folk, à tendance écossaise. Rien à voir, donc, avec la chemise de bûcheron des années grunge ou la chemise californienne qu'affectionnent les rappeurs gangsters à grosses lunettes et à grosse chaîne et à grosse voiture et à grosse montre... Bref, les gros rappeurs. Non, la chemise roots de Colline Hill respire les années 70, Woodstook, Bob et Joan, les routes poussiéreuses de l'Arizona, la fureur de vivre et l'insouciance de la liberté. Loin des harpes, cornemuses et autres instruments du folklore celtique, cette Bretonne d'origine – qui vit aujourd'hui en Belgique – a en effet succombé à la guitare folk et à ses séduisants démons : Johnny Cash, Emmylou Harris, Leonard Cohen, John Denver... Et bien sûr, Bob et Joan.

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Et c'est en 2009, sur le web, que l'aventure commence. Propulsée par AKA Music, Colline Hill n'en revient pas : en moins de 3 mois, les internautes ont financé son projet, 'Cause I love, un EP de 3 titres. Il est vrai que l'on est plutôt habitué aux souris quand l'on parle de montagnes, mais rien n'est impossible, et surtout pas de soulever lesdites montagnes. Le buzz Colline Hill porte donc ses fruits : la jeune femme entre en studio et enregistre son premier EP avec un arrangeur de choix, Werner Pensaert (K's Choice, U2, The Scabs...). Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, son premier single, 'Cause I love, se fait rapidement une place au soleil... des radios belges.

Colline Hill : Wishes, la boule de neige qui dévale la montagne

Portée par le succès de ce premier EP, la chanteuse folk fait le bonheur d'AKA Music et des 800 internautes qui désormais la suivent : l'objectif est atteint, l'album sera produit. Son titre ? Wishes. Signe distinctif ? Dans le coffret, on retrouve les pseudos des centaines de fidèles.
Ensuite, c'est retour en studio, mais cette fois-ci, avec Stuart Bruce (qui a notamment collaboré avec Peter Gabriel, Clarika et Kate Bush) à l'arrangement. Et comme une bonne nouvelle... Bref, vous avez compris. C'est ainsi qu'un jour de printemps, le premier album de Colline Hill, Wishes, de souhait, est devenu réalité !

Colline Hill, Wishes : Someone Left Before Me à Where You Are

« Mieux vaut mourir d'amour que d'aimer sans regrets. » (Paul Eluard)

« 1, 2, 3 » : le signal est donné, Someone Left Before Me démarre sur les chapeaux de roues. Et non content d'ouvrir le premier album de Colline Hill, Wishes, il vagabonde déjà sur les ondes avec une sortie single. « Oh, just a sad girl I could be 'cause this time, someone left before me » [NDLR : Oh, je pourrais n'être qu'une fille triste, parce que cette fois, quelqu'un est parti avant moi] : enlevée, mélodique, cette belle ballade jette un rayon de soleil sur les ruptures douloureuses.

Le clip de Someone Left Before Me, extrait de l'album de Colline Hill, Wishes :


Rythmé, poétique, Autumn Girl gomme en une seule petite phrase la frivolité de la « jeune femme de l'automne », celle « qui passe son temps à vérifier que l'on fait bien attention à elle », et qui adore « acheter de nouvelles chaussures » : « she could run to catch the sun in her bag, just in case of rain » [NDLR : elle pourrait courir pour attraper le soleil dans son sac, juste au cas où il se mettrait à pleuvoir »]. Magique comme un soleil d'automne.
« I just wanna live and to feel that I can really love without pain » [NDLR : j'aimerais juste vivre et sentir que je peux vraiment aimer sans souffrir] : également sorti en single, She Believes In Me a ce petit côté slow façon U2 qui nous ramène sous les spots roses et verts des boums de notre enfance. La guitare électrique gémit sur un flot de reverb, la voix, écorchée, monte en puissance... Nous aussi, on aimerait y croire.
Batterie étouffée, percussions, chœurs et guitares acoustiques (solo et accompagnement), voix rauque et grave : From Now s'inscrit dans la veine K's Choice. « From now I know the words I said were those that made you go away from me » [NDLR : Maintenant je sais que les mots que j'ai dits sont ceux qui t'ont éloigné de moi] : le dilemme, universel, reste le même. Entre regrets et remords, vous choisissez ?

Colline Hill, Wishes : de No More, No Less à 'Cause I Love

« L'amour décroît quand il cesse de croître. » (Chateaubriand)

« Yes I'm gonna stay with you like an uninvited ghost » [NDLR : oui, je vais rester avec toi comme un fantôme que l'on n'a pas invité] : émouvant, aérien, No More, No Less nous ferait presque croire que l'espoir fait aimer... Coup de cœur. Changement de langue, changement de rythme : Rassure-Toi entre dans la danse. « Rassure-Toi, oui dis-moi qu'à nous, tout ça, ça peut pas arriver » : l'amour fragilise ; « Rassure-Toi, oui dis-moi qu'y en a d'autres qui se font mal comme ça » : l'amour fait souffrir. Et ce n'est pas la chanson suivante, By you, qui rassurera les amoureux craintifs. « I can't stand the sight of you happy » [NDLR : Je ne supporte pas de te voir heureuse] : l'amour est égoïste, et sa mort, destructrice. Les souvenirs blessent ; dépossédé, on meurt d'abandon et de jalousie... Et pourtant, il faut bien laisser sa place à quelqu'un d'autre.

Colline Hill, ©HamiltonLake

Frais et léger, le single 'Cause I Love déborde quant à lui de romantisme : « if you fear the night, I will light the stars » [NDLR : si tu as peur de la nuit, j'allumerai les étoiles]. Une voix, une guitare, des arpèges, des doigts qui glissent sur les cordes métalliques : When You Joined the Sky effleure la mort avec la délicatesse d'une brise de printemps. La renaissance dans l'au-delà, depuis l'Antiquité, c'est aussi une histoire d'étoiles : « it was sunny when you joined the sky » [NDLR : il faisait beau quand tu es monté(e) au ciel]. Et c'est avec douceur que Where You Are vient clore le premier album de Colline Hill, Wishes. « I'm a sad sad girl » [NDLR : je suis une fille triste, triste »] : pendant que Bob Dylan se faufile sous les cordes, on entend la pluie qui tombe dans les notes qu'égrène le piano, les sanglots dans la voix brisée, la tristesse qui cogne dans le coffre de la guitare... Émotions, création, ce n'est peut-être pas un hasard si phonétiquement, ces deux mots sont si proches.

Auteur : Cécile Duclos

Colline Hill, Wishes, 30 avril 2012
Crédit photo (hors 3D) : HamiltonLake 

Retrouvez Colline Hill sur le web : sur son site officiel, sur myspace, sur facebook et sur twitter et sur youTube.

Colline Hill sera en concert le :
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18/05/12 : Foire aux Croutes (Brest, FR)
19/05/12 : Espace Culturel Leclerc/Showcase (Concarneau, FR)
26/05/12 : FNAC/Showcase (Liège,BE)
30/06/12 : Millstock Festival (Middelnburg, NL)
07/07/12 : O'Flaherty Pub (Vannes, FR)
12/07/12 : Toucouleur (Trégastel, FR)

Mon espace conso
Le premier album de Colline Hill :
Wishes, Colline Hill, Universal, avril 2012.
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