lundi 9 avril 2012

Interview de Ladylike Lily, magicienne éclairée

Interview de Ladylike LilyCelles et ceux qui étaient à l'Alhambra le 28 mars 2012 au Festival Les Femmes s'en mêlent s'en souviennent comme si c'était hier : seule avec ses guitares et quelques boucles de voix enregistrées à la volée, deux jours après la sortie de son premier album Get your soul washed, Ladylike Lily a ensorcelé une salle pleine à craquer en ne laissant qu'affleurer, dans une douceur enveloppante, la violence intérieure qui habite sa musique, à la fois sombre et mystique. Quelques jours auparavant, en pleine effervescence médiatique, la jeune chanteuse nous livrait gracieusement les ingrédients de sa potion magique : trois poils de moustache de Syd Matters, une touffe de cheveux de Baxter Dury et quatre rognures d'ongles d'Emily Dickinson ; dix gouttes de mélancolie et une louche de mysticisme ; six petits couteaux qui coupent ; deux souvenirs d'amour torturé ; une grossesse sanglante ; une pincée de poussière de théâtres grecs ; vingt cordes de harpe celtique et deux de guitare... En exclusivité, l'interview de Ladylike Lily.

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Bonus : Quand on lui demande « D'où vient votre nom de scène Ladylike Lily ? », la chanteuse répond :
Du titre I'm terrified of being, extrait de l'EP sorti l'année dernière. C'est le premier morceau de mon projet solo et à l'époque, je n'avais pas encore de nom. Cette chanson parle de cette période, quand j'ai commencé à jouer toute seule, et à la fin, je dis « Ladylike Lily ». Comme je voulais vraiment un pseudonyme, voilà, ça s'est fait comme ça.

Interview de Ladylike Lily, entre folklore celtique et mysticisme

« Emily Dickinson, c'est un peu ma maîtresse à penser ! »

Quelles sont vos influences musicales ?
Il y en a tellement !... Tout ce que j'ai écouté jusqu'à aujourd'hui. Beaucoup de musique celtique – malgré moi ! –, parce qu'à la maison, on en écoutait beaucoup. Ma mère était harpiste, j'ai donc baigné dans la culture traditionnelle irlandaise. Et ça s'entend, apparemment, quand je chante (rires) ! Et puis de la chanson française, de la folk, un peu de rock, un peu de pop... J'ai plutôt des coups de cœur pour des artistes, que pour des styles en particulier. En ce moment, c'est Baxter Dury. Quand je découvre un artiste que j'aime, je l'écoute à fond pendant quelques semaines ; ensuite, ça change. Mais ces derniers temps – je viens de passer 4 mois, enfermée, à enregistrer toute la journée pour mon nouvel album –, je n'ai pas franchement eu le temps d'écouter beaucoup de musique !

Ladylike Lily

Quels auteurs ou poètes vous inspirent-ils ?
Emily Dickinson ! C'est une américaine dont j'ai étudié l’œuvre il y a longtemps maintenant et qui m'avait déjà, à l'époque, laissé une très forte impression. Dans ses poèmes, son écriture est extrêmement puissante sur des petites choses de la vie, des abeilles dans le jardin, le vent qui s'engouffre dans la maison... Chaque jour, cette femme qui vivait seule écrivait des petits billets d'humeur qui sont incroyables. C'est un peu ma maîtresse à penser !

Lorsque l'on décrit votre univers musical, on parle d'univers « sombre, poignant, presque mystique ». Qu'en pensez-vous ?
C'est vrai, oui. Les gens me disent souvent que ma musique est mélancolique, et oui, l'album est super dark (rires) ! Mais voilà, j'avais besoin d'exprimer certaines choses, il fallait donc que ça sorte d'une manière ou d'une autre, et c'est passé par la musique.

Interview de Ladylike Lily : Get Your Soul Washed, un premier album autobiographique

« Je voulais que les divers bruits et sons ne soient pas identifiables et qu'ensemble, ils forment une masse sonore impénétrable, et différente, d'un morceau à l'autre. Et je me suis beaucoup amusée (rires) ! »

Vous avez enregistré votre premier album Get Your Soul Washed avec des amis musiciens (Yoann Buffeteau (Montgomery), Pierre Marolleau (Fordamage) et Loïg Nguyen (We Only Said), qui ont participé aux ornementations du disque) ; Ladylike Lily est-il toujours un projet solo, ou est-il devenu un groupe ?
C'est toujours un projet solo parce que l'impulsion première ne vient pas de deux ou trois personnes, mais de moi seule. Bien sûr, il y a un vrai échange au niveau artistique, je leur fais confiance et ils me font confiance, mais nous ne sommes pas un groupe.

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Pouvez-vous nous parler de la création de votre album ?
J'ai commencé à écrire en août, après avoir pas mal tourné. J'ai ressorti quelques morceaux que j'avais de côté, des morceaux que je n'avais pas osé mettre sur l'EP parce que justement, ils étaient trop dark. Ce 5 titres, c'était ma première signature et ce n'est pas ce que je voulais présenter en premier lieu. Et puis j'ai composé de nouveaux titres. Pendant plusieurs mois, j'en avais joué certains en tournée ; j'avais vraiment envie de les mettre sur l'album ! Ça s'est donc fait assez rapidement sauf qu'après, l'enregistrement en lui-même a été très long. J'ai enregistré plein de sons moi-même ; Loïc, mon ingénieur son, en a enregistré pas mal aussi. Ensuite, je suis allée en studio et c'est Damien Tillaut qui s'est occupé d'enregistrer les voix, les batteries et de finaliser les arrangements. Quand je dis que l'enregistrement a duré 4 mois, ces 4 mois comprennent le moment où je me suis enfermée, celui où l'on s'est tous enfermés en studio, le mix et le master. Tout s'est enchaîné rapidement même si pendant deux mois, j'ai fait une vingtaine de dates en tournée. J'en ai d'ailleurs profité pour jouer de nouveaux morceaux, pour les tester un peu ; j'avais besoin de les sentir avant de les mettre sur le disque. Malgré tout, près de la moitié de l'album n'a jamais été jouée avant l'enregistrement et c'est toujours stressant de pas savoir comment le public va réagir.

Cet album regorge de sons, de bruitages ; pouvez-vous nous en révéler quelques-uns ?
Bien sûr ! Sur le morceau Prickling par exemple, le batteur et le clavier – qui assure une double batterie sur scène – ont claqué des petits couteaux les uns contre les autres. Je voulais que les divers bruits et sons ne soient pas identifiables et qu'ensemble, ils forment une masse sonore impénétrable, et différente, d'un morceau à l'autre. Et je me suis beaucoup amusée (rires) ! Il y a un côté très tactile, un côté bricole : « tiens, je vais faire de la musique avec n'importe quoi ». Et cela renforce énormément, à mon sens, le côté intimiste.

Get Your Soul Washed est-il autobiographique ?
Oui, c'est un album très personnel. Tout ne parle pas de moi, évidemment, mais certains morceaux sont clairement autobiographiques. Parfois aussi, c'est en tant qu'observatrice que je décortique ce qu'il se passe autour de moi. Après, mon premier EP n'était pas spécialement autobiographique, alors peut-être le prochain ne le sera-t-il pas du tout...

Plus précisément, de quoi parle votre album ?
De rapports humains, d'amitié, de l'enfance, etc. Des thèmes comme l'amour reviennent assez souvent mais pas d'un point de vue bébête, du genre « c'est beau, on s'aime... ». C'est plutôt torturé, et c'est pour ça que parfois, l'album est sombre. Il y a des thèmes qui font mal. Et puis je parle de mes angoisses, des questions que je me pose ; c'est une recherche, aussi, sur le plan spirituel. C'est pour ça que les gens disent que l'album est un peu mystique. Et comme ces questions restent en suspens, elles engendrent de la souffrance. Voilà, c'est un peu tout ça mélangé !

Pouvez-vous nous parler de votre premier single, Prickling ?
Prickling est l'un des morceaux les plus anciens de l'album – quand je l'ai composé, j'étais encore en groupe ! – et il parle de cette excitation, de cette envie de partir en tournée et d'avoir des images plein la tête. Des images qui défilent au fil des kilomètres et qui se nourrissent des rencontres que l'on fait sur la route, et de cet espèce d'état d'ivresse où l'on est lorsque l'on voyage, comme ça, d'un pays à l'autre. A l'époque, je n'avais jamais ressenti tout ça, ce n'était qu'un fantasme. Aujourd'hui, je suis heureuse de chanter ce morceau parce qu'entre-temps, je suis partie en tournée – et je vais repartir en tournée ! – et ça y est, ce que j'attendais depuis toute petite, je suis en train de le vivre ! J'avais laissé ce titre de côté parce que toute seule, à la guitare, ce n'était pas pareil. Mais là, en retrouvant mes copains musiciens, j'en ai profité ! J'avais envie que ce soit une aventure commune, avec eux – on part bientôt en tournée ensemble ! –, alors on l'a enregistré. Je suis contente qu'ils figurent sur l'album parce que sur la route, tout ça, on va le partager.

Ladylike Lily, Coquelicot, crédit Loig NGUYEN

Vous dites que depuis longtemps, vous vouliez faire de la scène, c'est-à-dire ?
Toute petite, à 5 ans déjà, je savais que je voulais faire de la musique (rires)! Après, à cet âge-là, les adultes nous prennent autant pris au sérieux que si l'on veut être boulanger, bijoutier, etc. Sauf que c'est resté (rires) ! Et si mon parcours scolaire n'a rien à voir avec la musique – j'ai fait des études d'anglais après mon bac –, ça ne m'a jamais quitté, alors un jour, hop, je suis partie, j'ai tout lâché et je me suis lancée !

Dans l'album Get Your Soul Washed, une chanson vous touche-t-elle plus particulièrement ?
C'est difficile !... Je les aime toutes, ce sont toutes mes bébés et chacune d'elles a une histoire particulière. Par exemple, le morceau Periods qui parle de la grossesse de ma sœur est chargé d'émotions. Un jour – elle voulait un bébé avec son mari –, elle m'a annoncé qu'elle était enceinte. Comme nous sommes très proches toutes les deux et que c'était la première fois, j'ai voulu lui écrire un morceau. Mais une dizaine de jours plus tard, elle m'a dit : « ben non, en fait, j'ai mes règles ! » (rires). Du coup, le morceau est resté en construction – il n'y avait pas refrain, de fin, etc. –, et je l'ai appelé Periods, ce qui a fait rire tout le monde ! Je l'ai quand même joué, tel quel, pendant quelque temps, jusqu'à la naissance de ma nièce. Il a fallu que j'attende cet événement pour le terminer (rires) ! Et ce qui est très drôle, c'est que le soir où ma sœur a accouché, je le chantais en concert, à Paris, et cette fois-là justement, c'était particulièrement fort. Après avoir raconté l'histoire du morceau au public, je l'ai joué au piano – alors que je ne joue jamais mes chansons au piano ! –, et j'ai senti que c'était très intense. Periods a donc une histoire tout à fait particulière ; et il est plutôt joyeux et ensoleillé, contrairement au reste de l'album qui peut paraître assez sombre. C'est qu'au fond, il est annonciateur d'une bonne nouvelle !

Une tournée est-elle prévue pour la sortie de votre album ?
Toutes les dates ne sont pas encore tombées pour l'instant mais bientôt, oui, on partira en tournée en groupe. Je viens de terminer la mienne en solo, je vais encore promouvoir un peu l'album seule et après zou, on repart sur la route ! 

Interview de Ladylike Lily, la gentille sorcière aux 1001 cordes

« Quand il s'agit de son propre projet, on se dit « non, ça va peut-être faire trop comme-ci, ou trop comme-ça », alors que pour un film, on peut tout faire du moment que cela correspond au sujet, et que l'on sent que le réalisateur veut aller dans telle ou telle direction. »

Vous faites de la guitare ; comment avez-vous appris à jouer de cet instrument ?
Dans la maison de mes grands-parents, il y avait au grenier une petite guitare qui avait appartenu à mon père. J'avais dû jouer avec, je pense, puisque je suis allée voir ma grand-mère en lui disant : « Mamy, pour Noël, tu ne voudrais pas me la léguer ? ». On a toujours plaisanté sur les histoires d''héritage, dans ma famille ; mes grands-parents ayant tenu une galerie d'art, ils avaient collectionné énormément d'objets ! Du coup, on leur disait toujours : « hey, moi j'aimerais bien récupérer celui-là ! » (rires). Bref, j'avais donc mis une option sur la guitare. Et le jour de mon anniversaire – je suis née en fin d'année, en novembre –, pour mes 10 ans, ils m'ont offert une vraie guitare ! Je ne m'y attendais pas du tout, évidemment, et vu que c'était un cadeau, je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre des cours (rires). Pour moi, à l'époque, apprendre à jouer de la guitare, c'était énorme ! Et ça m'a passionnée tout de suite. J'ai très vite compris que la guitare pouvait m'accompagner à la voix, et j'ai adoré. Du coup, j'étais extrêmement rigoureuse dans l'apprentissage de l'instrument, même si au début, ça me faisait très mal aux doigts (rires) ! La guitare passait avant les devoirs, avant les copines, avant plein de choses ; en fait, ça a tout de suite été la priorité. J'avais d'autres activités, à côté, et j'ai tout abandonné pour la guitare.

Ladylike Lily en session acoustique

Vous jouez d'autres instruments...
Pas vraiment... Enfin, je fais semblant (rires)! Bon, je fais un peu de clavier sur Periods, par exemple, mais je me débrouille juste. A une époque, j'ai aussi voulu me mettre au violon. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il y en a un peu sur l'album...

C'est un instrument compliqué, non ?
Oui, mais c'est toujours possible de faire sonner un instrument que l'on ne maîtrise pas. Bien sûr, on ne le fait pas sonner de la même façon mais au final, ça ne s'entend pas vraiment. Quand on écoute le morceau Periods, on ne se dit pas : « ah tiens, elle ne sait pas jouer du piano ! ». Sur scène, c'est différent : quand on joue mal d'un instrument, ça se voit. C'est pour ça que sur scène, je ne fais que de la guitare, de la guitare électrique, un peu de clavier et des boucles de voix.

Et vous jouez de la harpe aussi ?
J'en ai fait, oui, mais sur l'album, il n'y a pas de harpe. Initialement, il devait y en avoir un mais on ne l'a pas gardé. J'en sortirai peut-être une autre version, plus tard, une version alternative. La harpe, c'est l'instrument de ma mère, et c'est quand même assez compliqué ! C'est une harpe celtique, qui pas servi pendant des années... Quand nous sommes arrivées, ma sœur et moi, ma mère a arrêté la harpe ; mais elle en faisait beaucoup, avant. Nous l'avons quand même entendu jouer, de temps en temps, mais ce n'est pas quelque chose qu'elle m'a transmis. J'étais trop impatiente, trop active, je n'avais pas envie d'apprendre toutes les cordes, ce n'était pas possible (rires) ! J'ai mis du temps à me stabiliser, et c'est pour ça que la guitare, c'est très bien ! Il n'y a que six cordes (rires) !

Vous avez déjà de nombreux concerts à votre actif ; avez-vous un beau souvenir de scène à nous raconter ?
Il y a un en particulier, oui, que je ne suis pas prête d'oublier ! Je faisais la première partie de Syd Matters – ce devait être mon sixième ou mon septième concert – et j'avais le trac. Je jouais à guichets fermés pour la première fois – c'était la grosse grosse pression ! – et je tremblais tellement que lorsque je suis arrivée sur scène, je ne pouvais pas jouer. Alors j'ai demandé aux gens, dans la salle, de me tourner le dos pendant le premier morceau. Et tout le monde l'a fait – sauf une ou deux personnes, mais sur 500, c'est énorme – ! Du coup, j'ai pu faire ma chanson et ce soir-là, j'ai eu mon premier rappel. C'était super fort ! Le jour où ça arrive, ça veut aussi dire : « on n'était pas là pour toi, mais on a bien aimé, reviens ! ». En plus, c'était au concert de Syd Matters ! Ça a aussi été le début d'une histoire assez particulière avec eux ; j'ai fait trois fois leur première partie, on s'est recroisé plein de fois... J'ai beaucoup, beaucoup d'admiration pour leur parcours et pour leur projet !
Ladylike Lily en concert à l'Alhambra (28 mars 2012, Festival Les Femmes s'en mêlent) :


Si vous deviez incarner un personnage de conte de fées, ce serait ?
Je ne crois plus trop aux contes de fées, je ne sais pas trop... La gentille sorcière ? La femme un peu bizarre qui vit dans les bois, qui fait ses potions, et tout et tout (rires) !

Si vous pouviez donner un concert dans n'importe quel monument historique, ce serait ?
Un vieux théâtre grec, ça me plairait beaucoup ! Les théâtres grecs sont des lieux chargés d'histoire. Ou un très vieil opéra ! Un lieu comme ça, où il y a eu beaucoup de spectacles, où l'on sent, dans les murs, qu'il s'est passé des trucs de dingue. J'aimerais bien, oui ! Il y a peu d'endroits comme ça, en Bretagne. C'est quand on arrive à Paris, que l'on se rend compte qu'il y a de très très beaux endroits. D'ailleurs, en avril je crois, je vais jouer dans un très vieux théâtre en bois, j'ai hâte (rires) !

D'autres projets pour terminer ?
En dehors des tournées et de la sortie de l'album, j'aimerais bien faire des musiques de film. J'ai écrit l'un des morceaux de l'album pour un court métrage – c'était une commande – qui va passer à Cannes cette année, mais finalement, il n'a été pas gardé – c'est un morceau de l'EP qui a été retenu à la place –. Mais j'adore cet exercice, parce que l'on peut se permettre de faire des choses beaucoup plus larges ! Quand il s'agit de son propre projet, on se dit « non, ça va peut-être faire trop comme-ci, ou trop comme-ça », alors que pour un film, on peut tout faire du moment que cela correspond au sujet, et que l'on sent que le réalisateur veut aller dans telle ou telle direction. Et j'aimerais beaucoup, aussi, collaborer avec d'autres artistes, écrire pour les autres ; je pense que ça me plairait bien !

Interview effectuée le 14 mars 2012 par Cécile Duclos

Ladylike Lily, Get your soul washed, 26 mars 2012
Crédit photo (Coquelicot : Loig Nguyen)

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L'album de Ladylike Lily :
Get your soul washed, Ladylike Lily, L'Autre Distribution, 26 mars 2012.
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