mercredi 28 mars 2012

Ladylike Lily, Get Your Soul Washed

Ladylike Lily Album, crédit photo Loig NGUYENChercher dans l'univers musical de Ladylike Lily des racines communes à d'autres artistes, c'est un peu comme comparer un cèpe à un dromadaire. A priori, il n'y a aucun rapport. Sauf qu'en y regardant de plus près, on se rend compte qu'ils sont tous deux dotés d'une bosse et que leur robe est d'une couleur similaire. En écoutant le premier album de Ladylike Lily, Get Your Soul Washed, la première impression est indéniablement celle de la découverte d'un univers à part, personnel, très riche et profondément original : la jeune fille distille dans la caisse boisée de sa guitare sèche une musique bien à elle. Puis on repère, de-ci de-là, un bouquet de sonorités celtes, la mécanique musicale mise en œuvre par des compositeurs comme Yann Tiersen ou Watine, ou encore l'atmosphère mystique et envoûtante d'un long métrage de Tim Burton. Ladylike Lily serait-elle l'une de ces fées au nom fleuri qui hante depuis des siècles la forêt de Brocéliande ? La question reste ouverte...


Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus : En images, le clip d'I'm Terrified of Being de Ladylike Lily extrait de son premier EP On My Own :


Ladylike Lily, quand la magie opère...

« Chaque fois qu’un enfant dit : “Je ne crois pas aux fées”, il y a quelque part une petite fée qui meurt. » (J.M. Barrie, Peter Pan)

Pour Ladylike Lily, l'aventure commence en 2010 lorsqu'elle remporte le tremplin musical Label Mozaïc. Cette victoire lui permet d'enregistrer un premier EP intimiste et épuré, On My Own, qui ne tarde pas à faire parler de lui. Sélection « Printemps de Bourges 2011 », la jeune Bretonne part en tournée pendant un an et demi, en France et en Suisse, tout en se produisant sur la scène des plus grands festivals français (Les Vielles Charrues, Les Transmusicales de Rennes, Les 3 Éléphants…) où elle joue aux côtés de Moriarty, Alela Diane, Syd Matters ou encore Sean Lenon.
Et comme il ne faut jamais se fier aux apparences, sachez que Ladylike Lily, aussi jeune soit-elle, est loin d'être novice en la matière ! Depuis sa plus tendre enfance, elle baigne dans la musique ; avant son projet solo, elle monte sur scène avec plusieurs groupes ; et, cerise sur le gâteau, elle maîtrise parfaitement la langue anglaise (des études et une passion pour la phonétique qui ont porté leurs fruits !).

En images, le clip de Pearl and Potatoes de Ladylike Lily, extrait de son EP On My Own :


Le premier album de Ladylike Lily, Get Your Soul Washed

« Les fées nous échappent. Elles sont radieuses et on ne peut les saisir, et, ce qu'on ne peut pas avoir, on l'aime éternellement. » (Jules Renard)

Construit sur la dualité, le premier album de Ladylike Lily, Get Your Soul Washed, jongle avec les extrêmes : sombre et lumineux, fragile et puissant, calme et tourmenté, doux et violent... Ensorcelé par la musique onirique de la jeune artiste, on passe de l'obscurité la plus profonde, grouillante de créatures fantastiques, à la lumière aveuglante d'un solstice d'été au bord d'un lac. Entre bruits et bruitages, instruments acoustiques et arrangements électroniques, sa voix de velours hypnotise, subjugue, inquiète parfois, caresse et hurle tout bas. Get Your Soul Washed fait partie de ses albums qui s'écoutent comme un parcours initiatique, et qui vous emmène loin, très loin, sur une terre inconnue, hostile et fascinante, au cœur d'une forêt instrumentale bruissante de mille bêtes à Bon Dieu. Composé dans la rudesse et la noirceur des longs mois d'hiver (on attend le vent souffler, les cordes crépiter comme la pluie sur les vitres ; le froid et l'humidité sont presque palpables), Get Your Soul Washed a été enregistré en Bretagne, la terre sacrée des contes et légendes celtes.

Ladylike Lily, crédit photo Loig NGUYEN

Ladylike Lily, Get Your Soul Washed : de Who's next ? à Lonesomeone

Who's next ? ouvre l'album de Ladylike Lily, Get Your Soul Washed, dans un mélange de douceur et de passion. Un trio piano-guitare-voix d'un côté, une montée en puissance de l'autre : dans les roulements de batterie, on entend l'orage qui gronde au loin ; dans les chœurs aux intonations spectrales, le désespoir des âmes damnées ; dans les sonorités électroniques, les étonnants balbutiements d'un R2-D2 ; d'emblée, on entre dans l'univers enchanteur et atypique de Ladylike Lily.
A l'épuré Creepy bird succède Periods, un morceau à l'étrange ossature électronique : des bips réguliers marquent le rythme (électrocardiogramme ?) ; d'autres, plus fantasques, s'éparpillent dans l'air comme les cris de joie des machines à sous, ou des jeux de fête de foraine. Puis arrive notre premier coup de cœur, Lonesomeone. Les cordes ouvrent la danse sur la voix, mélodieuse, de Ladylike Lily. Organique, mécanique, celtique, mystique... Lonesomeone est une invitation au rêve : on imagine un orgue de Barbarie, au coin d'une rue ; puis à mesure que les chœurs s'élèvent, que la voix s'affirme, que les percussions martèlent, on entend, au loin, le nuage de sorcières, les chaudrons qui clapotent, les démons, en transe, qui trépignent d'impatience ; jusqu'à ce que tout s'arrête, brutalement.

Ladylike Lily, crédit photo Loig NGUYEN

Ladylike Lily, Get Your Soul Washed : de Prickling à I'm trying to quit

Un ballet de cordes, des gouttes d'eau cadencées, des claquements comme chefs de meute d'une myriade de bruits non identifiables : Prickling est le premier single extrait de l'album de Ladylike Lily, Get Your Soul Washed. Lentement, la mécanique se met en place. Puis la nature devient rouages, et la machine accélère, accélère, jusqu'à rendre l'âme dans l'un de ces crescendos dont Ladylike Lily a le secret.
Une voix presque enfantine qui volète un temps, a cappella, sur une marée de sons ; une respiration saccadée, comme passée à l'envers, noyée par les claviers électroniques : Kissing spell pourrait tout aussi bien être une comptine que la bande originale d'un film d'horreur. D'une inquiétante pureté, elle ouvre la voie à la facétieuse Frogs on my side, qui débute sur un concert de crapauds dans une averse d'arpèges.
Second coup de cœur, nouvelle comptine, I'm trying to quit entretient le mystère : chant en canon, multitude de bruits (une chaîne de vélo ?), de sons acoustiques et électroniques, des chœurs, des cris... : le Sabbat de l'album, à savourer sur un bon balai après application de l'onguent miraculeux.

Ladylike Lily, Get Your Soul Washed : d'Apologize à This law

Le vent se lève, la voix veloutée de Ladylike Lily se fraie un passage entre la guitare, les chœurs et les bruits extérieurs : Apologize précède l'émouvant et oh combien ! mystique Grand go. Des crépitements, glissements, craquements et autres froissements ; un être qui respire ; une voix qui se répercute en échos ; une batterie, tribale, qui accompagne un escadron de chœurs : Grand go est à l'image du premier album de Ladylike Lily, Get Your Soul Washed ?, magique. Dès les premières notes, il fait naître dans notre esprit une foule d'images sorties tout droit de notre inconscient, collectif ou individuel.

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Après The final room, une autre comptine orageuse, la sobre et mélodieuse This Law (que Ladylike Lily, en session acoustique, nous a interprétée), clôture l'album. Le retour sur terre est certes quelque peu brutal, mais tout a un prix, même les plaisirs les plus innocents.

Auteur : Cécile Duclos

Ladylike Lily, Get your soul washed, 26 mars 2012
Crédit photo : Loig NGUYEN

Retrouvez Ladylike Lily sur le web : sur myspace et sur facebook.

Ladylike Lily sera en concert :
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- le 23 mars 2012 au Cargo de Nuit (Arles) avec Still Corners (Festival Les Femmes S’en Mêlent)
- le 26 mars 2012 à La Lune des Pirates (Amiens) avec My Brightest Diamond (Festival Les Femmes S’en Mêlent)
- le 27 mars 2012 au Tétris (Fort de Tourneville, Le Havre) avec Christine & the Queens
- le 28 mars 2012 à l’Alhambra (Paris) avec My Brightest Diamond (Festival Les Femmes S’en Mêlent)
- le 30 mars 2012 à La Citrouille (Saint-Brieuc) avec Jean-Louis Murat

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L'album de Ladylike Lily :
Get your soul washed, Ladylike Lily, L'Autre Distribution, 26 mars 2012.
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