The Mission : Bruxelles en musique

Ils sont cinq, ils sont jeunes, ils font de la musique anglo-saxonne à base d'electro planante, de pop léchée et de rock déchiré – le genre de ziq dont les Belges (et nous avec !) raffolent –, et ils nous viennent tout droit de... euh... Clermont-Ferrand ! Oui, oui, vous avez bien lu : Clermont-Ferrand (en France, hein, pas la peine de chercher une bourgade du même nom en terres flamandes). Comme les Marshmallow ! Incroyable, non ? Mais vrai. Eh oui, il va falloir vous y faire : le chef-lieu de l'Auvergne est en pleine mutation. Pire, cet attroupement d'âmes perdues au cœur de nos campagnes françaises se transforme en véritable berceau musical ! De quoi rendre jaloux nos amis les Belges, nos copines les petites Anglaises, les petits Suisses d'à-côté... bref, une bonne tripotée de voisins. D'autant que – sacrilège ! –, notre quintet masculin n'a rien trouvé de mieux que de choisir « Bruxelles » comme nom de groupe. Gonflé ? A bloc. C'est ce que nous prouve le dernier EP de Bruxelles, The Mission, sorti en janvier 2012 : des mélodies qui accrochent, des rythmes qui balancent, des claviers qui dépotent, des riffs qui percutent, une voix qui décolle... Bruxelles sans Manneken-pis, nous, on adore ! Mais à présent, il est temps de laisser la parole à Jimmy Brou, le batteur du groupe, qui a plus d'une anecdote dans son sac ! Interview exclusive de Bruxelles, du 220 Volts en continu.

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus : Extrait du disque The Mission, Bruxelles chante The Mission  (qui a donné son nom à l'EP) à la coopérative de mai en octobre 2010 :

Bruxelles en musique: entre l'Auvergne et la Belgique

« Clermont-Ferrand est un groupe de pop de Bruxelles. »

Pouvez-vous vous présenter ? 

Bruxelles est un groupe de rock de Clermont-Ferrand. Euh... Attendez... Clermont-Ferrand est un groupe de pop de Bruxelles. Euh... je ne sais plus !

Comment vous-êtes rencontrés tous les cinq ?

Thomas (chanteur), mon cousin Raphaël (batteur) et moi (Jimmy, bassiste), on s'est rencontré au collège. Avec Kevin (guitariste) et Arnaud (claviériste), on s'est rencontré via nos groupes précédents.

D'où vient votre nom de scène « Bruxelles »?

Thomas, le chanteur, est arrivé avec une liste de noms, avec aussi des noms de villes, et on a trouvé ça classe de s'approprier une capitale. Ensuite, on s'est trouvé plein de points communs : on écoute énormément Deus, Venus, Das Pop, Sharko, Girls in Hawaii... C'était le petit clin d'œil !

Quelles sont vos influences musicales ?

Elles sont très variées ! On écoute vraiment de tout, de la pop des Beatles à Death cab for cutie au rock des Breeders, The Streets, PJ Harvey, Eels, Grandaddy, Elliott Smith, Flaming Lips... Du hip hop et du rap aussi avec Lunatic, Klub des loosers. Et du classique, de la chanson française...

Quelles sont vos influences littéraires ?

Marcel Rouff, Albert Caraco, Marcel Aymé...

Quel peintre se rapproche le plus de votre univers ?

Le seul, l'unique Salvador Dali !

Avec The Mission, Bruxelles défit les lois géographiques

« On s'amuse beaucoup à modifier les titres afin d'éviter de sonner comme un groupe de rock basique. »

Comment s'est passée la création de votre EP The Mission, sorti en début d'année ? 

On a pu réunir un budget correct pour ce disque, ce qui nous a permis de choisir un mixeur qui nous excitait vraiment. Le manager qui s'occupait de nous à l'époque nous a aiguillés vers le manager de Dave Bascombe. Quand on a vu le CV de Dave, on l'a choisi sans hésiter ! Depeche Mode, The Coral, Suede... Les titres qu'il avait faits, on les connaissait tous ! Alors on lui a envoyé des maquettes, ça lui a vraiment plu et là, c'était parti ! Dave était vraiment à l'écoute de ce que l'on voulait, il a fait un gros travail de détail, avec une dizaine de mixes par titres.

Pouvez-vous nous parler des 5 titres présents sur cet EP ?

A lot of time is wasted et The Mission parlent du temps qui passe, des choses à faire, de la fin en soi... Une sorte d'amertume des temps modernes. Love et Damn Song sont plus dans un registre cynique, voire carrément private joke. Days to come, c'est l'histoire d'une relation amoureuse fondée sur des principes peu solides. En dehors de Days to come, tous les morceaux sont composés au piano. 

En images, le clip de Days to come (présent sur l'album 1st Step Of Renewal et l'EP The Mission ; Bruxelles) : 

Une anecdote ?

Love a été écrite au cours de la découverte d'un logiciel de sampling ; à la base, c'était uniquement un test, d'où la légèreté du texte. 

Pour le dernier EP The Mission de Bruxelles, quelles ont été vos sources d'inspiration ?

Musicalement, les influences sont nombreuses et plutôt éloignées de la musique de Bruxelles. Certains choses viennent du classique, d'autres de la pure pop, de l'electro, du Hip Hop. On s'amuse beaucoup à modifier les titres afin d'éviter de sonner comme un groupe de rock basique. Au niveau des textes, Thomas a  beaucoup écouté Eels, NIN et des morceaux de hip hop. Rien de poétique, il aime les choses brutes !

Avant, pendant et après The Mission : Bruxelles, la pépite musicale

« Notre premier album, c'est un peu notre Bleach à nous ! »

Un album est-il prévu dans les mois qui viennent ? Si oui, pouvez-vous nous en parler ?

Je pense que pour le prochain disque, on va prendre le temps (rire) ! On veut d'abord tourner avec celui-ci, jusqu'à l'épuiser ! On est déjà sur de nouveaux morceaux, mais on veut se laisser le choix et le temps, travailler avec les bonnes personnes aussi. Mais le prochain disque sera un album [NDLR : pas un EP donc], c'est certain.

En 2009, vous avez enregistré un premier album 1st Step Of Renewal ; pouvez-vous nous en parler ?

1st Step Of Renewal a été enregistré pendant l'été 2009 à Clermont-Ferrand (en studio, dans plusieurs apparts, dans une maison de campagne) puis il a été masterisé à Bordeaux. C'est un disque sombre, des titres à la pochette ; c'est un peu notre Bleach (Nirvana) à nous (rires) ! Bon, en plus pop quand même (rires) ! Et puis il nous a ouvert des portes (Découvertes du Printemps de Bourges, CQFD des Inrocks, l'aide de la Coopérative de Mai, des festivals, etc.). En fait, dès qu'on a eu le disque, on a énormément tourné, partout en France, puis en Suisse et en Belgique.

A propos des concerts que vous avez donnés, avez-vous des anecdotes à nous raconter ?

Plein ! Vu que vous connaissez le groupe Marshmallow, on en a une avec eux ! Ce soir-là, on jouait à Toulon dans un café concert. Comme d'habitude, le matériel déchargé, on est allé fumer des clopes sur la terrasse. La terrasse donnait sur un rond point, et à chaque fois que des mecs prenaient le rond point, ils insultaient ceux qui étaient en terrasse. On n'a pas compris pourquoi, mais bon, on est allé jouer et tout s'est bien passé. Le concert fini, le matériel rangé, je suis allé prendre un verre avec les deux pauvres tickets boissons que l'on m'avait donnés et là, le serveur m'a dit : « Ah non ! Je ne sers plus ! ». Je lui ai alors expliqué que l'on venait de jouer, et que je n'étais pas un client. Et là, il a sorti une bombe lacrymo et m'a dit : « si tu ne dégages pas, je t’assomme avec ! ». Du coup, évidemment, le ton est monté – pendant qu'on finissait de charger le camion, les videurs cassaient des canettes pour se battre avec nous ! –. On a donc démarré en trombe, on a pris le rond point, et petite coutume locale, on les a insultés, comme tout le monde (rires) !

Vos projets musicaux pour les mois à venir ?

La tournée (qui a débuté en janvier) ; la promo du disque ; composer d'autres morceaux en vue d'un nouvel album l'année prochaine ; et tourner à l'étranger !

Bruxelles, en musique au Purgatoire

« Gotham City, vous voulez dire ? »

Vous et Clermont-Ferrand ?

Vous et Gotham City, vous voulez dire (rires) ? Il se passe beaucoup de choses culturellement ici, on a tout ce qu'il nous faut. Et en même temps, c'est une petite ville pas oppressante du tout.

Vous et la musique belge ?

Thomas est beaucoup influencé par Deus, c'est son groupe culte. Je pense que cela se ressent dans la musique de Bruxelles !

Vous et Internet ?

On joue énormément à Clodogames, c'est excellent (rires)! Non, on passe beaucoup de temps sur la promo, on fait tout nous-mêmes, donc qui dit promo, dit forcément Internet.

Si elle existait, à quoi ressemblerait pour vous la princesse charmante ?

A Delphine Seyrig !

Vous débarquez au Purgatoire. Quelle chanson (de vous ou non) jouez-vous pour gagner les faveurs des anges ? des démons ?

Des anges : Highway to Hell (AC/DC)
Des démons : une bonne chanson de prêtres (rires)!

Un message pour terminer ?

Raël, si tu nous entends, donne-nous le statut de premier groupe de rock raëlien s'il-te-plaît, et envois-nous par la même occasion une bonne caisse de vin « La cuvée du prophète », merci !

Interview réalisée le 8 mars 2012 par Cécile Duclos

The Mission, Bruxelles, 18 janvier 2012

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L'EP de Bruxelles : The Mission, Bruxelles, The smiling box, janvier 2012. Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour de Bruxelles

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