vendredi 30 mars 2012

La série Downton Abbey

La série Downton AbbeyDans la série Downton Abbey, les meurtres n'ensanglantent pas les jardins anglais, aucun espion ne vient du froid, et l'on est à dix mille lieues de songer à un quelconque crime dans l'Orient Express. Et si la série s'ouvre sur le naufrage du Titanic (nous sommes en 1912), aucune image ne vient illustrer la spectaculaire tragédie. Non, ce qui a passionné les 9 millions de téléspectateurs britanniques pendant les sept épisodes de la première saison – ce qui fait de Downton Abbey la série la plus suivie de l'automne 2010 au Royaume-Uni – est ailleurs : des personnages croqués et joués avec justesse, un scénario parfaitement ficelé, un décor de rêve (un immense château planté dans une campagne verdoyante), des histoires d'amour, de caste, de guerre et de famille, mais aussi une bonne dose de délicatesse à l'anglaise.

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Bonus : Les acteurs de la série Downtown Abbey présentent la deuxième saison :


La série Downton Abbey, en quelques mots

Depuis que la série Downtown Abbey, créée par le baron Julian Fellowes, a traversé la Manche (10 décembre 2011 : jour de son débarquement dans l'hexagone sur TMC), la France vit au rythme de la famille Crawley, heureux possesseurs du château de Downton Abbey.

Le modeste château de Downton Abbey

Tout commence avec une histoire d'héritage : du jour au lendemain, le jeune Matthew Crawley (Dan Stevens), un cousin éloigné, devient l'unique successeur du prestigieux domaine de Downton Abbey. On vous laisse imaginer l'ouragan qu'une telle nouvelle déclenche dans les murs calfeutrés de la demeure ancestrale, et l'accueil réservé au jeune homme lorsqu'il s'installe, avec sa mère, Mme Isobel Crawley (Penelope Wilton), dans le village de Downton... L'une des premières (et non des moindres !) à donner l'assaut, la comtesse douairière de Grantham, Violet Crawley (Maggie Smith) : tranchante, glaçante et d'une intelligence impitoyable, la vieille dame reçoit comme il se doit ce représentant d'une classe sociale inférieure venu dépouiller ses proches de leurs biens, ce jeune sot qui ne parle que de week-end et de travail alors qu'il pourrait, comme tout le monde, s'occuper de chasse à courre et couler des jours paisibles entre réceptions mondaines, balades dans les prés et œuvres de charité. Et ce n'est pas la belle Lady Mary Crawley (Michelle Dockery), brutalement déshéritée, qui volera au secours du bienheureux paria. Si les magnifiques yeux bleus de ce prétendant inattendu sont loin de la laisser de marbre, les mariages arrangés ne sont pas sa tasse de thé, au grand dam de ses parents, Robert Crawley, comte de Grantham (Hugh Bonneville) et son épouse, Cora (Elizabeth McGovern). Finira-t-elle par épouser le jeune rustre pour récupérer son domaine ? Mystère. De leur côté, les domestiques craignent que ce futur maître mal dégrossi, indépendant et beaucoup trop moderne, ne leur claque les portes du château au nez, une fois les clefs dans la poche.

En anglais, la bande annonce de la première saison de la série Downtown Abbey :


Downton Abbey frémit (toujours en douceur, cela va de soi), l'addiction est immédiate. Observer les rouages parfaitement huilés de l'aristocratie s'enrayer, résister, pour partir, peu à peu, en roue libre, est tout simplement captivant !

Les ressorts de la série Downton Abbey

Dans la série Downtown Abbey, si les affaires d'argent font recette, elles restent soumises aux lois policées de la haute société anglaise : l'héritage perdu ne donne lieu à aucune machination infernale, à aucun crêpage de chignon frontal, ni à aucune forme de manifestation ostentatoire de dépit (pleurs, cris, etc.). On prend des gants, on prend sur soi, et on prie pour que la fortune tourne. Aussi parle-t-on de mariage arrangé (on en parle même beaucoup !) mais au final, le dernier mot revient aux futurs époux, libres d'accepter ou non les alliances qu'on leur propose.
Les travers de la nature humaine, en revanche, s'observent chez les pauvres comme chez les riches : trahisons, complots, clans, jalousies, chantage, mesquineries, humiliation, conflits d'intérêts, vengeance, cruauté, compétition déloyale, tricheries... La psychologie des personnages de Downtown Abbey, ni anges ni démons, est à coup sûr l'un des atouts majeurs de la série.

Le Titanic, dont le naufrage bouleversera la famille Crawley

Et si les meurtres ne franchissent pas les épaisses murailles de Downtown Abbey, la mort, quant à elle, s'y invite sans manière, à son gré, comme partout ailleurs. Nous ne vous en dirons pas plus de peur de déflorer l'histoire, mais attendez-vous à une scène mémorable digne des films d'épouvante où les fantômes se baguenaudent la nuit dans les longs couloirs hantés des forteresses isolées... 
Et les intrigues amoureuses, alors ? Puissant ressort mélodramatique, l'amour a évidemment la part belle dans la série Downtown Abbey ; si belle, même, qu'il mérite bien un paragraphe à part !

Les amours interdites enflamment la série Downton Abbey

Si côté cœur, la série Downton Abbey démarre lentement et de façon tout à fait conventionnelle, avec un défilé de nobles soupirants fort polis et de refus non moins civilisés de la part de la capricieuse Mary, l'aînée des trois filles Crawley – la première, donc, sur la liste des futures mariées –, deux électrons libres ne tardent pas à changer radicalement la donne : le valet de pied Thomas Barrow (Rob James-Collier), un beau ténébreux définitivement gay ; et Kemal Pamuk (Theo James, le vampire canon d'Underwold 4 : Nouveau ère), un élégant diplomate turque auquel il est impossible de résister, même pour une nuit. Le coup d'envoi lancé, les barrières volent au fil des épisodes – dans la plus grande discrétion, cela va sans dire : pas de plan racoleur ici, il faudra faire marcher votre imagination ! – : le paysan du coin séduit l'une des filles Crawley ; le chauffeur de la maisonnée fait les yeux doux à une autre ; tandis que chez les domestiques, on se fait la cour, on s'embrasse, on se refuse, on se quitte, bref, on vit – aussi ! – d'amour et d'eau fraîche.

De la lutte des classes à l'émancipation des femmes dans la série Downton Abbey

D'une efficacité à toute épreuve et d'une redoutable sobriété (pas de délirants effets de style cinématographiques ici, ni de bande son à se rouler par terre ou de guest stars à gogo), la série Downton Abbey s'illustre également par sa double focalisation : les aristocrates d'un côté ; les domestiques de l'autre. Originale, elle met en exergue les similitudes comme les disparités entre classes sociales. Tout le monde a beau vivre sous un même toit, dans une perpétuelle quête de bon goût, les conditions de vie divergent radicalement : les serviteurs vouent leur vie au service de leur maîtres, ces derniers se distraient ; et si l'un des domestiques vient à tomber malade, on réfléchit à deux fois avant de payer les frais d'hôpitaux...

En anglais, la bande annonce de la deuxième saison de la série Downtown Abbey :


Cependant, plus la série avance, plus le clivage s'estompe. L'arrivée du gentil Matthew et de son altruiste de mère, d'une classe sociale bien plus modeste, jette le premier pavé dans la mare. Dans la deuxième saison, les ravages de la première guerre mondiale ébranlent l'ordre établi. Pris dans la tourmente, ceux d'en haut finissent, d'une façon ou d'une autre, par tendre la main à ceux d'en bas, qui dès lors se prennent à rêver d'un monde meilleur, plus équitable. Le socialisme explose, les mouvements de libération de la femme se multiplient, et l'on touche là à un autre point fort de la série : les femmes de Downton Abbey.

Suffragettes, Angleterre, 1911

Dans la famille Crawley, la douanière, sa belle-fille comme ses trois petites-filles, Mary, Lady Edith (Laura Carmichael) et Lady Sybil (Jessica Brown-Findlay), sont toutes dotées d'un caractère bien trempé. Rien d'étonnant donc à ce que l'exquise Lady Sybil s'intéresse de plus en plus à la politique, au socialisme et au féminisme, tandis que de son côté, Lady Edith prend le volant de la voiture familiale. Avec la guerre, le marasme politique et la montée des suffragettes, la série Downton Abbey s'ancre de plus en plus profondément dans l'histoire sans rien perdre de son charme initial, celui du quotidien de châtelains anglais.

Auteur : Cécile Duclos

Retrouvez la série Downton Abbey sur le web : sur Wikipedia, sur le site de TMC et sur le site officiel de la série.

Fiche de la série Downton Abbey :
Série télévisée britannique, drame historique.
Créateur : Julian Fellowes
Acteurs : Robert, Comte de Grantham (Hugh Bonneville), Cora, Comtesse de Grantham (Elizabeth McGovern), Violet, Comtesse douairière de Grantham (Maggie Smith), Lady Mary Crawley (Michelle Dockery), Lady Edith Crawley (Laura Carmichael), Lady Sybil Crawley (Jessica Brown Findlay), Matthew Crawley (Dan Stevens), Isobel Crawley (Penelope Wilton), Kemal Pamuk (Theo James), M. Carson, majordome (Jim Carter), Mme Hughes, gouvernante (Phyllis Logan), John Bates, valet de chambre du comte (Brendan Coyle), Sarah O’Brien, femme de chambre de la comtesse (Siobhan Finneran), Thomas, valet de pied (Rob James-Collier), William, valet de pied (Thomas Howes), Anna, première femme de chambre (Joanne Froggatt), Gwen, femme de chambre (Rose Leslie), Mme Patmore, cuisinière (Lesley Nicol), Daisy, aide de cuisine (Sophie McShera)...
Épisodes : deux saisons (en tout, 15 épisodes de 48 à 65 minutes) ; une troisième saison est annoncée.
Première diffusion en France : le 10 décembre 2011 sur TMC. 


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La première saison de Downton Abbey en import [anglais] :
Downton Abbey, première saison (import anglais), Universal Pictures UK, novembre 2010.
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