lundi 16 avril 2012

Thea Hjelmeland, Oh, The Third...

Thea Hjelmeland Avec Oh, The Third..., Thea Hjelmeland bouscule les frontières de la pop. Quand on lui demande quel est le style de sa musique, la jeune chanteuse répond qu'elle fait de la « pop acoustique bleue ». Et lorsque l'on écoute ses chansons mâtinées d'envolées folkloriques, ruisselantes de jazz enfumé et noircies aux démons du blues, on se dit qu'il fait sacrément bon dans les profondeurs azurées de l'univers musical de la jolie norvégienne.

A écouter : Thea Hjelmeland en session acoustique
A lire : Interview de Thea Hjelmeland, la voix de la Norvège

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Le saviez-vous ? Sur la photo de l'album de Thea Hjelmeland Oh, The Third... où l'on voit la chanteuse de dos, portant une robe échancrée, on peut lire cette phrase sur sa peau, formée en juxtaposant (dans le désordre) les différents titres de ses morceaux :
« Ladies, I need no other "Candyman", perfume it's too late in this town (age) boredom all the times ».

Thea Hjelmeland : Oh, The Third..., une histoire de voix

Du haut de ses 25 ans, Thea Hjelmeland chante et joue de la musique comme un vétéran. Un don du ciel ? Peut-être. Mais aussi une vraie passion pour la musique, qui l'habite depuis toujours. A 3 ans, la fillette pousse la chansonnette sous le regard attendri de ses parents, et pas avec n'importe quelle chanson, avec la sienne (si si, on vous assure). A 7 ans, elle se met au piano. A 12 ans, à la batterie. A 13 ans, à la guitare. Puis elle se met à écrire des chansons, sérieusement cette fois. Ses premiers concerts ? A 13 ans. A cette époque, l'adolescente est la pierre angulaire d'un groupe avec lequel elle jouera pendant plusieurs années. Jusqu'à ce qu'un jour, elle décide de voler de ses propres ailes, de se lancer en solo. Aujourd'hui, cet enfance prodige des pays froids a troqué grosse caisse et cymbales pour toutes sortes de percussions, fait du piano, de la guitare, du ukulélé, du banjo, de la mandoline, de l'accordéon, de l'orgue... Et chante, d'une voix aussi douce dans les aigus que profonde dans les graves, d'une pureté frôlant la couleur primaire qui l'inspire.

En images, le clip de Dancing (2006), une chanson de Thea & det fine (l'ancien groupe de Thea Hjelmeland) :


Installée à Paris depuis quelques années, la jeune auteure-compositeure-interprète née à Førde écoute aussi bien du blues, de la soul, les grands classiques comme les Beatles, Nina Simone ou Jeff Buckley, que de la musique du monde (d’Afrique du nord, des Balkans, d'Inde bollywoodienne, mais aussi du flamenco, du fado...) et du R&B (Rihanna, Beyoncé...). Ce qui l'intéresse avant tout ? Les voix. Toutes les voix. Fascinée pour ce merveilleux instrument, Thea Hjelmeland déploie un impressionnant panel vocal : harmonies diverses, chœurs, solos, vocalises, plongées dans les graves, bonds dans les aigus, chant traditionnel, expérimentations vocales... De sa voix, elle semble faire absolument tout ce qu'elle veut. Car celle qui compose les mélodies, les arrangements, écrit les textes, et joue de presque tous les instruments que l'on peut entendre sur le disque, est aussi passée maître dans l'art du chant tout en affichant un style très personnel, riche et lumineux.

L'album de Thea Hjelmeland, Oh, The Third...

Produit par Jostein Ansnes et Jarle Bernhoft en Norvège à Øra Studio (excepté le titre Perfume, produit par Jørgen Træen), le premier disque de Thea Hjelmeland, Oh, The Third..., est aussi étonnant que grisant.
La plupart des instruments sont acoustiques, laissant à la voix un terrain de jeu infini. Une voix qui s'élève avec une incroyable légèreté pour retomber en cascade, qui tourbillonne dans des contrées que l'on aurait cru inaccessibles avant de creuser de larges sillons à vif. Une voix qui hante chaque morceau comme le spectre de quelque divinité nordique dont la caresse de glace brûle.


Thea Hjelmeland, Oh, The Third... : de Perfume à It's too late

Mystique, épuré, Perfume (que la chanteuse nous a interprété en session acoustique à la mandoline) ouvre en douceur le premier album de Thea Hjelmeland, Oh, The Third....

En images, le clip de Perfume, extrait du premier album de Thea Hjelmeland, Oh, The Third... :


Avec Candyman, changement de cap, d'ambiance, de région, de siècle : on quitte la Norvège (d'aujourd'hui ? ancestrale ?) pour les États-Unis des années 50, le folklore lumineux pour le jazz enfumé des clubs obscurs, les arpèges aériens pour une bonne grosse basse lestée de claquements cadencés.
Des bruitages qui éclaboussent le banjo comme une fine pluie d'été, sans relâche ; un escadron de percussions qui atterrissent au compte-goutte et montent en puissance au rythme de la voix, impitoyable et superbe (« It's too Late, I'm not coming back », NDLR : « C'est trop tard, je ne reviendrai pas »), soutenue par une escouade de chœurs : It's too Late (que Thea Hjelmeland nous a également joué en session acoustique) respire la nostalgie et la souffrance, contenue mais encore vivace.

Thea Hjelmeland, Oh, The Third... : de Ladies à I need no other

Notre premier coup de cœur ? L'entraînant et surprenant Ladies : ukulélé, basse, guitare, sons électroniques, une voix à se damner... Avec un refrain déjanté à la Björk, Ladies, en toute liberté, se paie le luxe de prendre aux tripes, et on en redemande. Ça tombe bien, dans un style totalement différent mais tout aussi poignant, le titre suivant, In this town, est notre deuxième de coup. Bouleversante balade magistralement posée sur une vieille guitare, cette chanson est tout simplement sublime. « So I cried and pray for years » : les histoires qui se racontent en musique sont parfois les plus émouvantes. Comme on dit, « Jamais deux sans trois » : I need no other s'impose sans mal, c'est le troisième coup de cœur de l'album de Thea Hjelmeland, Oh, The Third.... Jazzy, ultra mélodique, ce morceau au piano qui balance sec parle de voyages et de vie morcelée. A écouter les écouteurs vissés aux oreilles... ou le volume à fond !

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Thea Hjelmeland, Oh, The Third... : de All the times à Boredom

Le banjo revient sur All the times, tandis que la voix de Thea Hjelmeland grimpe et dégringole, chaude et feutrée, jusqu'à se fondre dans une marée de percussions, chœurs et cuivres. « I try not to sleep, I try not to dream about you, there's just too much between me and you » [NDLR : j'essaie de ne pas dormir, j'essaie de ne pas rêver de toi, il y a juste trop de choses entre toi et moi »] : Age vibre d'émotions. Et pour clore l'album, Boredom revient aux sources : limpide, mesurée, elle ne s'habille que d'une pincée de cordes. L'art ne connaît pas de limite, dans la simplicité comme dans la complexité, et l'album de Thea Hjelmeland, Oh, The Third..., est là pour nous le prouver.

Auteur : Cécile Duclos

Thea Hjelmeland, Oh, The Third..., sortie digitale le 24 février 2012

Retrouvez Thea Hjelmeland sur le web : sur son site officiel, sur myspace et sur facebook.

Thea Hjelmeland sera en concert :
- le 28 avril 2012 à Bourges (Le Printemps de Bourges)

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Le premier album de Thea Hjelmeland :
Oh, The Third..., Thea Hjelmeland, Téléchargement MP3, Øra Fonogram, 24 février 2012.
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