Retour aux sources pour certains, fruit d'une heureuse collaboration pour d'autres, le cinquième album de Norah Jones, Little broken hearts, est d'ores et déjà disque d’or. Il faut dire qu'à 33 ans, la célèbre compositrice, chanteuse et musicienne américaine semble avoir atteint l'âge de grâce. Quand l'on sait qu'en plus, c'est avec un coéquipier de choix, Danger Mouse, que la jolie princesse de la pop revient sur le devant de la scène plus rayonnante que jamais, une seule question reste en suspens : à quand le disque de diamant ?
Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Le saviez-vous ? En 2007, Norah Jones fait ses débuts au cinéma sous la houlette du réalisateur hongkongais Wong Kar-wai dans My Blueberry Nights, avec comme partenaires de jeu... Jude Law et Natalie Portman.
Le saviez-vous ? En 2007, Norah Jones fait ses débuts au cinéma sous la houlette du réalisateur hongkongais Wong Kar-wai dans My Blueberry Nights, avec comme partenaires de jeu... Jude Law et Natalie Portman.
Norah Jones, des concerts de jazz aux charts de la pop
Fruit d'une idylle entre le joueur de sitar indien mondialement connu, Ravi Shankar, et la productrice de concert américaine, Sue Jones, Norah Jones naît à New York en 1979. Élevée chez sa mère dans le Texas, elle devient au fil de ses études une pianiste de jazz émérite.
En 1999, la jeune femme regagne sa terre natale, pose ses valises à Manhattan et intègre provisoirement les Wax Poetic. Arrive alors 2002, l'année du sacre avec un premier album aux sonorités jazz, folk et pop : Come Away with Me. Le succès est immédiat : cinq Grammy Awards (dont le meilleur album et la révélation de l'année) et plus de 20 millions d'exemplaires vendus dans le monde.
En 2004, Norah Jones enregistre un duo avec celui que l'on surnomme le génie, Ray Charles : Here We Go Again. La même année, un deuxième disque aux influences plus country voit le jour : Feels Like Home. En 2007 suit un troisième opus, Not Too Late, puis un quatrième en 2009, The Fall. Deux ans et demi plus tard, c'est au tour du cinquième album de Norah Jones, Little broken hearts, de confirmer talent de cette belle étoile de la pop jazzy.
La rupture triomphante de Norah Jones : Little broken hearts
« L'amour comporte des moments vraiment exaltants, ce sont les ruptures. » (Jean Giraudoux)
Produit par le new yorkais Danger Mouse, alias Brian Burton – musicien, DJ, compositeur et membre du groupe Gnarls Barkley –, le nouvel album de Norah Jones, Little broken hearts, est le résultat d'une étroite collaboration entre les deux artistes. Enregistré l'automne dernier dans le studio californien de Danger Mouse – qui avait précédemment fait appel à Norah Jones pour son propre disque Rome –, l'album est également écrit à quatre mains. C'est ensemble que Norah Jones et Danger Mouse ont donné naissance à Little broken hearts, qu'ils l'ont composé, puis joué et enregistré en studio : Brian Burton s'est occupé de la batterie ; Norah Jones du chant ; et ils se sont partagé la basse, la guitare et les claviers. Si l'album est construit sur le thème récurrent de la rupture, si l'on y parle de cœur brisé et de déceptions amoureuses, il n'en offre pas moins la preuve, en musique, de la richesse des relations humaines, à plusieurs comme à deux.
Norah Jones, Little broken hearts : de Good morning à After the fall
De sa voix chaude et feutrée, Norah Jones s'élance tout en douceur avec le dépouillé Good morning. « You don't have to tell the truth, 'cause if you do I'll tell it too » [NDLR en français : « tu n'as pas besoin de dire la vérité, parce que si tu la dis, je la dirai aussi »] : rythmée, faussement légère, entêtante, Say goodbye est notre premier coup de cœur.
Porté par des guitares électriques seventies, des synthétiseurs eigthies, une basse lancinante et une mélodie répétitive à l'efficacité redoutable, le titre suivant qui a donné son nom au nouvel album de Norah Jones, Little broken hearts, est notre deuxième coup de cœur.
« She's 22 and she's loving you, and you'll never know how it makes me blue. Does it make you happy ? » [NDLR en français : « Elle a 22 ans, elle t'aime, et tu ne sauras jamais combien cela me fait mal. Est-ce que cela te rend heureux ? »] : ballade épurée où tristesse et nostalgie règnent en maître, She's ravive les cendres brûlantes d'un passé heureux. Arrive ensuite le très beau Take it back, et la douleur grimpe encore d'un cran ; on en aurait presque le vertige... Nouvelle ballade, nouvelle charge émotionnelle : After the fall glisse sur un crépitement electro étranglé par les gémissements des violons ; à écouter les soirs de blues.
Norah Jones, Little broken hearts : de 4 broken hearts à All a dream
« Enough away from you because you still can break my heart » [NDLR en français : « Assez loin de toi parce que tu peux encore me briser le cœur »] : amours croisées et cœurs brisés sont au programme de 4 broken hearts, un morceau plus lisse ponctué de guitares et de rythmiques délicieusement lynchéennes. Une voix caressante, des violons funèbres, Travelin' on précède notre troisième coup de cœur, Out on the road, un titre enlevé dont on ne se lasse pas.
« How does it feel ? Oh how does it feel to be you right now dear ? You broke this apart, so pick up your piece and go away from here » [NDLR en français : « Quel effet ça fait ? Oh quel effet ça fait d'être toi, maintenant, chéri ? Tu as tout cassé, alors ramasse tes morceaux et pars d'ici »] : rompre quand une relation n'apporte plus que souffrance, réapprendre à vivre seul puis reprendre goût au bonheur comme sous l'effet de ces « pilules du bonheur » prescrites par les psychiatres, telle est l'histoire du premier single de l'album, Happy Pills.
En images, le clip du single Happy Pills, extrait du nouvel album de Norah Jones, Little broken hearts :
« Oh Miriam, that's such a pretty name, and I'll keep saying it until you die » [NDLR en français : « Oh Miriam, c'est un si joli nom, et je n'arrêterai pas de le prononcer jusqu'à ce que tu meures »] : d'une voix doucereuse, Norah Jones, la femme trompée, fomente sa vengeance ; l'infâme Miriam au « si joli nom », la maîtresse traîtresse, va devoir lui rendre des comptes... Ne s’immisce pas dans une relation qui veut, sans en payer le prix. Enfin, All a dream nous plonge dans un rêve mystérieux où il est question d'arbres et de lune, de feu et d'église, d'esclave et d'ennemi... Envoûtant.
Auteur : Cécile Duclos
Norah Jones, Little broken hearts, 30 avril 2012
Crédit photos : 2012 Blue Note Records et Noah Abrams
Crédit photos : 2012 Blue Note Records et Noah Abrams
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Le dernier album de Norah Jones : Little broken hearts, Norah Jones, EMI, avril 2012. Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour de Norah Jones |
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