Interview d'Alex Hepburn, la déesse fumeuse de havanes

Par un après-midi ensoleillé, c'est dans un bar lounge de la rue de Charonne que nous avons le privilège de rencontrer Alex Hepburn, le nouveau phénomène anglo-saxon au blues rocailleux, au timbre irrésistible, au sourire désarmant et... bien plus encore ! En attendant la sortie de son premier album prévue pour février 2013, la ravissante jeune femme nous parle de son dernier EP, du jeu du chat et de la souris, de Jimi Hendrix, de Jeff Buckley et de Linda Perry, d'émotions et de vraies fausses chansons d'amour, de piano et de caniche, d'orage et de requins blancs, de Paris et de Londres, et du secret, bien gardé, de son incroyable voix (à se damner, ni plus ni moins)... Interview d'Alex Hepburn, la déesse fumeuse de havanes.

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Bonus : A la question « Alex Hepburn, est-ce votre vrai nom ? », Alex Hepburn répond : « Oui, tout à fait ! ».

Interview d'Alex Hepburn, en attendant l'album événement

« On a souvent tendance à écrire sur ce que l'on ressent, sur ce qu'il nous arrive. Quand on est amoureux, on écrit des chansons d'amour. Et quand on nous brise le cœur, on essaye de transformer toute cette boue en chanson d'amour (rires) ! »

Un premier EP de 3 titres (Pain is, Stop fucking around, Woman) est sorti cet été. Comment avez-vous eu l'idée de faire cette très belle reprise de Woman, initialement chantée par Neneh Cherry ?

Woman est une chanson incroyable ! C'est mon label qui a eu cette idée, quelqu'un a trouvé que ce morceau me correspondait bien. Quand je l'ai écouté, je me suis tout de suite dit que n'importe qui pouvait s'identifier à un titre pareil ! Les paroles sont extrêmement émouvantes, c'est vraiment une très belle chanson.

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Pouvez-vous nous parler du titre Stop fucking around, également présent sur l'EP ?

(rires) Au départ, je l'ai écrite... Je ne sais pas si je peux vous raconter ça (rires) ! Vous voulez savoir de quoi parle la chanson, c'est ça ?

Oui, et son histoire...

Une nuit, en studio, alors que je m'ennuyais un peu, j'ai décidé d'écrire une chanson où la colère éclaterait dès les premières notes. A l'origine, le morceau commençait par : « comme j'aimerais te mettre une claque ! », à la place de « comme j'aimerais te lécher le visage ! ». Mais d'entrée de jeu, c'était un peu trop agressif (rires) ! Initialement, dans cette chanson – qui est autant pour les hommes que pour les femmes, au final –, je parlais de ces garçons avec qui vous engagez la conversation mais qui eux, de leur côté, jouent, vous ignorent, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte à quel point ils sont « faux ». A mon sens, quand un homme est beau et qu'il le sait, quelque part, c'est une sorte de joueur. Et je trouve ça drôle parce que clairement, ce n'est pas le genre de chose que je dirais à quelqu'un ! A la base, le premier couplet fait donc allusion à toutes ces choses que l'on garde normalement pour soi, mais que là, on peut dire. Quant au deuxième couplet, il parle du jeu du chat et de la souris dans les relations amoureuses. Quand l'autre prête enfin attention à soi, on n'est plus intéressé. Entre-temps, on a décidé de ne plus perdre son temps.

Quelques mots à propos de votre premier album, prévu pour 2013 ?

Mon premier album sortira en février prochain ; à l'heure qu'il est, il est déjà terminé. Dans les grandes lignes, la soul des années 60 / 70 m'a fortement influencée. Vous savez, c'est vraiment cette musique-là qui me tient à cœur ! Il y a donc des sons de guitare à la Jimi Hendrix, mais aussi un orgue de Barbarie, et plein d'instruments très vintage qui font pas mal de bruit, tout ça sur des compositions actuelles, modernes. Le son de l'album est très chouette, c'est vrai, et j'en suis particulièrement fière !

Vous écrivez les paroles ?

Oui.

Et la musique ?

Certains morceaux sont coécrits – uniquement pour la musique, j'écris tous les textes –. C'est le cas de Pain is, par exemple, une chanson que j'adore ! La mélodie a été coécrite avec Linda Perry [NDLR : la chanteuse des 4 Non Blondes, ce groupe emblématique des années 90 rendu célèbre par le tube What's Up ?].

Quand vous écrivez des paroles de chansons, quelles sont vos sources d'inspiration ?

La vie, tout ce qui appartient à la réalité ! Même si c'est très difficile, je trouve. Et de ce point de vue-là, justement, la chanson Woman est très intéressante – c'est la seule, d'ailleurs, qui me fasse cet effet-là ! –. C'est comme si je l'avais écrite moi-même, toutes les paroles trouvent un écho en moi. Si quelqu'un m'écrivait une chanson, demain, j'aurais sans doute beaucoup de mal à l’interpréter, à m'imprégner d'une autre vision du monde que la mienne.

Quelles sont les conditions qui sont, généralement, propices à la création artistique ?

Une chose est sûre, ce n'est ni la drogue ni l'alcool (rires) ! Après, tout dépend de la chanson. On a souvent tendance à écrire sur ce que l'on ressent, sur ce qu'il nous arrive. Quand on est amoureux, on écrit des chansons d'amour. Et quand on nous brise le cœur, on essaye de transformer toute cette boue en chanson d'amour (rires) ! Mais oui, tout est lié à ce que l'on éprouve, à ce que l'on vit.

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Si votre album était un sentiment ou une émotion, ce serait ?

Il y a tellement de choses dans cet album, tout un pan de ma vie ! Je dirais... Toutes les émotions que vous pouvez imaginer, pas seulement l'amour. Ce n'est pas parce qu'une chanson ressemble à une chanson d'amour, d'ailleurs, que c'en est une ; c'est un peu comme un jeu de mot, vous voyez ?

Un phénomène météorologique ?

Un orage ?

Interview d'Alex Hepburn, entre deux pauses cigarette

« En Afrique du Sud, on peut plonger dans une cage pour approcher les requins, les grands requins blancs. C'est mon rêve (rires) ! »

Quelles sont vos influences musicales ?

Les artistes des 60 / 70, comme les Faces, Jimi Hendrix, Creedence Clearwater. J'adore Jeff Buckley aussi, et les Rolling Stones...

Et les Beatles ?

Bien sûr, les Beatles ! Comment ai-je pu les oublier (rires) ?

Vous ne faites donc pas partie de celles et ceux qui n'aiment que l'un ou l'autre, les Beatles ou les Rolling Stone ?

Ah non ! Ces deux groupes ont composé d'excellentes chansons, ils sont tous les deux brillants !

Quel est le secret de votre incroyable voix ?

Je fume beaucoup (rires) ! 

Jouez-vous d'un instrument ?

Je joue du piano, oui.

Comment avez-vous appris la musique ?

Je vais devoir vous raconter l'histoire du chien (rires) !... Quand j'étais jeune, j'ai pris quelques cours de piano mais ça n'a pas duré très longtemps. Mon professeur avait un petit chien, un caniche, qui avait l'habitude d'essayer de séduire... ma jambe (rires) ! Si, si, c'est vrai ! Un jour, j'en ai eu marre et je n'y suis plus retournée (rires). Quand j'ai arrêté, j'étais capable d'écouter un morceau puis de le jouer comme ça, d'oreille, sans connaître les notes. Je ne connaissais pas le solfège, je ne savais ni lire ni écrire une partition, mais peu importe, on y arrive quand même ! Aujourd'hui, je peux écrire une chanson au piano, alors finalement, on peut dire que ça m'a  servi !

Pouvez-vous nous parler de votre parcours musical ? Avez-vous fait partie de groupes avant de vous lancer en solo ?

Deux trois groupes, oui, mais juste comme ça. Puis j'ai mis quelques chansons sur myspace. Au début, je faisais les vidéos moi-même, c'est pour ça qu'elles font très « amateur » (rires) ! A l'époque, j'étais à mille lieues de m'imaginer que je pouvais devenir chanteuse ! Maintenant encore, ça me semble étrange... Vous savez, on ne se réveille pas un jour en se disant « je veux être célèbre ! ». Ce n'est pas une raison valable, en tout cas. J'adore chanter, j'aime faire de la musique, mais j'ai d'autres passions aussi.

Avez-vous déjà songé à vivre à Paris ?

J'aimerais beaucoup vivre à Paris, c'est une ville formidable ! Je trouve que les gens sont sympas, et beaucoup plus relax qu'à Londres – une ville que j'aime beaucoup, par ailleurs, pour d'autres raisons – où tout le monde court toujours dans tous les sens, où l'on vous regarde de haut, aussi. Oui, être à Paris, c'est vraiment génial !

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Si vous pouviez demander à n'importe quel artiste, mort ou vif, d'écrire les paroles de votre prochaine chanson, vous choisiriez ?

Jeff Buckley probablement !

Quel est votre rêve le plus fou ?

Mon rêve le plus fou ?... En Afrique du Sud, on peut plonger dans une cage pour approcher les requins, les grands requins blancs. C'est mon rêve (rires) !

Quels sont vos projets ?

Faire un deuxième album.

Un concert est-il prévu en France dans les mois qui viennent ?

Oui, le prochain concert à Paris est prévu fin octobre, au Silencio [NDLR : le club privé qu'a ouvert David Lynch à Paris].

Interview réalisé le 6 septembre 2012 par Cécile Duclos

Alex Hepburn, EP Alex Hepburn, 25 juin 2012

Crédit photo : Magalie Puente / Cécile Duclos, (C) La Toile de Pandore

Retrouvez Alex Hepburn sur le web : sur myspace, sur facebook, sur twitter et sur youtube.

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L'EP d'Alex Hepburn (Téléchargement MP3) : EP Alex Hepburn, Alex Hepburn, WM France, juin 2012. Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour d'Alex Hepburn

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