Nous retrouvons Stéphanie Sandoz dans les jardins fleuris de la marquise de Sévigné, au musée Carnavalet. De retour d'un tour du monde express – 13 villes mythiques en moins de deux mois ! –, une folle aventure qui a donné naissance à son deuxième album Jetlag, la jeune auteure compositrice nous parle du concept de ce disque-voyage – une chanson par étape, composée sur place –, de ses collaborations, de ses prises de son et de l'universel langage des mains, de baignoire et de décollage, de pari un peu dingue et de richesse humaine, de la Reine d’Angleterre, de dandys et de punks, de Milan, du lac de Côme et de dolce vita, de Moscou et de Kalachnikov, de Shanghai et bœuf musical improvisé, de Bombay et de végétation qui pousse jusqu’au milieu des bidonvilles, de New York et de dents, de Hong Kong et de méga star... Interview de Stéphanie Sandoz : Jetlag, un world trip en musique.
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Bonus : A la question « Si vous pouviez donner un concert dans n’importe quel lieu ou monument historique de l’une des villes où vous avez voyagé, que choisiriez-vous ? », Stéphanie Sandoz répond :
Bonus : A la question « Si vous pouviez donner un concert dans n’importe quel lieu ou monument historique de l’une des villes où vous avez voyagé, que choisiriez-vous ? », Stéphanie Sandoz répond :
Au Coliseum à L.A [rires] ? Au Madison Square Garden à New York ? Ces immenses lieux de concert me font rêver ! Et pour un lieu plus historique... sur les berges du Lac de Côme.
Interview de Stéphanie Sandoz : Jetlag, un album concept
« Le principal contraste entre les différentes villes, c’est la richesse humaine. »
Vous avez fait un rapide tour du monde en 2 mois pour écrire et composer votre album Jetlag ; comment avez-vous eu cette idée ?
Je me suis réveillée un matin en me disant que ma vie, ici, était un peu trop étriquée. J’avais envie de grands horizons, de voir ce qu’il se passait ailleurs et surtout, je ne voulais pas vivre cette expérience sans y associer la musique, ma passion, ma vie. C’était une sorte d’évidence, cette envie de voyager et de faire voyager les gens avec ma musique. Un pari un peu dingue, un peu ambitieux aussi – je ne savais pas si j’allais y arriver ! –, mais je me suis lancée et je suis très contente d’y être parvenue.
En passant d’une ville à l’autre, quel a été le contraste le plus saisissant ?
Je n’avais pas beaucoup voyagé dans ma vie... J’ai peur en avion [rires] ! J’ai donc dû prendre sur moi pour entreprendre ce projet. Je m’attendais à être confrontée à des contrastes très frappants mais en réalité, ça n’a pas du tout été le cas. J’ai fait un voyage principalement urbain et finalement, les grandes villes se ressemblent beaucoup. On y retrouve les mêmes besoins, les mêmes buildings, les mêmes contrastes locaux... La différence essentielle, la vraie richesse, ce sont les habitants. Et ce que j’ai trouvé fabuleux dans ce voyage, ce sont les rencontres que j’ai faites. J’ai eu la chance de vivre des choses inouïes ! Oui, le principal contraste entre les différentes villes, c’est la richesse humaine.
Êtes-vous partie seule ?
Je suis partie seule et j’ai eu la chance, parce que mes amis habitent aux quatre coins de la planète, de croiser des gens que je connaissais à la plupart des étapes. C’était vraiment super ! Je n’ai pas écrit sur toutes les villes que j’ai visitées puisqu’en réalité, j’en ai traversées 15. Dubaï, par exemple, ne m’a pas donné envie d’écrire une chanson ; je n’y ai rien découvert d’inouï… En revanche, j’ai eu la joie d’y retrouver un ami de longue date que je n’avais pas vu depuis très longtemps et qui aujourd’hui, habite là-bas avec son épouse. Vous savez, quand on voyage seul sur une période relativement longue, on est content, à un moment donné, de retrouver ses valeurs, ses racines, les gens que l’on connaît. Finalement, c’est ce que j’exprime dans Paris, Home Sweet Home, l’avant-dernière chanson de l’album. Ça fait aussi du bien de rentrer [rires] !
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Avez-vous composé chacune des chansons de l’album Jetlag lors de votre séjour ou bien en avez-vous écrites certaines après coup ?
Quand je suis rentrée, j’avais la totalité des trames. Par contre, toutes les chansons n’étaient pas abouties. Sur place, lors des escales, j’avais pris l’habitude de m’installer dans les baignoires des hôtels. C’était le seul endroit où il y avait une acoustique à peu près correcte ! La baignoire, c’était très pratique ; enfin, quand il y avait une baignoire, ce qui n’était pas toujours le cas... Je m’asseyais dans la baignoire, l’ordinateur sur les genoux, avec le micro et les écouteurs, et je faisais ça à la roots. J’enquiquinais les voisins à force de chanter et de faire du bruit, mais au moins, j’enregistrais tout, comme ça, j’étais sûre de ne pas oublier d’idée au retour.
Quand trouviez-vous le temps d'écrire les paroles de vos chansons ?
Pendant mon seul temps de libre, dans les airs [rires] ! Et ça m’a aidée à vaincre ma phobie de l'avion ; depuis, j'ai beaucoup moins peur. Bon, je compte quand même 4 minutes au décollage, parce qu'elles sont cruciales, mais après, pendant tout le vol, je suis détendue.
Quels instruments vous ont accompagnée dans votre périple ?
Ma guitare ! Et puis il y a une particularité dans cet album, qui ne se décèle pas forcément à l’oreille car ce n’était pas le but recherché, mais qui répond à l’une de mes envies, c’est la captation, dans chaque ville, de sons réels. Tout le monde me prenait pour une folle avec mon micro, quand je lançais un enregistrement dans un endroit où je me sentais bien, un endroit qui m’amusait. Dans chaque chanson, on peut entendre, à un moment donné, un son plus ou moins distinct émanant de la ville. A Bombay, c’est très présent ; au lac de Côme, c’est beaucoup plus discret, c’est le clapotis du lac sur la berge. La personne chargée du mixage m’a prise pour une psychopathe mais franchement, c’est ce que je voulais, capturer des petits bouts de vécu, de réalité. Avec cet album, c’est la première fois de ma vie que je vis les choses à 100%. Je suis vraiment allée dans toutes ces villes, j’ai vraiment rencontré des gens là-bas, je suis vraiment sortie des sentiers battus. Même si j’étais hébergée dans des hôtels, j’essayais toujours d’en sortir, d’aller voir ce qui se passait ailleurs et c’est comme ça qu’il m’est arrivé de me retrouver dans des situations complètement invraisemblables ! Dans la vieille ville de Shanghai – à Shanghai, il y a plein de buildings et au milieu, la vieille ville, où l’on vit comme il y a une cinquantaine d’années, où les vieilles dames lavent leur linge en pleine rue, où les messieurs réparent les vélos, etc. –, je me suis retrouvée à faire un bœuf musical avec une vieille dame qui jouait d’un instrument que je n’avais jamais vu de ma vie et un gamin qui jouait de la flûte ! Moi, je chantais, et c’était fantastique !
La communication n’a pas été trop difficile ?
Moi, je parle avec les mains [rires] ! J’ai réussi à me faire comprendre à peu près partout, entre l’anglais, quelques rudiments d’italien et le langage des mains. C’est en Russie que ça a été le plus compliqué. En Asie, la plupart des gens parlent anglais, plus ou moins bien, mais on arrive toujours à se faire comprendre.
Interview de Stéphanie Sandoz : Jetlag, de Londres à Bombay en passant par Moscou
« J’ai vu des choses effrayantes à Bombay, des choses très dures, que je n’avais jamais vues ailleurs... »
Qu'avez-vous ressenti dans les rues de Londres ?
La frénésie, la mixité, le mélange. Je connaissais déjà Londres, c’est l’une des seules villes où j'étais déjà allée. Ce que j’aime là-bas, c’est ce mélange, le mélange des genres, des cultures. Dans le bus, par exemple, on peut être assis à côté d’un punk, et pas loin, il y aura un dandy costard cravate. Ce qui m’amusait, dans le clip, c’était de retranscrire ce mélange des gens et des genres qui, pour moi, constitue la richesse fondamentale de Londres. Sachant que cet album a pour vocation de donner aux gens qui ont peu voyagé un petit aperçu, assez fugitif, finalement, de ce que peut être la vie ailleurs, j’avais envie de montrer la diversité humaine.
Et de nuit ?
Ah, London by night ! Big Ben d’un pont éclairé, c’est un moment magique, hors du temps. C’était assez fascinant, ce tour du monde, d’autant que tout a été très rapide, le rythme était assez intense. Londres était la dernière ville du périple, et je dois avouer que je n’étais pas partie pour faire la tournée des pubs, des discothèques, etc. Pour l’album, le but, c’était plutôt de faire des balades en solitaire ou avec des gens rencontrés en chemin. Encore une fois, c’était une chance pour moi, et c’est ce qui m’a passionnée dans cette aventure, et c’est ce qui me fascine à l’étranger. En France, on ne nous donne pas toujours la chance de nous exprimer, de faire des choses, même en tant qu’artiste, et je ne suis pas la seule à le penser. C’est vrai qu’à l’étranger, on nous laisse une chance. On peut essayer, montrer ce dont on est capable, les gens nous laissent la possibilité de nous exprimer. Après, bien sûr, on est convaincant ou non. Mais avoir la possibilité d’y arriver, c’est déjà fantastique.
Dans le clip de votre premier single London / le bout du tunnel, on retrouve des personnages mythiques liés à la ville de Londres comme Sherlock Holmes ou Elton John ; pouvez-vous nous en citer d'autres ?
Austin Power et la Reine d’Angleterre ?
En images, le clip de London / le bout du tunnel, extrait de l'album de Stéphanie Sandoz, Jetlag :
A propos de Moscou chic Mockba choc, comment votre escale à Moscou s'est-elle déroulée ?
Quand je suis arrivée à Moscou, je venais de Dubaï, alors passer de 40°C à -12°C, ça fait un choc [rires] !
A quelle période de l'année était-ce ?
Je suis partie fin avril 2011, à une période où il fait encore très froid. A Moscou, ce qui est surprenant, c’est qu’à chaque coin de rue, il y a des types avec des Kalachnikov. Tout va très vite là-bas, et la barrière de la langue est vraiment handicapante, les Russes ne parlant pas anglais ou très peu. Tout à l’heure, on parlait de contrastes, de clivages. A Moscou, on ressent énormément le fossé entre la richesse et la pauvreté, c’est très violent... Les voitures des milliardaires côtoient des gens qui crèvent la dalle dans la rue. C’est encore plus frappant qu’à Bombay, et ça m’a vraiment choquée, d’autant que c’était ma première expérience de ce genre-là dans mon tour du monde ! Et puis ce n’est pas une capitale particulièrement avenante à première vue. On a un peu l’impression qu’avec tout cet apparat, le Kremlin, etc., on est à Euro Disney, que tout est construit en stuc ; ça fait fake. On se dit que finalement, ce n’est qu’un cache-misère ; on comprend des tas de choses sur place ! Maintenant, si on décide de voir la ville sous un autre angle, avec un autre regard, elle peut certainement être agréable à vivre.
Pouvez-vous nous parler du conducteur de taxi de Bombay / Mumbai Driver ?
Je crois que Bombay a été le choc de mon voyage. C’est aussi là où j’ai pleuré pour la deuxième fois – la troisième fois, c’est quand j’ai eu une grosse frayeur dentaire à New York, et je remercie Dieu que cela ne me soit pas arrivé à Bombay justement ! –. Quand je suis sortie de l’avion à Bombay, j’étais déjà, à ce stade de mon voyage, épuisée. Et là, je me suis retrouvée face à des gamins sans bras, sans cheveux, qui s’étonnaient de voir des gens avec des cheveux… Et ils nous tiraient les cheveux parce qu’ils voulaient comprendre pourquoi nous, nous en avions… C’est d’une violence ! Avec la moiteur, les moustiques, quand on arrive, on se demande vraiment ce que l’on fait là… En tout cas, ça a été ma première impression. Quant aux conducteurs de taxi, ce sont eux qui m’ont guidée partout dans la ville, dès mon arrivée. A Bombay, les taxis klaxonnent tout le temps ; ils klaxonnent, klaxonnent, klaxonnent pour se faire entendre. C’est tellement dangereux, la signalisation, tellement aléatoire, que le seul moyen de ne pas avoir d’accident, c’est de klaxonner. Et puis il y a des bidonvilles partout. J’ai vu des choses effrayantes à Bombay, des choses très dures que je n’avais jamais vues ailleurs, comme cette femme qui accouchait sur une poubelle... Après, soit on continue à regarder la ville avec cet œil-là et on n’a qu’une envie, rentrer en France, soit on décide de voir aussi ce qui est beau. Parce qu’il y a de très belles choses en Inde, les couleurs, la végétation qui pousse jusqu’au milieu des bidonvilles… Et il y a tous ces gens qui sont d’une gentillesse incroyable, qui donneraient tout ce qu’ils ont, alors qu’ils n’ont rien, alors qu’ils vivent dans la misère la plus effroyable… Ça fait relativiser ! On se dit « mais quelle chance j’ai, d’être née dans un pays comme la France ! ». C’est à ce stade-là que j’ai compris que je ne sortirais pas indemne de ce voyage. Quelque chose a changé en moi, Bombay m’a transformée. Avant, je me plaignais souvent, comme tout bon Occidental… Maintenant, j’essaie de sourire plus souvent. D’ailleurs, je serais bien restée plus longtemps à Bombay. Il faut bien un ou deux jours pour s’acclimater, et moi, je suis partie au bout de 3 jours et demi !
Interview de Stéphanie Sandoz : Jetlag, une histoire de rencontres
« De prime abord, vu de
l’extérieur, Alger, c’est cette ville, face à l’eau... »
J’ai eu un vrai coup de cœur affectif pour Samira qui est devenue, depuis, une amie, alors que tout nous oppose. Toutes les deux, c’est le jour et la nuit ! Samira est algérienne, et vit à cheval entre Paris et Alger. Je l’ai découverte là-bas par le plus pur des hasards. Quand je l’ai écoutée, j’ai complètement flashé sur sa voix !... Du coup, j’ai appelé des amis au Cabaret sauvage, à Paris – je savais qu’ils programment souvent des artistes algériens –, pour leur parler d’elle, pour leur dire que je l’avais entendue, que j’adorais sa voix, et que je voulais absolument faire quelque chose avec elle. Il m’a suffit de leur dire que j’étais à Alger et de leur demander s’ils avaient les moyens de me trouver ses coordonnées pour que le réseau se mette en place. J’ai rapidement récupéré le portable de Samira et je l’ai appelée, comme ça, au culot. Le lendemain, on se rencontrait dans un café et on écrivait la chanson ensemble ! C’était génial ! Voilà pour la petite histoire [rires]. Et cette chanson a la particularité d’être franco-arabe, écrite à la fois en français et en arabe.
Du coup, vous avez visité Alger ensemble ?
Oui, et lorsque Samira me parlait de sa ville natale et de ses racines, elle me parlait du poids de ce passé que je ne connaissais pas, et de tout ce qui avait marqué cette ville. Quand on voit Alger, aujourd’hui, une ville assez aseptisée qui a l’air très calme, comme ça, en apparence, on ne pense pas à tout ça. On le sait parce qu’on se documente toujours avant d’aller quelque part, mais de prime abord, vu de l’extérieur, Alger, c’est cette ville, face à l’eau... Samira, elle, me parlait de son vécu. Ce que l’on a voulu exprimer dans cette chanson, c’est cette confrontation entre ma vision, naïve, et sa connaissance à elle, réelle, de la ville.
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Comment s'est déroulée votre collaboration avez Kenny Bee sur la chanson Hong Kong / La tête en l'air ?
A Bombay, en discutant avec Julien, un ami de longue date, sur Skype, je lui ai dit que j'étais ennuyée parce que le surlendemain, j'arrivais à Hong Kong sans connaître d'artiste sur place, alors que j'avais prévu d'enregistrer un duo là-bas. Il m'a répondu que l'une de ses amies proches, à l’époque où il vivait à Hong Kong – il a passé 5 ans là-bas – avait épousé un chanteur, un certain Kenny, et qu'il pouvait essayer d’organiser un déjeuner. Évidemment, c'était génial pour moi ! Et c’est le jour-même, à Hong Kong, que j’ai appris que le déjeuner était confirmé. Kenny, je ne savais rien sur lui ; je n’avais pas pris la précaution de me documenter. Comme j’étais très fatiguée, j’avais mis ma casquette et mes baskets. Julien ayant à peu près mon âge, je ne m’étais pas posé de questions sur ma tenue. Devant le restaurant, il y avait plein de photographes, mais moi, je me suis juste dit qu’ils devaient tourner un film… La fille qui ne comprend rien à rien [rires] ! Bref, je suis entrée dans le restaurant et là, je me suis retrouvée face à un type, assis seul dans une pièce vide. Il n’y avait personne, à part lui et moi… et deux gardes du corps. Je n’en croyais pas mes yeux… Mais si, c’était bien Kenny ! En fait, Kenny a une soixantaine d’années et c’est une méga star là-bas ! Sur tous les panneaux de la ville – j’ai regardé après –, il y avait sa tête ! C’est un peu notre Johnny, en somme. Imaginez, j’étais super gênée [rires] ! Quand il m’a demandé de lui raconter mon histoire, je me suis dit qu’il allait me prendre pour une folle mais non, au contraire. Il m’a dit qu’il adorait l’aventure et que c’était une excellente idée. J’avais déjà une trame de chanson, composée avec Cyril Paulus et enregistrée sur mon téléphone, alors j’ai branché les écouteurs pour lui faire écouter et il a beaucoup aimé la mélodie. J’ai donc écrit les paroles, que je lui ai envoyées par mail quelques jours plus tard, et il a décidé d’enregistrer sa partie de voix à Hong Kong. Le duo a ainsi été enregistré en deux fois, seule sa voix a été captée sur place, dans son propre studio.
Le déjeuner s’est donc bien passé ?
Ah, moi, je suis un peu psychorigide côté alimentation ! Je n’aime pas tout, notamment les plats exotiques, et je fais une tonne d’allergies alimentaires. Évidemment, c’est lui qui a commandé – que des trucs bizarres ! – et j’étais extrêmement gênée parce que je n’avais pas le choix, il fallait que je mange, sans même savoir quoi… Mais le plus drôle reste à venir ! Quand on a quitté le restaurant, j’étais toujours avec ma casquette, en baskets et vieux jean, et les photographes se sont mis à nous photographier... Tout le monde pensait que j’étais la nouvelle copine de Kenny, et je me suis retrouvée à la une de la presse [rires] !
A New York, vous avez collaboré avec Chris Birkett.
Oui, je voulais faire quelque chose avec Chris Birkett, c’est quelqu’un que j’aime beaucoup. Il joue de tous les instruments, d'oreille, c'est incroyable ! Et extrêmement enrichissant ! Chris Birkett est un pur hindou dans l'âme : il est très zen, fait sa prière avant les prises... Je me suis dit que ce serait fantastique d’avoir son expertise ! C'est donc dans son studio que l'on a enregistré l'album, avec Laurent Binder, un mixeur très branché avec qui j’avais également très envie de collaborer – Laurent Binder a travaillé avec Charlie Winston et Raphaël –. Le mélange des deux n'était pas forcément évident à la base – l'un parle anglais, l'autre pas ; l'un a 25 ans, l'autre 60... –, mais l'osmose a été immédiate.
Dans chaque ville, vous avez donc fait des escales de 2-3 jours environ ?
Entre 3 et 5 jours selon les villes. Typiquement, je devais rester 5 jours à Milan mais j’ai trouvé que c’était beaucoup trop long. J’en avais fait le tour en 2 jours, alors j’ai poussé jusqu’au lac de Côme où j’ai composé une chanson en français et en italien, Lago di Como, un peu plus personnelle et différente des autres. Quitte à être dans la région, autant y faire une petite escapade ! Dès que je suis arrivée au lac de Côme, j’ai été bouleversée par le paysage. C’était la première fois que je me retrouvais dans un milieu non urbain, au milieu de la végétation, au calme... J’étais très émue, j’ai beaucoup pleuré à Côme ! Il s’est passé quelque chose de différent là-bas…
Quels souvenirs gardez-vous de Milan ?
J’avais l’impression d’être avenue Montaigne en bien plus grand, avec beaucoup plus de boutiques, et avec, toujours, cette dolce vita à l’italienne, les vespas, les gens qui parlent fort, les talons qui claquent… D’ailleurs, j’ai joué avec ce bruit de talons qui claquent dans Milan, Course folle à Milan. Ce n’est pas la ville qui m’a le plus émue, parce que c’est une ville peut-être un peu plus superficielle, pour ce que j’en ai vu. Ceci dit, je connais très bien l’Italie – j’ai du sang italien dans les veines –, et je me suis toujours dit que Milan ne ressemblait pas vraiment à une ville italienne. Je n’y ai pas retrouvé l’âme de l’Italie telle que je la connaissais. C’était presque décevant, pour moi, d’aller à Milan, qui est très industrielle, après des villes comme Rome, culturellement très riches. Enfin, mis à part le Dôme de Milan qui est, il faut bien le reconnaître, magique, et qu’il faut voir au moins une fois dans sa vie !
Interview de Stéphanie Sandoz : Jetlag, voyage et partage
« Hong Kong m'est apparue comme New York sur une île. »
Qu’avez-vous ressenti en quittant Paris ?
J’étais à la fois anxieuse et hyper excitée à l’idée de quitter Paris.
Et en rentrant ?
J’étais triste que cette première étape de l’aventure soit terminée... Même si je n’ai pas eu le temps d’être triste bien longtemps vu que 2 jours plus tard, je rentrais en studio.
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Parmi les villes que vous avez visitées, dans lesquelles pourriez-vous ou aimeriez-vous vivre ?
Hong Kong ! Alors que je ne pensais pas du tout avoir d’affinités avec l’Asie, ne serait-ce que d'un point de vue culinaire. Mais Hong Kong m'est apparue comme New York sur une île. Il y a à la fois le côté peace d’une île au bout du monde, et l’occidentalisme que j’apprécie tant à New York. Ce mélange est particulièrement intéressant, je me verrais bien vivre là-bas. Et à New York, aussi ; j’ai toujours eu envie de vivre à New York !
Pour terminer, quels sont vos projets ?
Actuellement, je me focalise sur la promotion de l'album ; j’attends avec impatience le verdict du public ! J’espère que les gens vont aimer ce disque, partager mon aventure et mes sensations. A la rentrée, il y aura des concerts ; je suis vraiment impatiente ! Je jouerai à Paris, bien sûr, mais aussi dans certaines villes où je suis allée – à Hong Kong, en Algérie... – où les artistes avec qui j'ai collaboré m'ont invitée. C'est une chance énorme ! Je sortirai également mon deuxième single. Ce sera un duo, mais c'est encore secret.
Interview réalisée le 22 juin par Cécile Duclos
Stéphanie Sandoz, Jetlag, sortie digitale en juillet 2012.
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Le dernier album de Stéphanie Sandoz : Jetlag [téléchargement mp3], Stéphanie Sandoz, Fly on my way, juillet 2012. Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour de Stéphanie Sandoz |
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