samedi 3 décembre 2011

PSY : les 7 doigts de la main

PSY : les 7 doigts de la main - Crédit photo : Peggy FayeAprès La vie, un cirque mortel au Cabaret Sauvage, les 7 doigts de la main reviennent en force à la Villette avec un tout nouveau spectacle : PSY (une circothérapie pour toute la famille). Les fêtes de Noël étant une période particulièrement propice à la prolifération de névroses en tout genre, c'est l'occasion rêvée d'aller soigner tout ça en famille. « Mariage acrobatique du corps, de l’esprit et de l’âme », cette séance psy très particulière vous précipitera dans les abîmes d'une introspection survoltée où se faire triturer les méninges procure un tel plaisir que cela frise l'indécence. 

A lire : PSY : deux acrobates sur le divan (interview exclusive de Danica Gagnon-Plamondon au trapèze et de Julien Silliau à la roue allemande)

Pour ouvrir la boîte de Pandore, passez la souris ici...
Bonus :  A Montréal, par -12*C, les patients de PSY envahissent le boulevard Saint Laurent. Une performance à découvrir en images :


Chez le psy, les 7 doigts de la main ne se roulent pas les pouces

« La folie est le propre de l'homme » [Blaise Cendrars] 

PSY : les 7 doigts de la main - Crédit photo : ODCPhotoJeudi 1er décembre, la grande Halle de La Villette. L'immense salle d'attente ouvre ses portes, on se tasse sur les divans, la consultation commence. Pull rouge, stylo en main, le psy veille. Face à lui un homme entend des voix. Présentes, bavardes, de plus en plus pressantes : le patient avise un trapèze, se suspend, glisse, tombe, regrimpe, se balance tête en bas. Le ton est donné : dans le cabinet d'un psy, c'est la liberté de la psyché. On peut s'attendre à tout. Les repères sautent comme les malades, la normalité devient bizarrerie, la troupe s'en donne à cœur joie et le public exulte dans la confusion générale. 

En images, extraits choisis du spectacle Psy (les 7 doigts de la main) :


Avec PSY, les 7 doigts de la main épluchent nos angoisses

« L'Enfer, c'est les autres » [Jean-Paul Sartre]

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Lorsque les tocs font leur entrée (tic tac tic tac) avec leur cortège de rituels (les mains propres que l'on lave à nouveau, le objets que l'on déplace pour replacer), on entre de plain-pied dans le cirque thérapeutique. Dans le rôle du maître de cérémonie-psy ? Les 7 doigts de la main. Le programme du spectacle-séance ? Mettre le doigt sur les pathologies psychiatriques de chaque spectateur-patient.
Sur le plateau, le jeune homme atteint de troubles compulsifs parlemente avec sa porte d'entrée qui fait preuve d'une mauvaise volonté manifeste. Le public se trémousse, vaguement mal à l'aise. Qui n'a jamais vérifié que la porte était bien fermée ? Que celui qui n'a jamais cédé à la tentation jette la première pierre. Le jeune homme aux tocs s'éloigne enfin, il part au travail. La masse informe des âmes ouvrières se jette alors sur lui, le bouscule, le pousse, l'écarte. Contorsions, sauts, galipettes. Mais, au fait... qui est fou ici ? Si L'Enfer, c'est les autres ; et la folie ? 
Peur de la foule, peur des grands espaces, peur des autres. On en revient toujours au même. Les autres, toujours les autres. Comment leur échapper ? L'agoraphobe a trouvé la recette miracle : aller prendre l'air dans les airs. Pour surmonter son mal être, rien de tel qu'un petit tour trapèze. Toujours plus haut, toujours plus vite. La jeune femme frôle le plafond de la grande Halle. Le souffle court, on suit ses acrobaties aériennes. Il faut bien se rendre à l'évidence... on souffre d'acrophobie.

Consultation psy : les 7 doigts de la main font la forte tête

« La colère est une courte folie. » [Horace]

Un patient qui régresse sur le divan de son psy, quoi de plus banal ? « Maman, maman, tu es là ? ». Le processus s'enclenche, les souvenirs remontent à la surface comme une bonne grosse vague qui rafle tout sur son passage. Retour en enfance : une fête d'anniversaire. Cadeaux, jeux de mains, cotillons, couteaux... Couteaux ? Qui a dit que les enfants n'avaient que des jeux innocents ? Certainement pas Freud en tout cas. Alors si l'on est sujet aux accès de colère, comme la petite blonde à couettes, pourquoi se priver d'un libérateur jeter-jongler de couteaux ? Scié, on assiste à une démonstration sans appel : les lames brillent, découpent l'air avec grâce, fauchent en tout sens... la Mariée de Kill Bill n'a qu'à aller se rhabiller.
PSY : les 7 doigts de la main - Crédit photo : David PoulainChangement de décor, changement de pathologie, place à la roue allemande. Spirale infernale, l'addiction emprisonne. La roue de la dépendance est lancée, la fortune n'est pas une question de position mais de temps. Fébrile, l'homme à la cigarette s'accroche et se décroche. La roue tourne de plus en plus vite. La tentation, obsédante, rythme le corps et l'objet. Muscles bandés, l'intoxiqué résiste. Le public reste bouche bée : si la drogue ankylose, le sevrage enrage. 

En images, une autre présentation du spectacle Psy (les 7 doigts de la main) :


Bienvenue chez le psy : les 7 doigts de la main vous accueillent les bras grand ouverts

« Les fous passent, La folie reste. » [Sébastien Brant]

PSY : les 7 doigts de la main - Crédit photo : Peggy FayeParanoïa, hypocondrie, agoraphobie, amnésie, schizophrénie, maniaco-dépression... Avec PSY, les 7 doigts de la main renforcent leurs rangs avec pas moins de onze pathologies (et autant d'acrobates) à l'affiche. Et comme l'on est au cirque – n'oublions pas que derrière chaque thérapeute se cache un dompteur de bête sauvage, un clown, un ventriloque, un illusionniste de première ; un artiste, en somme –, à chaque grain de folie ses extravagances : l'hypocondriaque se préserve de toute contamination en jouant les équilibristes ; l'insomniaque adoucit ses nuits en glissant le long d'un mât chinois avec son amant paranoïaque ; le schizophrène enchaîne les sauts périlleux pour retrouver son vrai visage ; la colérique s'entortille frénétiquement dans la corde aérienne pour apaiser ses crises d'hystérie... Rien n'est à l'endroit, rien n'est statique, rien n'est dit : la réponse n'est pas à l'extérieur mais à l'intérieur. Tout le monde jongle avec ses névroses, tout le monde voltige entre deux crises de démence, tout le monde cherche l'équilibre, désespérément. Alors pourquoi ne pas se soigner là, maintenant, tous ensemble ? N'avez-vous pas envie de bondir partout, vous aussi ? Une bonne thérapie de groupe n'a jamais fait de mal à personne, la preuve : regardez-les danser, s'élancer avec légèreté, s'élever avec agilité, s'étreindre avec sensualité. Ils sont partout à la fois, ils occupent la piste, les airs, l'espace tout entier de la grande Halle de la Villette. Une chose est sûre  : les Yamakusi canadiens n'ont pas fini de nous étonner et de nous enchanter.

Auteur : Cécile Duclos

Crédit photos : Ludde Duregard, Peggy Faye, David Poulain et ODCPhoto.

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Dates : du 23 novembre 2011 au 30 décembre 2011 
Adresse : La grande Halle de la Villette, Parc de la Villette, 75019 Paris 
Horaires : du mardi au samedi à 20h30 / dimanche à 16h ; représentation supplémentaire le samedi 17 décembre à 16h . 
Tarifs : entrée 32 € ; tarif réduit 26 €, Villette Jeunes 22 €, abonnés et carte Villette 23 €. 
Pour en savoir plus sur les tarifs : c'est ici
Recommandations spéciales : Spectacle conseillé à partir de 8 ans. 
Durée : 2h15 (60 minutes / entracte 20 minutes / 55 minutes) 
Mise en scène, scénario et chorégraphie  : Shana Carroll 
Artistes : Guillaume Biron, Héloïse Bourgeois, Mohamed Bouseta, Danica Gagnon-Plamondon, André Farstad, Nael Jammal, Olga Kosova, Florent Lestage, Tom Proneur-Orsini, Julien Silliau, William Underwood.



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