jeudi 12 avril 2012

Marc Fichel, je te donne... la patate

Marc FichelQu'on se le dise, Marc Fichel ne fait rien comme tout le monde : chanteur le jour (alors qu'il n'aime pas sa voix), grossiste en patates la nuit (sur le marché de Rungis, entre deux gousses d'ail), il aurait très bien pu rester au Club Med avec ses copains GO (et les ravissantes vacancières), apprendre le solfège, être dentiste comme papa et maman, jouer du piano debout... Mais non, cet inconditionnel de Jean-Jacques Goldman exporte des pommes de terre par caisses entières (camions ?), compose sans cesse (entre deux commandes, dans la rue, dans l'avion, en interview ?), joue du piano en parfait autodidacte (lire une portée, pour quoi faire ?), tapote sur un Iphone en parlant de Blackberry, fait un tabac sur scène (sans y croire, et pourtant !), et cartonne sur le web (300 000 vues pour un premier clip fait maison, c'est plutôt pas mal !). Aujourd'hui, le trublion de Rungis nous livre un premier EP mitonné aux petits oignons, fort de 6 titres accrocheurs qui vous donnent une patate d'enfer : l'entraînant Blackberry déprime vous emmène dans la ronde ; le survolté Comme un gimmick ressuscite le Michel Berger des années 70 ; C'est ma vie dans les halles joue la carte cabaret dansant « aux portes de Paris, les clefs d'un Paradis » ; la balade Piano voix, chantée en duo avec Nourith, mêle piano et violon ; La fille aux yeux qui parlent relance la machine (« je t'ai connue en un seul clic ») ; et L'ange qui passe, tout en douceur, clôt le disque « entre ciel et terre ».
Mais pour nous parler de ce premier disque, laissons la parole à son grand manitou, Marc Fichel : c'est qu'entre Baudelaire et les Enfoirés, Bénabar et Charles Trenet, les halles et l'EDHEC, les histoires de clous mal plantés et de places de concert déchirées, d'addiction et de réseaux sociaux, l'interview au café du coin ne manque pas... de patate.

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus : En images, Marc Fichel chante Pléonasme au Divan du Monde :


Marc Fichel a fait un bébé tout seul, et il s'appelle... Marc Fichel

« J'aimerais qu'en écoutant mon disque, les gens se sentent bien – comme moi, quand je fais de la musique ! –. Si j'y parviens, je serai content ! »

Comment décririez-vous l'univers musical de votre premier EP Marc Fichel ?
Mon univers musical est plutôt gai. C'est de la chanson française, de la variété. Je le revendique, c'est populaire. J'aimerais qu'en écoutant mon disque, les gens se sentent bien – comme moi, quand je fais de la musique ! –. Si j'y parviens, je serai content ! 

Comment la création du disque s'est-elle déroulée ?
Un peu dans tous les sens, car je ne pensais pas faire un premier 6 titres (rires) ! Les chansons, j'en écris tous les jours, alors évidemment, ça n'a pas été facile d'en choisir 6 ! J'en ai donc envoyées plein à Danièle Molko, ma productrice, et à Emmanuel Rodier et Vincent Bidal, mes deux réalisateurs. Ensuite, on a gardé celles qui nous plaisaient le plus, à tous les quatre, celles qui nous semblaient les plus évidentes pour commencer –  ne sachant pas du tout, dans le même temps, où on allait ! –. Je ne pensais pas être aujourd'hui en interview (rires), apprendre que mes chansons commençaient à plaire, ou encore faire le Divan du Monde !

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Comment avez-vous rencontré votre productrice, Danièle Molko ?
Je l'ai rencontrée par une amie commune. Lorsque Danièle m'a reçu, la première fois, elle m'a dit : « Écoute, tu as un beau métier, tu vends des pommes de terre ; garde-le ! Vraiment, garde-le, tu n'auras pas cette angoisse du lendemain... ». Quand je suis revenu avec 10 titres – une maquette toute simple que j'avais enregistrée chez moi, avec un ordinateur, un piano, ma voix et la guitare –, elle m'a dit : « je vais quand même l'écouter, mais je te préviens, si c'est nul, on ne se reverra plus, il ne faudra pas m'en vouloir ! ». J'ai accepté. Elle a écouté 1 titre, 2 titres, 3 titres... 10 titres, et elle a tranché : « on va se revoir ! ».

Aviez-vous déjà fait des concerts auparavant ?
Oui, j'avais déjà fait des concerts avec des potes, pour m'amuser. A chaque fois, on remplissait la salle, mais pour moi, c'était normal. Avec les copains des copains des copains, je pensais que l'on pouvait toujours y arriver. Je n'imaginais pas que cela signifiait aussi que ma musique pouvait plaire. On a joué comme ça au Sentier des Halles, à la Scène Bastille... C'était pour le fun !

Marc Fichel, un mélodiste né qui marche seul

« Je m'appelle souvent sur mon portable, je me laisse des messages en chantant "la la la laaa"! »

Lorsque vous composez vos chansons, écrivez-vous la musique en même temps que les paroles ?
Je ne sais pas lire la musique, je suis totalement autodidacte. Je compose ce que j'entends dans ma tête, et cela peut m'arriver à n'importe quel moment, quand je travaille à Rungis, par exemple, avec mes pommes de terre. Il n'y a pas d'heure, c'est comme ça, je ne l'explique pas. Là, je suis en train de vous parler mais quelque chose peut très bien, d'un coup, sonner dans ma tête et je vais tout faire pour m'en souvenir ! Je m'appelle souvent sur mon portable, je me laisse des messages en chantant « la la la laaa » (rires) ! Ensuite, je retranscris la mélodie au piano et les paroles viennent en fonction du thème abordé, qui découle lui-même des émotions qui se dégagent de la musique.

Vous entendez donc la mélodie dans votre tête ?
Oui, et pour savoir si c'est une bonne mélodie, quand je l'ai en tête, je la joue, et je ne l'enregistre pas, jamais. Et si deux jours après, je l'ai toujours en tête, je me dis qu'il peut y avoir quelque chose d'intéressant. Pour moi, une bonne chanson est une chanson qui se retient. C'est ma façon de voir les choses, après, on a le droit d'aimer ou non.

Marc Fichel, @ David Castelain

Vos textes sont profondément ancrés dans le quotidien. Quels écrivains ou poètes vous ont-ils marqué ?
J'adore Baudelaire ! Je trouve qu'il avait une sensibilité incroyable ! Les Fleurs du mal, ça veut tout dire ! S'il y en a un à citer, alors c'est lui. Après, dans la façon de décrire les événements, deux écrivains m'ont beaucoup marqué : Balzac, extraordinaire dans cette discipline – même si lire ses livres m'ennuie profondément ! –, et Victor Hugo.

Encore un matin, Marc Fichel compose

« On est tous complètement addict, moi le premier – je viens des réseaux sociaux, je sais très bien ce que ça veut dire – ! »

Pouvez-vous nous parler de la chanson C'est ma vie dans les halles ?
C'est ma vie dans les halles raconte ma vie à Rungis. Je ne pensais pas du tout, d'ailleurs, qu'elle allait plaire ! Parce que c'est vraiment ma vie, cette chanson, je me suis fait plaisir en l'écrivant. Je parle des restaurants où je vais manger, de l'ambiance à Rungis, et c'est incroyable, parce que cette chanson fait beaucoup parler d'elle ! On a tourné le clip il y a trois semaines environ, tous mes amis ont joué dedans et on s'est éclaté ! Bon, on était éreinté parce qu'on a commencé à deux heures du matin pour terminer à trois, mais c'était une super expérience ! Et les gens qui ne connaissaient pas Rungis se sont beaucoup amusés aussi.
En images, le clip de C'est ma vie dans les halles (Marc Fichel) :


Quand vous dites que vous vendez des pommes de terre...
Je les vends en gros, physiquement, oui ; je fais de l'export en Europe. Je suis Directeur Export. Les clients viennent me voir, me téléphonent, et je me déplace souvent aussi, en Angleterre, en Hollande, en Suède, au Danemark... J'adore mon métier !

Pouvez-vous nous parler de la chanson Blackberry déprime ?
Blackberry déprime, c'est un morceau qui m'a fait buzzer sur Internet. Je l'ai écrite en rentrant d'une soirée passée avec une jolie demoiselle qui avait commencé à me charmer... Mais le problème, c'est qu'elle était rivée à son Blackberry. Elle n'arrêtait pas, alors au bout d'un moment, ça m'a insupporté, et je lui ai dit : « ce n'est possible, tu es à une soirée mais tu n'es pas dans la soirée !... ». Elle m'a répondu : « non mais tu comprends, c'est super important, j'ai un mail à envoyer ; là, je suis en Blackberry messenger... ». C'était trop pour moi, alors je suis rentré et j'ai écrit cette chanson. Je me suis dit que l'on était tous complètement addict, moi le premier – je viens des réseaux sociaux, je sais très bien ce que ça veut dire – ! Puis avec un copain, on a tourné le clip. Il y a eu 300 000 vues, et tout s'en enchaîné : j'ai été produit sur Internet, Danièle Molko m'a repéré, etc. Et si la musique est très gaie, funky même on peut dire, les paroles, elles, sont assez dures, d'où le titre de la chanson, Blackberry déprime. On y parle de la bourse qui s'effondre, de gens totalement addict, d'un mec qui bosse 24h/24h, qui avait la chance d'être avec une jolie fille et qui, au bout de compte, se retrouve tout seul comme un idiot avec son Blackberry...

En images, le clip de Blackberry déprime de Marc Fichel :


Savez-vous quel sera votre premier single ?
L'avantage d'un 6 titres, c'est de laisser les gens choisir, notamment les radios. Mais a priori, C'est ma vie dans les halles semble se démarquer. Quand on l'a enregistrée, les réalisateurs l'ont tout de suite repérée sur la maquette. On a tourné un clip, la chanson fait l'unanimité toutes tranches d'âge confondues. Elle a un petit côté Charles Trenet qui rappelle les années d'avant-guerre, et peut-être même un petit côté Bénabar – c'est ce qu'on m'a dit, alors j'assume ! –.

Michel Berger aussi...
Ah oui, j'adore Michel Berger !  

Sur Piano voix, vous chantez en duo avec la chanteuse israélienne Nourith. Comment vous-êtes vous rencontrés tous les deux ?
Quand Danièle Molko a écouté ce morceau, elle m'a dit : « cette chanson est vraiment belle, tu devrais la faire en duo ; propose-la à Nourith. ». Je lui ai répondu que je ne la connaissais pas, mais elle m'a dit qu'elle, elle la connaissait. Nourith – elle a fait Les Dix Commandements – a vraiment une très jolie voix. Le soir même – il devait être 18h –, je lui ai donc envoyé une maquette, et vers 21h, elle m'a laissé un message – j'étais à moitié endormi, parce que le matin, je me lève à trois heures – : « Marc, c'est Nourith. J'ai écouté la chanson, j'aime beaucoup, on la fait quand tu veux. ». Je me suis dit : « wouaou, c'est pas possible ! ». Et quelques jours après, on se retrouvait en studio – après une matinée à Rungis de mon côté ! – pour enregistrer la chanson. Au début, moi, je n'arrivais pas à chanter. Je faisais un petit complexe sur ma voix – par rapport à la sienne ! – et puis surtout, je ne pouvais pas m'empêcher de l'écouter ! Je me disais : « elle chante ma chanson ! », je n'en revenais pas ! C'était très drôle (rires) ! Et puis c'est une fille géniale, très sympa, très gentille, c'est une très belle rencontre !

Marc Fichel, quand la musique est bonne

« Les gens ne me croient pas, mais quand je plante un clou,
je me casse un doigt. »

Quel est votre premier coup de cœur musical ?
Jean-Jacques Goldman ! C'est clair et net. Je m'en souviens très bien – j'étais gamin –, c'était avec la chanson Il suffira d'un signe. Pour la petite histoire, pendant mes études, j'ai passé des concours pour intégrer trois écoles de commerce, Sup de Co Marseille, Sup de Co Rouen et l'EDHEC à Lille. Et lorsque j'ai passé les oraux à l'EDHEC, on m'a demandé : « Monsieur Marc Fichel, quelle est votre motivation ? ». Moi, j'ai répondu : « Ah ! C'est simple ! Jean-Jacques Goldman a fait l'EDHEC, donc je fais l'EDHEC. ». Ils m'ont regardé comme si j'étais le dernier des cinglés et ont ajouté : « et... c'est tout ? ». J'ai répondu « c'est tout ! ». 

Et vous avez été reçu ?...
Non, mais je ne voulais pas aller à l'EDHEC ; j'étais pris à Sup de Co Marseille.

Votre première scène ?
Ma toute première scène, c'était pour rigoler avec des amis. On est parti en Belgique –  il y a quatre  ans environ – pour jouer dans une radio belge. Quant à ma première scène parisienne, c'était le Sentier des Halles. J'y suis allé comme ça, avec mes maquettes. On m'a dit : « Vous avez un agent ? un producteur ? ». Je n'avais rien du tout. Alors, on m'a demandé si j'allais remplir la salle, j'ai répondu que je n'en savais rien. On m'a annoncé que si ce n'était pas le cas, je payais. J'ai dit : « Ok ! ». Voilà, il y avait un risque – enfin, un risque de producteur ! –. Et la salle, au final, on l'a non seulement remplie, mais on a surbooké ! Et on a joué trois fois de suite.

Marc Fichel, @ Marc Castelain

Vous avez appris le piano seul ?
Mon père nous jouait du piano quand j'étais petit. Il essayait de nous donner des cours, mais malheureusement, je n'écoutais pas. Et comme mon oreille musicale était assez développée, ben je n'ai pas appris... Voilà ! On jouait souvent ensemble, avec mon père et mon jeune frère – qui en musique, était beaucoup plus studieux que moi ! –. Aujourd'hui, je ne ressens aucun manque ; je n'ai pas besoin de connaître les notes, donc je ne les apprends pas. Ah si, je connais un accord, c'est Dm (rires) ! Mes musiciens se moquent à chaque fois de moi quand je leur dis : « tiens, il n'y aurait pas un petit Dm là ? » (rires). 

Et vous n'avez pas fait de flûte à l'école ?...
Non, je joue vraiment comme ça ! Mais vous savez, c'est comme faire du vélo... Je ne sais rien faire de mes mains, je suis très gauche –  je suis gaucher d'ailleurs ! – ; tout ce que je sais faire, c'est du piano ! Je ne sais pas planter un clou par exemple. Les gens ne me croient pas, mais quand je plante un clou, je me casse un doigt. J'ai encore une bosse, là, vous voyez ? Je m'étais explosé le doigt (rires).

Et le chant ?
J'ai beaucoup de mal avec ma voix, et je ne le cache pas (rires) ! D'ailleurs, au départ, je ne voulais pas chanter. Quand j'ai rencontré Danièle Molko, elle m'a demandé ce que je voulais faire. Je lui ai répondu que j'adorais composer, que c'était naturel chez moi, et que je pouvais lui écrire toutes les chansons qu'elle voulait. Et j'ai composé, composé, mais aucune chanson n'était retenue. Alors je suis allé la voir, et je lui ai dit : « Mais je suis nul ! ». Elle m'a répondu : « Non, non, tu n'es pas nul, mais il faut qu'ils apprennent à te connaître ». Le problème, c'est que ça ne suffit pas qu'une chanson soit bonne pour qu'elle intéresse quelqu'un, ça aide aussi quand on est connu. Moi, je n'étais pas connu, mais au fond, ce n'était pas grave, je n'avais pas besoin de ça pour vivre. Et puis un jour, Danièle m'a dit : « Quand même, ton timbre de voix est intéressant, quand tu passes tes maquettes, tout le monde me demande qui est le chanteur... ». J'étais très étonné ! Du coup, on a essayé KissKissBankBank, et c'était parti ! Entre temps, bien sûr, j'ai pris quelque cours de chant pour que ma voix se fatigue le moins possible.

Un concert qui vous a particulièrement marqué ?
Jean-Jacques Goldman ! J'étais vraiment fan, vous savez (rires) ! Ce que j'adore, c'est cette joie que tout le monde partage lors de ses concerts. Il y a une très bonne entente, personne ne se connaît et pourtant, tout le monde a l'impression de se connaître ! Et quand on sort de là, on est bien, vraiment bien. Si les gens, après mes concerts, se sentent bien aussi, s'ils passent une bonne soirée, je suis très heureux ! Ce que je veux, c'est apporter du bonheur, un peu d'émotion. Et pour l'anecdote, quand j'étais enfant – enfin, jusqu'au bac ! –, je ne travaillais pas en classe, je n'aimais pas l'école. Un jour, mon père – qui n'appréciait que moyennement les notes que je ramenais à la maison ! –, m'a dit : « Maintenant, il faut que tu bosses ! ». Puis il a déchiré les places de concert de Jean-Jacques Goldman pour me montrer que l'argent, ça ne comptait pas, mais que le travail, oui. J'ai cru que ma vie allait s'arrêter. Ah j'ai eu mal ! Bon, je suis allé le voir à d'autres concerts, heureusement !

Marc Fichel, au bout de ses rêves

« Je ne bois pas, je ne fume pas, j'ai le droit d'aimer les femmes, non ? »
Petit, vous vouliez être GO au Club Med ?
Oui, et je l'ai été pendant 4 ans.

Pourquoi vouliez-vous faire ce métier ?
J'étais parti plusieurs fois en vacances au Club Med, et j'adorais m'amuser sur scène ! Comme je faisais de la musique, un mec m'a dit un jour : « ben reste ! ». Je lui ai demandé ce que je pourrais faire, et il m'a répondu : « GO polyvalent ». Le soir, c'était piano-bar, je montais des spectacles, c'était super ! Pendant 4 ans, j'ai pu partir en vacances gratuitement et j'ai rencontré plein de gens.

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Et alors, Les bronzés, c'est un film réaliste ?...
Disons que lorsque l'on a le badge GO (rires)... En plus, je faisais de la musique, alors... Je ne bois pas, je ne fume pas, j'ai le droit d'aimer les femmes, non (rires) ?

Vous avez été trader en Roumanie dans l'export de céréales ; aujourd'hui, vous travaillez à Rungis : qu'est-ce que ces métiers vous ont apporté, humainement et musicalement parlant ?
Musicalement parlant, pas grand-chose (rires) ! Mais en termes de rigueur, c'est très formateur ! A Rungis, on travaille avec des produits frais ; il faut être très rigoureux pour ne pas perdre d'argent. Et cette rigueur, je l'utilise en musique. J'ai la chance d'être sur scène, d'avoir de super musiciens – ils jouent avec Bénabar ! –. Je suis rentré en studio avec Laurent Compignie, l'ingénieur du son de Véronique Sanson, sur son dernier album. Emmanuel Rodier et Vincent Bidal travaillent, entre autres, avec Florent Pagny et Julie Zenatti. Bref, je suis entouré de pointures ! J'ai donc intérêt à être carré, c'est le minimum que l'on est en droit d'attendre de moi. Vis-à-vis de ma productrice, aussi, qui s'est engagée. Et ça, ça m'angoisse beaucoup ! Je crois énormément au travail. Le talent sans travail – je ne suis ni le premier, ni le dernier à le dire ! – , cela ne sert à rien.

Vous n'étiez pas destiné à vous lancer dans la musique ; quel a été le déclic ? 
C'est Danièle Molko qui m'a convaincu de faire de la musique de façon plus professionnelle. Elle a créé les Francofolies de la Rochelle, etc., elle a donc l'habitude de tout cela. C'est elle qui m'a dit : « tu es ce que l'on appelle un mélodiste. ». Il y a compositeur et mélodiste, ce n'est pas tout à fait pareil.

On vous prête une cape d'invisibilité pour un jour. Que faites-vous ?
Je m'installe dans les coulisses des Enfoirés ! J'adore l'univers du spectacle, je trouve cela magique ! De là, je pourrais observer les émotions de participants. Maintenant que je sais ce que cela veut dire, être sur scène, et surtout, s’apprêter à monter sur scène !... Ce qui est vraiment magique, c'est tout ce qu'il se passe avant : le stress, les mains moites, les regards, etc.

Avez-vous d'autres projets ?
J'écris des morceaux pour d'autres artistes. J'ai collaboré avec Pascale Schembri, qui a écrit L'Ange qui passe ; c'est vraiment quelqu'un de génial ! J'ai eu la chance de faire des chansons avec Patrice Guirao. Je travaille aussi avec Élisabeth Anaïs. Et je suis dans les meilleurs ventes d'iTunes, c'est génial ! On m'a demandé de refaire une scène très rapidement, d'ailleurs, il va donc y avoir d'autres dates ! 

Pensez-vous qu'un album sortira bientôt ?
Si ça continue comme ça, bien sûr ! Après, il faudra choisir les chansons (rires) !... [NDLR : sur sa chaîne youTube, vous pourrez écouter d'autres chansons de Marc Fichel (non présentes sur l'EP), interprétées lors de son dernier concert au Divan du Monde].

En images, Marc Fichel chante C’était le temps au Divan du Monde :


Interview réalisée le 2 avril 2012 par Cécile Duclos

Marc Fichel, EP Marc Fichel, mars 2012
Crédit photo (hors 3D) : David Castelain et Marc Castelain

Retrouvez Marc Fichel sur le web : sur facebook, sur myspace et sur sa chaîne Youtube.

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Le premier EP de Marc Fichel :
Marc Fichel (Téléchargement MP3, 6 titres), Marc Fichel, L'Autre Distribution, mars 2012.
Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour de Marc Fichel



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