Moran, Mammifères

Avec son deuxième album Mammifères, Moran nous chavire à nouveau de sa belle voix grave, rauque et douce à la fois. « Bête retardataire », « pauvre petit mammifère », ce bel animal des pays froids se nourrit de poésie, de musique folk et de chanson française. Son univers feutré glisse comme une caresse, apaisant, palpitant. Un album à écouter un soir d'hiver du fond d'un bon bain chaud pendant que dehors, la tempête fait rage.

A lire : Moran, interview d'un grand mammifère québécois
A écouter : Moran en session acoustique

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus ? En images, le lancement du nouvel album de Moran, Mammifères, le 12 janvier 2010 au Verre Bouteille à Montréal :

Moran, le mammifère touché par le syndrome de la gratte

« En dedans tout fout le camp mais dehors je tiens encore »
(Labrador, Moran)

Vous connaissiez le Québec pour son sirop d'érable qui colle au dents et ses bandes de caribous sauvages ? ses tartes au sucre 300% sucre et ses kilomètres de forêts enneigées ? Aujourd'hui, c'est un mammifère d'une toute nouvelle espèce (en voie de prolifération) qui fait parler d'elle : le Moran.

Apparu en 1974 en pleine brousse canadienne, le Moran (de la famille des Jean-François) passe ses premières années à la ferme, avec le bétail. La musique ? Un rêve profondément enfoui. Le jeune animal ne joue d'aucun instrument, et lorsqu'il quitte ses géniteurs pour s'installer à Montreal, abandonnant ses chevaux éplorés pour côtoyer ses tristes congénères, il est loin d'imaginer ce que l'avenir lui réserve. Alors en attendant, la brave bête se rend utile : dans les discothèque (où il « vide » les importuns), dans la mode, les décors de cinéma, le théâtre (où il improvise), etc. 

Puis un jour (nous sommes en 2000), le Moran rencontre Angel Forrest. Elle fait du rock, a besoin d'un traducteur anglais-français, et ça tombe bien, le bestiau manie la langue de Rabelais comme un vendu ; le marché est conclu. Et la musique, dans tout ça ? C'est à 30 ans que le Moran découvre la gratte, un cadeau d'anniversaire d'amis visionnaires. Avec ses pinces de fermier, cet inconditionnel de Bob Dylan et de Léo Ferré n'y croit pas ; eux si. Et l'avenir leur donnera raison (la majorité l'emporte souvent !).

Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

La guitare à la patte, le Moran bûche sec (mais pas en forêt, cette fois) et sort un premier album, Tabac, produit par André Gagné (le producteur d'Angel Forrest, vous suivez toujours ?). Et c'est un tabac : le drôle de zèbre rallie le Québec à sa cause (prix Gilles-Vignault, « Coup de foudre » de l’Académie Charles Cros, etc.). Sa voix râpeuse enchante, son physique de bûcheron ténébreux séduit, sa musique adoucit les mœurs... On en redemande, alors il revient. Avec un nouveau disque, Mammifères, qui fleure bon les grands espaces boisés et les feux de cheminée crépitants.

Le nouvel album du bipède Moran, Mammifères

« Dis-moi est-ce les yeux dans les dieux que l'on ne voit pas l'odieux des adieux » (Proverbes, Moran)

Deux ans après sa sortie au Québec, Mammifères débarque dans nos bacs. Nous sommes le 2 mars 2012 ; dans quelques mois, Moran sort un nouvel album dans son pays ; en France, on se laisse bercer par les 14 titres (dont 3 en anglais) de ce deuxième opus en attendant le troisième.

De Charbon à Balcon, en passant par Los Angeles et Aspirine – chantés en duo avec sa moitié, Catherine –, Moran explore un univers sombre et poétique. « Je ne suis pas légionnaire, je n'irai pas me battre à Rome » : Mammifère se drape du spectre de Dylan. On se souvient de Blowin' in the Wind, et l'on se dit que oui, « cette folie passagère aura eu raison de nous ».

En images, le clip de Mammifère, extrait du dernier album de Moran, Mammifères : 

En écoutant Needs et Lies (« everybody talks, everybody says... »), c'est à Leonard Cohen que l'on pense. On imagine un bar de quartier, à LA ou à Montreal, qui ferme ses portes au petit matin, avec son lot de piliers, de tristesse et d'espoir.

« Savants d'église condamnée, concierges d'évangiles, j'entends les cloches retomber du haut de vos clochers d'argile » : Proverbes joue avec les mots, prend Dieu à partie, remue les consciences et creuse lentement, profondément, dans nos blessures mal cicatrisées.

En images, Proverbes, extrait du dernier album de Moran, Mammifères :

Auteur : Cécile Duclos

Moran, Mammifères, mars 2012

Retrouvez Moran sur le web : sur son site officiel, sur myspace et sur facebook.

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Le dernier album de Moran : Mammifères, Moran, Ad Litteram / Quart de Lune, mars 2012. Voir tous les produits (CD, mp3, collectors...) autour de Moran

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