mercredi 9 mai 2012

Marilyn Manson, Born Villain (and wild)

Marilyn Manson, Born VillainAprès Steppenwolf avec Born to be wild, Bruce Springsteen avec Born to Run, Lana Del Rey avec Born to Die, Patrick Hernandez avec Born to Be Alive ou encore Britney Spears avec Born to make you happy, Marilyn Manson entre dans le big band des born avec un dixième album méphistophélique à souhait : Born Villain [NDLR : Né Méchant]. Exorcistes, chérubins du dimanche et autres archibigots, un seul mot d'ordre : vade retro ! Quant aux sales bêtes congénitales, elles peuvent se réjouir : notre suppôt de Satan vénéré revient plus bad boy que jamais. Égal à lui-même (mauvais de chez mauvais), l'éternel rebelle est toujours aussi divinement rosse et diablement bon ! Que l'on se rassure donc, la charogne Manson n'a pas été touchée par la grâce entre deux disques profanateurs. Alléluia ! Bon Dieu, c'est qu'on l'a échappé belle !... Une teigne défroquée, c'est quand même moins sexy qu'un ratichon apostat !

Pour ouvrir la boîte de Pandore, c'est ici...
Bonus : Le nouvel album de Marilyn Manson, Born Villain, s'inscrit comme un retour aux sources dans le parcours du chanteur, qui déclare que ce disque : « a l'ambition et la détermination qu['il avait] lorsqu['il a] commencé à faire de la musique ».

Le vilain petit canard : Marilyn Manson, Born Villain

« Jeu de main, jeu de vilain. »

Que les innocentes brebis qui n'ont pas encore rejoint le troupeau des fanatiques du vilain garçon à la dégaine de vautour glamour ferment leurs fragiles écoutilles : ça va saigner ! Les méfaits de la grande méchante tapineuse ne cessent, en effet, de s'allonger, et ses ennemis, de fulminer. Coup de projecteur.
Tout commence par un nom, celui d'un groupe de metal (que s'appropriera très vite son leader) : Marilyn Manson. Marilyn pour Marilyn Monroe, l'icône hollywoodienne. Manson pour Charles Manson, l'ennemi public numéro 1. Deux célébrités, un engouement phénoménal de part et d'autre : le sordide fascine, les faits divers passionnent, la nature humaine est ainsi faite.

Marilyn Manson, No Reflection, Couverture

Et Marilyn Manson, l'Antichrist d'Antichrist Superstar, ne cesse de mettre le doigt là où ça fait mal, défiant l'Amérique puritaine dès qu'il en a l'occasion. Sur scène, le larron déchire et brûle des Bibles, casse le matériel, injurie public et musiciens. Ses clips sanguinolents et sulfureux (interdits aux jeunes pousses) défrayent la chronique. Ses paroles de chanson ne laissent pas l'ombre d'un doute : vilain, vilain, vilain... Bref, les confréries et autres communautés catholiques sont sur les dents : on manifeste, on signe des pétitions, on annule des concerts, on porte plainte, on fait des procès (l'atteinte aux bonnes mœurs, ça se paie), on salue les descentes de police... Le prince des ténèbres s'en bat les cornes. Et multiplie les provocations : sombre et violent, son univers manque un peu de fantaisie. Qu'à cela ne tienne : avec Mechanical Animals, il rectifie le tir. Du strass, des paillettes, des galipettes : fardé comme une maraudeuse, il affiche une ambiguïté sexuelle qui dérange, et ajoute à la liste noire de ses péchés la confusion des genres. Avec en bonus, la drogue. La recette est ancestrale : Sex, drug and rock 'n' roll ! Et pour couronner le tout, l'animal ne se contente pas de chausser la tiare papale, il endosse la panoplie militaire pour tirer à feu nourri sur l'impérialisme américain. Quels vilains coups nous réserve le dernier album de Marilyn Manson, Born Villain ? Affaire à suivre !

Marilyn Manson, Born Villain, le terrible album !

« Riche vilain vaut mieux que pauvre gentilhomme. » (Mathurin Régnier)

Entre metal, gothique et indus, le nouvel album de Marilyn Manson, Born Villain, semble promis à un avenir radieux (et pas seulement dans les cortèges puritains). Fils spirituel de monstres sacrés comme Joy Division ou encore Bauhaus, Marilyn Manson précise : « [Le nouvel album] est proche du premier album par le fait qu'il n'a aucune limite. ». On en frémit d'excitation ! Et quand l'on sait que l'irrésistible Johnny Depp a prêté main forte au Grand Vilain, à la guitare et à la batterie, sur une reprise de Carly Simon, You're so Vain, alors là, on frôle carrément l'extase !...
Avec des succès planétaires comme The beautiful People ou Apple of sodom, 3 disques de platines et trois disques d'or aux États-Unis, Marilyn Manson est connu comme le loup blanc, et ses albums, attendus comme le Messie. Qu'on se le dise, son nouvel disque devrait faire un carnage, et sa venue en France – le 5 juin au Zénith de Paris, le 31 mai à Toulon et le 4 juin à Lyon – , déchaîner les foudres divines !

Marilyn Manson, Born Villain : de Hey, Cruel World à Overneath the path of misery

« Le mal que fait un homme vit après lui ; souvent ses bonnes actions vont dans la terre avec ses os. » (William Shakespeare)

« Creator
Preserver
Destroyer
Ask which one I am.
There’s no drugged-out devils or
square-halo angels
walking among us. »
[NDLR : Créateur
Sauveur
Destructeur
Demandez lequel je suis.
Il n'y a pas de démons drogués ou
d'anges aux auréoles carrées
Qui marchent parmi nous.]

Hey, Cruel World ouvre le dernier album de Marilyn Manson, Born Villain, dans la plus pure tradition des Manson : blasphèmes, animosité, riffs percutants, timbre déchiré qui prend peu à peu toute son ampleur, atmosphère malsaine, lourde et saturée... Le super vilain est bel et bien de retour, et l'on savoure le sang aux lèvres son premier single, No Reflexion, où vampire, reflet et faim ne font pas bon ménage :

« This will hurt you
worse than me.
I’m weak,
7 days i’m weak.
Don’t run from me.
I won’t bother
counting 1, 2, 3…
I don’t know which me that I love
I’ve got no reflection »
[NDLR : Cela te fera plus de mal
qu'à moi.
Je suis faible,
Depuis 7 jours, je suis faible.
Ne me fuis pas,
Je ne vais pas m'embêter à
compter 1, 2, 3...
Je ne sais pas quel « moi » je préfère
Je n'ai pas de reflet]

Sorti début avril, le clip de No Reflection, extrait du dernier album de Marilyn Manson, Born Villain, comptabilise déjà plus d'1 700 000 vues sur youTube :



Dans Pistol Whipped, la ceinture est défaite (when I undo my belt), on saigne du nez (a bloody nose), les lèvres éclatent (a busted lip), l’œil finit au beurre noir (a blackened eye). Dans la peau de la brute épaisse, Marilyn Manson bouscule une fois de plus le politiquement correct avec une chanson qui s'écoute comme un film noir, sur fond de respiration inquiétante et de guitare électrique aiguisée comme une lame de boucher.
Overneath the path of misery commence par une citation de Shakespeare, à peine murmurée, avant de convoquer Œdipe pour qu'il règle son complexe : « Why die, when you can kill the father? » [NDLR : Pourquoi mourir, alors que tu peux tuer le père ?]. Soutenu par une rythmique à la Bela Lugosi's Dead (Bauhaus), des hurlements bestiaux et des riffs convulsifs qui raclent les cordes comme des coups de couteau, Overneath the path of misery est notre premier coup de cœur.

Marilyn Manson, Born Villain : de Slo-mo-tion à Lay down your goddamn arms

« Il est très doux de scandaliser : il existe là un petit triomphe pour l’orgueil qui n’est nullement à dédaigner. » (Marquis de Sade)

Avec Slo-mo-tion, Marilyn Manson s'en remet aux mains expertes du Marquis de Sade. Sur une basse pressante et un synthétiseur aérien (encore et toujours Bela Lugosi's Dead), The Gardener ressuscite l'Antichrist d'Antichrist Superstar, celui qui nie l'existence d'un certain livre que d'aucuns considèrent comme sacré :

« you never wanted
to share
your concept of your creation
with any other gods or worshippers
your book isn’t burned
it was never written
I’m not man enough to be human
but I’m trying to fit in
and I’m learning to fake it »
[NDLR : tu n'as jamais voulu
partager
le secret de ta création
avec d'autres dieux ou des adorateurs
ton livre n'a pas été brûlé
il n'a jamais été écrit
Je ne suis pas assez homme pour être humain
mais j'y travaille
et j'apprends à faire semblant]

Marilyn Manson, Born Villain, Crédit Lindsay Usich

Empruntant son nom aux Fleurs du Mal, le célèbre recueil de poèmes de Baudelaire, The Flowers of Evil déterre le spleen baudelairien, lumineux et morbide, pour le planter sur une musique gothique fortement influencée par les eigthies :
« The day they covered us in the dirt
like scars in the ground
that will grow into dead flowers »
« Le jour où ils nous ont couverts de terre
comme des cicatrices dans le sol
qui pousseront dans des fleurs fanées »

« Us Children of Cain » [NDLR : Nous enfants de Caïn] : dans Children of Caïn, Marilyn Manson invite son ennemi juré à mener profil bas avec son petit livre noir (« little black book »). « Sweet as honey,’ you said, but I’m choking on your bitter stories » : [NDLR : « Doux comme le miel », as-tu dit, mais je suis choqué par ​​tes histoires amères].
Dans un registre plus trash que le mythique I Will Survive de Gloria Gaynor, Disengaged parle de rupture : « You’re with me, against me, but the only thing forever is hate » [NDLR : tu es avec moi, tu es contre moi, mais la seule chose qui restera à jamais, c'est la haine ». Puis Marilyn Manson interpelle à nouveau l'auteur du livre qu'il adore brûler dans Lay down your goddamn arm :

« Wanna fight ?
Wanna fuck ?
Wanna die ?
Try your luck…
Lay down your goddamn arms »
[NDLR : Tu veux te battre ?
Tu veux baiser ?
Tu veux mourir ?
Tente ta chance...
Dépose tes maudites armes]
Un duel au soleil brûlant de l'Enfer, ça promet d'être chaud, très chaud !... Vous l'avez compris, le dernier album de Marilyn Manson, Born Villain, c'est l'occasion rêvée de rôtir en bonne compagnie !

Marilyn Manson, Born Villain : de Murderers are getting prettier every day à You're so Vain

« Les soldats se mettent à genoux quand ils tirent : apparemment pour demander pardon du meurtre. » (Voltaire)

Le féroce et trépidant Murderers are getting prettier every day brûle sur fond de sirènes, de rythmes et de riffs death metal, de solos nerveux et de cris de chat écorché : tout est dans le titre. Avec son côté Ava Adore (Smashing pumpkins), Born Villain est notre second coup de cœur. « I’m born villain don’t pretend to be a victim » [NDLR : je suis né méchant, ne prétends pas être une victime » : bassement méchante et terriblement fière de l'être, la prima donna Manson donne le meilleur d'elle-même, ou presque, puisque notre troisième coup de cœur, Breaking the same old ground, est aussi le plus gros. Synthétiseurs rudimentaires, mélodies accrocheuses, bruitages à la Tim Burton, chœurs mortuaires et rythmes pesants, rien ne manque à cette bombe en puissance. « I am owned by death and I’m in love with oblivion » [NDLR : « J'appartiens à la mort et je suis amoureux de l'oubli »] : pas dit, cependant, que l'on oublie Marilyn Manson de si tôt...

Breaking the Same Old Ground, extrait du dernier album de Marilyn Manson, Born Villain :


Après Sweat Dreams (Are Made of This), Tainted Love, Personal Jesus ou encore I put a spell on you, une nouvelle reprise hit-destroy comme on les aime clôt le disque : You're so Vain.

Auteur : Cécile Duclos

Marilyn Manson, Born Villain, 30 avril 2012
Crédit photos : Lindsay Usich

Retrouvez Marilyn Manson sur le web : sur son site officiel, sur son site français, sur le site de son nouvel album (toutes les paroles sont disponibles en ligne), sur Wikipedia, sur myspace, sur facebook et sur twitter.

Marilyn Manson sera en concert le :
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le 5 juin au Zénith de Paris
le 31 mai à Toulon
le 4 juin à Lyon

Mon espace conso
Le dernier album de Marilyn Manson :
Born Villain, Marilyn Manson, Cooking Vinyl, avril 2012.
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