mardi 20 décembre 2011

Nameless, quatre garçons sur la vague

Nameless, quatre garçons sur la vagueC'est dans un bar du quartier d'Oberkampf que l'on retrouve Nameless au grand complet : Maxime, Clément, Julien et Alexandre. Confortablement installés dans un canapé club à l'anglaise, ils nous parlent de leur carrière musicale, de la scène et de leur dernier EP, mais aussi de la crise du disque et de camionnettes, d'Angelina et de Delphine, de la Bourgogne et de la montagne, de grands-mères et de jolies Danoises, d'Internet et de bal du lycée... Interview exclusive de Nameless, quatre irrésistibles surfeurs qui s'apprêtent à quadriller la toile.

A lire : Nameless, Very Good Trip.

Pour ouvrir la boîte de Pandore, passez la souris ici...
A vos agendas : Le 14 janvier 2012, Nameless sera en Concert à Paris au Bus Palladium.

Nameless, baptisés au bal du lycée

« Mes parents croyaient que j'étais un prodige, ils m'ont mis au violon quand j'avais 4 ans ! »

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Comment vous-êtes rencontrés ?

Alexandre : On s'est rencontré au lycée, un peu avant la terminale. On faisait tous de la musique chacun de notre côté et on avait des amis en commun. Un jour, on s'est retrouvé à une soirée chez Maxime et on a commencé à jouer, à délirer. Tout est parti de là !

Alexandre, @Ana Lorenzana

D'où vient votre nom de scène, « Nameless » ?
Clément : Peu de temps après notre rencontre, on a donné notre premier concert au bal du lycée. On n'avait pas encore de nom – c'était à la dernière minute ! – mais on voulait vraiment jouer. C'est le présentateur qui a dit : « ils s'appellent Nameless ! », et depuis, c'est resté (rires) »!
Alexandre : Après, bien sûr, on s'est demandé s'il fallait changer de nom. Mais finalement, on s'est rendu compte que Nameless, c'était un nom qui nous collait à la peau, un peu atemporel, qui sonnait bien et qui nous correspondait, alors on l'a gardé. Quelque part, on a été baptisé !

Nameless, @Ana Lorenzana

Quelles sont vos influences musicales ?
Maxime : C'est très varié, on a tous des influences musicales différentes, mais globalement, on écoute de la musique assez old school, des années 60 à aujourd'hui, essentiellement du rock et de la pop – mais aussi de l'électro, etc. –, avec tous les grands classiques, évidemment : les Beatles, les Rolling Stones, Led Zep, Dire Straits... Les années 80 nous ont également beaucoup influencés avec David Bowie, Queen ou encore Supertramp.
Alexandre : Pour l'EP que l'on a sorti au mois de juin, le son des années 80 (qu'il soit anglo-saxon ou français, avec Michel Berger par exemple) a beaucoup compté.
Maxime : On suit aussi l'actualité musicale de très près, on va voir beaucoup de concerts d'artistes inconnus, on adore découvrir de nouvelles choses.

Quel est votre parcours musical ?
Alexandre : J'ai commencé le piano très jeune. On m'en avait offert un, alors je n'ai pas eu tellement le choix... Vers 14 ans, je me suis mis à la guitare. J'ai appris le jazz avec un professeur particulier et après le bac, j'ai fait une école de musique avec Maxime. J'ai également pris des cours de chant classique qui m'ont énormément apporté, avec une enseignante, elle-même chanteuse classique.
Clément : Moi, mes parents croyaient que j'étais un prodige, ils m'ont mis au violon à 4 ans (rires) ! J'en ai fait quelques mois, puis il y a eu une crise ; j'ai fait un refus catégorique. Oui, oui, j'ai tenu tête à mes parents à 4 ans (rires) ! Deux ans plus tard, j'ai commencé la guitare. J'ai d'abord eu un professeur particulier, puis j'ai fait le conservatoire pendant 5 ans à peu près. Ça m'a beaucoup appris, mais ce n'est que lorsque j'ai rencontré Maxime que la guitare est réellement devenue mon instrument. En jouant avec lui des morceaux différents de ceux que j'apprenais en cours, je me suis vraiment fait plaisir. C'est le partage, finalement, qui a entériné le choix de mon instrument.
Maxime : Moi, j'ai commencé le piano très jeune, comme Alex, parce que j'ai une mère et deux grands-mères professeurs de piano. Mais j'ai rapidement arrêté parce...
Clément :... qu'il a une mère et deux grands-mères professeurs de piano (rires) !
Maxime : Oui, exactement, pour la même raison (rires) ! C'est avec mon père que j'ai commencé à apprendre la guitare vers 7 ans. Ensuite, j'ai pris des cours particuliers plutôt spécialisés dans le blues, puis j'ai intégré l'école American School of Modern Music de jazz après le lycée.
Julien : Moi aussi, j'ai fait du piano petit (rires) ! C'était sympa mais cette période n'a heureusement pas duré trop longtemps (rires) ! La basse, c'est arrivé un peu par hasard. Mon frère en avait une et quand il a vu qu'elle m'intéressait, il me l'a donnée avec un classeur de partitions. J'ai commencé à jouer tout seul, dans ma chambre. Puis j'ai acheté d'autres partitions – des chansons que j'écoutais à l'époque –, et j'ai regardé les autres jouer. C'est comme ça que j'ai appris, je n'ai jamais vraiment pris de cours de basse.
Clément : Et ça s'est un peu accéléré…
Julien : …quand j'ai rencontré les autres, oui (rires) ! Ils avaient tous fait le conservatoire alors je me suis mis à bosser plus dur chez moi (rires) !
Clément : C'est vrai qu'on ne lui a pas laissé de répit ! A l'époque, on préparait le générique d'une émission de télé-réalité diffusée sur Canal +, avec Joey Starr et Francis Lalanne, qui s'appelait 60 jours 60 nuits. On n'avait pas de bassiste et on savait que Julien faisait de la basse, alors on lui a dit : « mec, ça y est, c'est bon, tu t'y mets » (rires) !
Julien : Je savais déjà jouer avant, quand même, hein (rires) ! Dernièrement, je me suis aussi un peu mis à la batterie.

Justement, vous n'avez pas de batteur, est-ce un choix ?
Julien : Oui. On avait un batteur avant et lorsque l'on s'est séparé, on a décidé de ne pas le remplacer. Je me suis donc mis à trifouiller des machines, des boîtes à rythmes, et voilà !

Julien, @Ana Lorenzana

Et étonnamment, ça fonctionne très bien sans batteur.
Alexandre : On a voulu tourner ce départ à notre avantage. Rester tous les quatre, c'est un vrai choix. Sans batteur, on peut explorer d'autres choses.
Julien : On s'est lancé une sorte de défi, et jusqu'à présent on est assez content !
Maxime : Au début on craignait que ce soit une contrainte mais au contraire, c'est une liberté extraordinaire !
Alexandre : Et ça change ! Sur scène, en répétition, c'est différent.
Julien : Quand on enregistre en studio, on joue les batteries, bien sûr. Et pour les concerts, on sample.

Le secret de Nameless : une cohésion sans faille

« A chaque fois que l'on part comme ça, on revient les bras chargés de cadeaux ! »


Nameless, @Ana Lorenzana

Comment s'est passée la création de Nameless, votre dernier EP ?
Alexandre : On est parti plusieurs fois à Mâcon, en Bourgogne, dans une petite camionnette avec tout notre matériel – guitares, enceintes, tables de mixage, boîtes à rythmes, et même une batterie ! –. La première fois, on est resté une grosse semaine. On a tapissé les murs du salon de rideaux et jours et nuits, on a travaillé, travaillé, travaillé... Dès qu'un morceau était écrit, on l'enregistrait, directement en def. Ensuite on l'écoutait pour voir si ça fonctionnait, puis l'un de nous allait faire à manger et on recommençait. Il n'y avait rien pour nous distraire, on n'avait pas beaucoup de temps...
Maxime : ...et il n'y avait personne pour donner son avis, nous faire douter, pas besoin de se poser dix mille questions, on était là pour se faire plaisir !
Alexandre : A chaque fois que l'on part comme ça, on rentre avec 2, 3, 4 titres – on ne les garde pas tous, bien sûr –, on revient les bras chargés de cadeaux (rires) ! Pour l'instant, c'est ce qui nous convient le mieux. Avant, on allait en studio à Paris ; il y avait du bon, évidemment, mais c'était moins probant.
Maxime : Quand on part, on aime bien, aussi, avoir la boule au ventre, se demander si l'on va revenir avec quelque chose. Et à chaque fois, on est hyper content ! Même si on a tous des influences très variées et que l'on n'écoute pas les mêmes choses au même moment, on écoute beaucoup de musique ensemble et l'on se connaît tellement bien que l'on sait ce qui va plaire, en composant un morceau, à l'un ou à l'autre. Après, les idées s'enchaînent, se superposent les unes aux autres, et quand l'un de nous propose quelque chose, souvent, un autre renchérit derrière.
Alexandre : On prend aussi garde à préserver la cohésion musicale de l'ensemble, à garder notre identité sonore. Parfois, on s'impose quelques contraintes pour y parvenir, comme utiliser des sons similaires pour qu'en nous écoutant, on se dise « tiens, c'est Nameless ! ».

Parlez-nous d'Angelina... et de son clip.
Maxime : C'est une tournée que l'on a faite tous ensemble à la montagne qui nous a inspiré cette chanson. On était partis hors vacances scolaires, et cette semaine-là, il n'y avait que des Danois et des Danoises. On faisait plusieurs concerts par jour, on n'arrêtait pas, et le soir on sortait, on allait en boîte. Évidemment, on a essayé de « communiquer » avec les Danoises... Elles étaient toutes plus belles et plus grandes les unes que les autres ! Et bon, on n'y est pas vraiment arrivé (rires) ! Voilà, on est parti de cette idée-là, le stéréotype de cette femme intouchable que l'on voit tous un jour ou l'autre en boîte, que l'on essaie d'approcher et sur laquelle on se casse les dents. On l'a appelée Angelina et on lui a écrit une chanson. Dans le clip, on se bat tous pour Angelina...
Alexandre : ...incarnée par la très belle Deborah Grall, qui a joué, notamment, dans le film Gainsbourg, vie héroïque et dans la série Maison Close.
En images, le clip d'Angelina :



Pour cet EP, quelles ont été vos sources d'inspiration ?
Clément : Au début, on voulait faire des portraits de gens qu'on croise, comme Angelina, la fille intouchable ou Delphine, la fille insupportable avec laquelle on a absolument envie d'être en couple, jusqu'à ce qu'on se rend compte que c'est impossible parce...
Alexandre : …qu'on déteste l'aimer (rires) !
Maxime : On n'est pas misogyne, hein (rires) ! Mais dans Self-control, par exemple, c'est différent, il s'agit plus d'atmosphère que de personnages. Ces fins de soirée arrosées où l'on rentre déchiré avec ses amis et qu'à quatre heures du matin, on se retrouve, un peu perdus, sur les Grands-Boulevards.

Clément, @Ana Lorenzana

Nameless sur les rails d'une nouvelle ère musicale

« Le milieu de la musique est en pleine mutation »

La scène et vous ?
Julien : La scène, c'est ce qui compte le plus pour nous ! Après notre premier album, on a fait plusieurs centaines de concerts dans toute la France pendant un an et demi. C'est dans ces moments-là que l'on aime le plus faire de la musique : on est tous les quatre, on voit la réaction des gens en direct...
Clément : …c'est un peu notre récompense après la composition, le studio, les répétitions.
Maxime : C'est aussi le seul moment où l'on est maître, en direct, de ce que l'on produit. Quand quelqu'un écoute notre musique sur un CD, on est là, on le regarde, mais on ne peut rien faire. Alors que sur scène, on donne quelque chose et on a toujours l'impression que l'on peut aller plus loin, que l'on peut aller chercher chaque personne et faire en sorte qu'elle apprécie.
Alexandre : C'est vrai ! Pour rejoindre ce que tu dis, sur scène, c'est comme au théâtre, c'est à chaque fois différent. Il y a des soirs où l'on est énervé, où l'on se dit que l'on n'aurait pas dû faire comme ça. Il y a d'autres soirs où l'on se dit que c'était exceptionnel.
Clément : Et comme on aime bien qu'en concert les artistes interprètent différemment les chansons que l'on connaît déjà, qu'ils aillent encore plus loin, on prépare nous aussi des versions de nos chansons spécialement pour la scène.

Nameless sur la scène de L'Internional le 11 novembre 2011

D'ailleurs, il y a une question que l'on se pose tous : un album est-il prévu à la suite de l'EP Nameless ?
Alexandre : Oui, il est en cours d'enregistrement. On y retourne demain d'ailleurs (rires) ! Il sortira en 2012.

Si vous pouviez faire un vœu pour la nouvelle année ?
Maxime : Vivre de notre passion ! Que l'on continue le plus longtemps possible sur notre lancée. On a toujours été intransigeant sur le plan artistique, c'est aussi pour cette raison que l'on a mis du temps à arriver là où l'on est à l'heure actuelle...
Alexandre : ...et que l'on se bat aujourd'hui encore parce qu'il y a une énorme crise dans l'industrie du disque et qu'évidemment, c'est toujours compliqué quand on chante en anglais.

Maxime, @Ana Lorenzana

Si vous pouviez vivre à une autre époque, à un autre endroit ?
Maxime : A bien y réfléchir, je crois que l'on aime bien notre époque en fait (rires) ! On a beau dire que c'est une époque déplorable, être en pleine crise du disque, on vit aussi des choses formidables : on a Internet, on a des fans dans le monde entier...
Clément : ...et notre époque n'est pas si inintéressante ! On est à un tournant, le milieu de la musique est en pleine mutation. Personne ne peut savoir ce qui nous attend au terme de cette mutation – dans 10 ans, peut-être ! – qui marquera certainement l'histoire de la musique, mais les choses seront sans doute totalement différentes.

Vos projets ?
Alexandre : Fin décembre, on va tourner le clip de Delphine qui risque d'être assez drôle. On devrait sortir un autre titre – qui n'est pas sur l'EP –, mais on ne peut pas trop en parler pour l'instant (rires) ! On a pas mal de concerts prévus en 2012, en début d'année. On sera sur la compilation Kitsuné, qui sortira en février 2012...
Julien : …et ce soir [NDLR : le 8 décembre donc !], Angelina est dans Bref !

Un message ?
N'hésitez pas à nous rejoindre sur facebook, et venez nous voir en concert !

Interview réalisée jeudi 8 décembre 2011 par Cécile Duclos

Nameless, EP Nameless, juin 2011.
Crédit photos : Ana Lorenzana (sauf 3D et concert)

Retrouvez Nameless sur le web : sur leur site officiel, sur myspace, sur facebook ou sur wikipedia.
FNAC_concerts.gif
Mon espace conso
Le dernier EP de Nameless :
Nameless, Association Periplus Music, juin 2011, au format MP3.
Le premier album de Nameless :
Genetically Modified, DAGprod, octobre 2009, au format MP3.



Articles liés

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | Best WordPress Themes