mercredi 20 juin 2012

Interview de Liza Manili, digne héritière des eighties

Interview de Liza Manili, digne héritière des eightiesPar une fin d'après-midi sous les nuages, nous rejoignons Liza Manili dans les locaux d'EMI Music. Pull ajouré, jupe courte, vernis cerise et cheveux noirs corbeau, la jolie chanteuse s'installe parmi les plantes, dans une pièce lumineuse au mobilier épuré. C'est là, un magnifique sourire scotché aux lèvres, que la jeune femme nous parle de son album éponyme et de sa première chanson, d'amitié et de Soko, de cheesecake et de Séverin, de rêve d'enfant et de petit train, de myspace et d'EMI Music, de synthés et des années 80, de chagrin d'amour et d'auto-dérision, de blouson vintage et de Christopher Williams, de cheval et de plage où l'on meurt d'amour, de mannequinat et de cinéma, de ses 18 ans, de Paris et de Strasbourg, d'Étienne Daho, de France Gall, des Rita Mitsouko et de Metronomy, de karaoké et d'énergie... Interview de Liza Manili, digne héritière des eighties.


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Bonus : A la question « Jouez-vous d'un instrument de musique ? », Liza Manili répond :
Pour moi, oui ; mais c'est uniquement pour écrire (rires) ! De temps en temps, je fais aussi des percussions sur scène, mais je ne suis pas musicienne, je ne suis qu'auteure.

Interview de Liza Manili : un premier album éponyme


« Lorsque j'écris une chanson, ce n'est pas juste pour faire une nouvelle chanson, c'est pour exprimer ce que je ressens, ce que je pense à un moment de doute, de tristesse, après un chagrin d'amour, ou au contraire, pendant une histoire d'amour ! »

Pouvez-vous nous parler de la création de votre premier album Liza Manili ?
J'ai écrit ma première chanson il y a 5 ans. Lorsque j'ai appelé Daniel Marsala, que j'avais rencontré trois jours avant en studio alors que j'accompagnais une amie, j'avais envie de faire de la musique depuis un bon moment déjà. Je lui ai dit : « Daniel, on ne se connaît pas, mais je sais que tu fais de la musique ; alors voilà, j'ai écrit une chanson. ». Je la lui ai chantée, on en a fait une autre ensemble, et au final, on en a composé plein ! Puis, par une amie commune, j'ai rencontré Séverin qui m'a écrit une chanson, Les restes, pour son album Cheesecake. De mon côté, je continuais à écrire ; seule, puis avec Antoine Léonpaul. EMI Music m'a alors repérée sur myspace. Ils m'ont contactée et m'ont suivie pendant 2 ans. C'est le temps qu'il m'a fallu pour trouver ma place dans la musique et pour écrire suffisamment de titres.

Comment la réalisation de l'album s'est-elle déroulée ensuite ?
J'ai confié la réalisation de l'album à Séverin et à Julien Delfaud. J'avais écrit des chansons avec Daniel Marsala, Séverin, Antoine Léonpaul, d'autres seule ; on avait une trentaine de titres au total. On a tout mélangé, on en a sélectionné 14, enregistré 13 et finalement, on en a gardé 11 (rires) ! Quant aux arrangements, on les a travaillés tous ensemble – avec Julien Delfaud, Séverin, tous les musiciens –. L'album est assez live, en fait. Son univers est né pendant les répétitions, en studio.

Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Aviez-vous déjà les mélodies avant d'entrer en studio ?
Oui, il ne manquait que les arrangements. Nous avions chacun notre vision des choses, et c'est en studio que nous nous sommes coordonnés.

Votre album a une sonorité très années 80...
Oui, pour moi, c'est à cette période que la chanson française était la plus belle. C'est peut-être parce que je ne l'ai pas vécue, je ne sais pas, mais en tout cas, c'est une époque qui me fait complètement rêver ! J'adore la musique – avec les synthés et tout ! –, et les artistes, de ces années-là (rires) !

Lorsque vous écrivez des paroles de chanson, quelles sont vos sources d'inspiration ?
Ma vie, ce que je ressens, les histoires que je traverse... C'est très sincère. Lorsque j'écris une chanson, ce n'est pas juste pour faire une nouvelle chanson, c'est pour exprimer ce que je ressens, ce que je pense à un moment de doute, de tristesse, après un chagrin d'amour, ou au contraire, pendant une histoire d'amour (rires) !

Parlez-nous de la chanson L'Éclipse...
C'est Séverin qui l'a écrite. Un jour, alors que nous étions tous les deux, il m'a demandé : « Qu'est-ce que tu veux ? On écrit quoi comme chanson ? ». Et il a eu cette idée, jouer avec l'auto-dérision – à prendre au dixième degré au moins (rires) ! –. J'ai trouvé ça très drôle. Je pense que l'on a tous, un jour ou l'autre, envie d'éclipser quelqu'un (rires). Du coup, vouloir « s'éclipser soi-même » entre guillemets, c'est amusant !

Qui est Christopher Williams [NDLR : Christopher Williams est aussi le titre de l'une des chansons de l'album Liza Manili]?
C'est Antoine Léonpaul qui a écrit cette chanson que j'aime beaucoup. On a tous un blouson vintage, on s'est tous dit un jour « mais qui l'a porté avant moi ? ». Alors voilà, je ne sais toujours pas qui est Christopher Williams, c'est bien la question (rires) !

Liza Manili en concert au Scop Club, le 6 juin 2102

Si votre album était un adjectif, ce serait ?
Spontané.

Une femme ?
Cet album, c'est moi (rires) !

Un sens ?
L’ouïe (rires).

Un souvenir ?
Les voyages en train. Ce n'est pas un souvenir d'enfance, l'album ne parle pas de cet âge-là, mais un souvenir lié à la transition de l'adolescence à l'âge adulte, à cette période où l'on devient une jeune femme.

Un animal ?
Un cheval, c'est mon animal préféré (rires) !

Liza Manili en concert au Scop Club, le 6 juin 2102

Avez-vous une anecdote concernant l'une des chansons de votre premier album Liza Manili ?
J'ai écrit la chanson Mourir de toi, qui parle d'une rupture, lorsque j'étais en vacances à Biarritz. Je venais de me séparer et j'étais là, sur la plage, à écrire cette chanson comme si je mourrais, sur place, d'abandon (rires) ! Pour la petite histoire, j'ai terminée ma chanson dans le train (rires) !

Interview de Liza Manili, dans le petit train du succès

« Le déclic, c'est l'un de mes amis qui m'a dit, après m'avoir vue chanter dans un karaoké : ' Liza, tu devrais vraiment écrire des chansons ! '. »

Justement, à propos de train et du titre Le petit train, comment s'est déroulé, pour vous, ce passage souvent difficile de l'adolescence à la vie d'adulte ?
J'étais un peu inconsciente, je crois, de partir comme ça, aussi jeune, de chez mes parents. Pendant un an, de mes 17 à mes 18 ans, je n'ai pas arrêté de faire des allers-retours entre Paris et Strasbourg. C'est Soko, une amie à moi qui vient elle aussi de sortir un album, qui m'hébergeait sur Paris et m'emmenait dans des agences de publicité pour que je fasse des photos. Puis j'ai trouvé une agence de mannequins. Nathalie, qui était modèle, m'a dit : « bon, tu n'es pas très grande, mais on adore ton état d'esprit et ta façon d'être ». Elle avait deviné, je pense, que j'allais devenir comédienne ; c'était assez spécial, je n'étais pas vraiment mannequin à ses yeux. Du coup, elle m'a proposé de travailler avec elle dès que je m'installerais sur Paris. C'est donc un peu grâce à elle que j'ai décidé de partir définitivement de Strasbourg, sans trop savoir ce qui m'attendait. Et ça s'est bien passé ! Parfois, je me dis que j'ai quitté l'école trop tôt, que je n'ai pas eu le temps de vivre les choses de mon âge... Je m'en sors toute seule depuis mes 17 ans ; c'est vrai que l'on devient vite adulte ! Cette transition s'est donc faite très rapidement, mais ce n'est pas plus mal ainsi (rires) !

Pouvez-vous nous parler de votre amitié avec Soko ?
Je connais Soko depuis très longtemps. C'est l'une de mes meilleures amies, et nous sommes très intimes. On se soutient beaucoup, bien sûr.

Liza Manili en concert au Scop Club, le 6 juin 2102

A quel âge avez-vous commencé à être mannequin ?
A 16 ans, je faisais déjà des photos à Strasbourg, mais tout a vraiment commencé à 17 ans. Officiellement même, ce n'est qu'à 18 ans, lorsque je suis arrivée à Paris. Je me suis installée dans la capitale deux semaines à peine après l'anniversaire de mes 18 ans (rires) !

Quelles sont vos influences musicales ?
J'aime beaucoup les chansons françaises des années 80. Séverin m'a fait découvrir énormément d'artistes qui m'ont beaucoup inspirée comme Elli & Jacno et Étienne Daho. J'écoute aussi France Gall, Françoise Hardy, Bashung, Alain Souchon, les Rita Mitsouko... Et il y a énormément de groupes que j'adore, et qui sont sortis ces quatre dernières années, comme Metronomy, The Drums, The Black Keys, The Kisses...

Qu'est-ce qui vous a amenée dans le monde de la musique ?
Le déclic, c'est l'un de mes amis qui m'a dit, après m'avoir vue chanter dans un karaoké : « Liza, tu devrais vraiment écrire des chansons ! ». C'est à ce moment-là que j'y ai pensé plus sérieusement ; avant, ce n'était qu'un rêve ! J'en rêve depuis toute petite, comme plein de gens (rires).

Liza Manili en concert au Scop Club, le 6 juin 2102

Que préférez-vous dans ce métier ?
J'adore la scène, le contact avec les gens, l'échange avec le public. C'est vraiment quelque chose d'extrêmement fort, rien d'autre ne fait cet effet-là ! J'aime beaucoup le studio aussi, j'ai hâte d'y retourner ! C'est un véritable cocon dédié à la création. Et il y a plein d'autres choses que j'aime, comme les moments de solitude où j'écris.

Quel est l'aspect le plus difficile de votre travail ?
En ce moment, c'est un peu difficile de me dire que ça y est, mon album est sorti, qu'il n'est plus à moi... Et pourtant ! C'est pour le donner aux gens que j'ai fait ce disque – enfin, même si les gens l'achètent (rires) ! –. Mais bizarrement, j'ai un peu peur, et cela n'a rien à voir avec la réaction des gens. Chacun a ses goûts, c'est quelque chose que je respecte complètement. C'est tout à fait normal que nous ne soyons pas tous sensibles aux mêmes choses. Je travaille sur cet album depuis 5 ans, c'est un peu comme un bébé. Il n'est sorti qu'hier, alors aujourd'hui, je me dis : « ça y est, et maintenant, que va-t-il se passer ? ». C'est très spécial de transmettre son œuvre aux gens !

Qu'est-ce qui vous a charmée dans la ville de Paris ?
L'énergie ! Je viens de Strasbourg, et même si j'adore cette ville, Paris m'a toujours fascinée. C'est tellement grand ! Au début, je la découvrais tout le temps, et j'adorais ça ! Maintenant, je connais bien la ville, je me sens chez moi, et c'est génial ! Et puis je trouve que Paris est une très belle ville, une ville magnifique (rires) !

Si vous deviez avoir une devise, ce serait ?
(rires) Une devise, comme... ?

Dans une interview, vous aviez cité cette phrase, « qui ne tente rien n'a rien »...
Ah oui, c'est vrai (rires) ! « Qui ne tente rien n'a rien » ! Il faut croire en ses rêves, et continuer à rêver, tout le temps. C'est quelque chose que l'on ne doit jamais perdre de vue.

Quel est votre rêve d'enfant ?
(rires) Je pense que je suis en train de l'accomplir, mon rêve !

Quel est votre pire cauchemar ?
Perdre les gens que j'aime.

Liza Manili en concert au Scop Club, le 6 juin 2102

Avez-vous d'autres projets, au cinéma par exemple ?
En novembre dernier, j'ai tourné un téléfilm de Jacques Renard, Interdits d'Enfants, dont la diffusion est prévue cet hiver, sur France 2. Je joue le rôle d'une femme flic dans Deux flics sur les docks, une série avec Bruno Solo et Jean-Marc Barr. Les troisième et le quatrième épisodes seront diffusés cet automne, et je tournerai bientôt les deux suivants. J'adore être sur un tournage, c'est un vrai plaisir ! Et puis c'est ma première série, et c'est super de retrouver les mêmes équipes, le même réalisateur, les mêmes comédiens ! Il y a quelque chose de familial, c'est vraiment très sympa. Je passe des castings aussi, bien sûr, mais pour l'instant, je n'ai pas encore de nouveaux projets. D'autant qu'en ce moment, c'est surtout la musique (rires) ! Et tout fonctionne parfaitement bien ensemble puisqu'on arrive, la plupart du temps, à combiner tournages et dates de concert.

Interview réalisée le 5 juin par Cécile Duclos
Liza Manili, Liza Manili, 4 juin 2012

Retrouvez Liza Manili sur le web : sur son site officiel, sur wikipedia, sur myspace, sur facebook et sur twitter.

Liza Manili sera en concert :
FNAC_generiq.gif
le 23 juin à Toulouse, Festival de Bessières
le 21 juillet à Paris, Festival FNAC Live (Hôtel de Ville)

Mon espace conso
Le premier album de Liza Manili :
Liza Manili, Liza Manili, EMI, 4 juin 2012.
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1 commentaires:

Nicolas B. a dit…

« la jeune femme nous parle de son album éponyme »

N'importe quoi. Comme si l'album avait donné son nom à Liza. :-p

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