mardi 3 janvier 2012

Interview d'Erevan Tusk, les acrobates de l'harmonie

Interview d'Erevan Tusk, les acrobates de l'harmonieC'est aux studios SMOM que nous rencontrons Erevan Tusk, un groupe pop-rock aux délicieuses mélodies à ne pas lâcher d'une semelle dans les mois à venir. Enjoués, charmants, passionnés, ils nous parlent de leur carrière musicale, de leur EP Sheen et de leur prochain album qui sortira au printemps, mais aussi de Debussy et de William Blake, de hockey et de snowboard, d'éléphant et de cirque, de pardon et de clarinette... En exclusivité, l'interview d'Erevan Tusk avec sur le divan, Pâcome, Jim et Alexandre. 

A lire : Erevan Tusk : la mélancolie lumineuse.
A lire : Erevan Tusk en session live 3D et 2D.

Pour ouvrir la boîte de Pandore, passez la souris ici...
Question bonus (Interview d'Erevan Tusk) : Combien de titres y aura-t-il sur l'album ? Jim : 12 (rires) ! On en a enregistrés 16 pour l'instant, on doit encore choisir lesquels garder.

Interview d'Erevan Tusk, un groupe à connaître absolument

« Avant d'apprendre à marcher, tu connaissais déjà les gammes ! »

Erevan Tusk... cela signifie ?
Jim : « Erevan Tusk » n'a pas vraiment de sens, nous avons choisi ce nom pour des raisons esthétiques plus que sémantiques. Pacôme ayant eu l'idée de partir sur le nom d'une ville, nous avons retenu « Erevan », la capitale de l'Arménie. Ensuite, j'y ai ajouté une métonymie – un élément qui détermine un ensemble –, « Tusk », la défense de l'éléphant, pour évoquer quelque chose de massif.
Passage obligé pour entrer dans la 3ème dimension : une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan (en carton, ça suffit).
Pour entrer dans la 3ème dimension, une paire de lunettes anaglyphes rouge / cyan suffit (n'hésitez pas à cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Comment vous êtes-vous rencontrés tous les cinq ? 
Pacôme : Nous nous sommes rencontrés Jim et moi il y a 4 ans environ à un concert des Battles, par l'intermédiaire d'un ami commun. Par la suite, nous avons rencontré Nicolas (bassiste),  Julien (guitariste) et Alexandre (batteur). 

Quand et comment avez-vous formé Erevan Tusk ?
Jim : Au début, je jouais avec Pacôme et parallèlement, on avait chacun nos groupes respectifs. On appréciait tous les deux le projet de l'autre et un jour, on s'est dit : « pourquoi ne pas faire de la musique ensemble ? Ça pourrait être rigolo. ». Voilà, ça a commencé comme ça, dans sa chambre ou dans la mienne, et puis au fur et à mesure, on a cherché à agrandir le groupe en intégrant d'autres personnes et à donner une sonorité plus électrique. On s'est alors adressé à des musiciens que l'on connaissait déjà, notamment Julien et Nico.

Quelles sont vos influences musicales ?
Pacôme : On écoute tous pas mal de choses, on est assez curieux musicalement parlant ! Après, il y a des artistes que l'on aime tous comme Arcade Fire, Villagers ou The National. Et les classiques, bien sûr, avec les Beatles ou les Smiths. On est plus proches des scènes anglaise et américaine, indé et folk, que de la scène française.

Erevan Tusk, @J. Rakotomanga

Votre carrière musicale ?
Alexandre : J'ai eu la chance de naître dans une famille où la musique était très importante. Mon grand-père était musicien, mon père aussi, j'ai toujours baigné dans la musique.
Pacôme : Avant d'apprendre à marcher, tu connaissais déjà les gammes ! (rires)
Alexandre : (rires) J'ai d'abord étudié le piano, puis la batterie. Aujourd'hui, je suis professeur au conservatoire.
Pacôme : Moi, j'ai commencé la clarinette à 10 ans et j'en ai fait pendant 4 ans environ. J'ai arrêté pour diverses raisons, je n'aimais pas trop la sensation de la hanche sur mes lèvres, et à l'époque, j'écoutais de la musique où la clarinette ne jouait pas un grand rôle, du genre punk rock (rires) ! Après, j'ai enchaîné avec la guitare, classique et électrique, en prenant des cours.
Jim : Ma mère a toujours été mélomane, elle écoutait beaucoup de musique à la maison et elle avait un rêve (c'est mon père qui me l'a avoué), que je joue de la guitare ! J'avais 15 ans quand elle m'a   offert ma première guitare. Au début, je n'y ai pas trop touché. J'étais assez paresseux à l'époque,  impatient aussi. Je m'y suis vraiment mis à la fac. J'avais beaucoup de temps, vu que je n'y allais pas très souvent (rires)... Un jour, un ami d'enfance m'a dit : « c'est bien ce que tu joues, c'est quoi ? ». Je lui ai répondu que c'était des trucs que je bricolais comme ça, dans mon coin, et on a monté un groupe. Après, bien sûr, j'ai continué.

Interview d'Erevan Tusk, entre l'EP Sheen et un premier album

« Si on nous a qualifiés de « romantiques », c'est dû à certains textes, je pense. »

Votre EP Sheen est sorti le 14 novembre 2011, un album est prévu au printemps 2012. Comment l'enregistrement de votre premier album s'est-il déroulé ?
Alexandre : Nous avons tout enregistré dans les studios SMOM, au mois d'avril, avant de mixer l'ensemble dans le studio d'Antoine Gaillet à la Défense. Pour le mastering, nous sommes allés dans un autre studio, à Bordeaux.

La composition ? 
Sheen, l'EP d'Erevan TuskAlexandre : Pacôme et Jim ramènent une trame harmonique et mélodique avec les guitares folk, comme ce qu'ils faisaient déjà ensemble avant que l'on monte le groupe. Ensuite, ils bricolent un  peu dans leur coin, et on se revoit tous en studio où chacun amène sa patte. Et la mayonnaise prend (rires) !
Jim : On procède vraiment par étapes à partir d'une ossature très épurée, les accords et le texte en général, parfois même juste les mélodies sans parole.
Pacôme : Au final, chaque musicien compose sa partie.

Et les paroles ?
Pacôme : C'est plutôt Jim qui écrit les textes, même si j'en ai écrit quelques uns...
Jim : ...de plus en plus !
Pacôme : Oui, c'est vrai (rires) ! Mais si on regarde les titres de l'album, c'est plutôt Jim.

De quoi parlent les chansons de votre premier album ?
Jim : Il y a un peu de tout : des anecdotes autobiographiques, des thématiques globales dans lesquelles tout le monde peut se retrouver et des chansons plus narratives comme Nora. Généralement, c'est assez onirique. Si on nous a qualifiés de « romantiques », c'est dû à certains textes, je pense.

Erevan Tusk en session acoustique

Pouvez-vous nous parler du titre Cassidy
Jim : C'est un texte à la fois narratif, avec un personnage féminin, Cassidy, et autobiographique, avec l'histoire plus personnelle d'un voyage qui ne s'est pas vraiment bien passé.

Interview d'Erevan Tusk : In your Shadow, onirisme et harmonie

« Les femmes pardonnent mais n'oublient pas, les hommes oublient mais ne pardonnent pas »

Pouvez-vous nous parler du morceau In your Shadow
Jim : Le titre est important car il résume très bien la chanson. C'est l'histoire d'une personne qui se retrouve dans l'ombre d'une autre, et qui finit peu à peu par mourir. Là, nous parlons des deux morceaux les plus tristes de l'album, mais nous avons des textes très positifs aussi (rires) ! Pour en revenir à In your Shadow, tout est parti d'une phrase que ma mère m'a dite un jour : « les femmes pardonnent mais n'oublient pas, les hommes oublient mais ne pardonnent pas ». Je l'ai intégrée au refrain, puis j'ai construit autour. Je trouvais cette citation assez forte.

A propos du clip de In your Shadow ?
Pacôme : Le réalisateur et son équipe sont des amis de Julien, le guitariste. Ils ont découvert In Your Shadow grâce à lui, avant de nous voir jouer sur scène à la Flèche d'Or. Comme ils ont adoré la chanson et son univers, ils nous ont proposé de faire le clip. Le tournage s'est déroulé en deux temps, une première semaine de répétition avec les costumes sans maquillage, puis les séquences finales où l'on était tout en blanc.

En images, le clip d'In your shadow d'Erevan Tusk :


Pouvez-vous nous parler de l'univers du cirque, présent dans le clip de In your Shadow ?
Jim : Vincent, le réalisateur du clip, est un grand fan des Smashing Pumpkins. Le clip d'Ava Adore, l'un des titres de l'album Adore, est un peu dans cet esprit, pas forcément dans le monde du cirque, mais dans un univers noir, triste, atemporel et très onirique.
Pacôme : A partir de vêtements de cirque du 19ème siècle, ils nous ont distribué un rôle à chacun : le jongleur, le funambule, etc.
Jim : Dans le clip, bien sûr, on retrouve l'idée d'ombre et de dualité. Les personnages se détachent de leur ombre qui reste derrière eux, quand dans cette dernière n'apparaît pas un autre personnage.

Clip d'Ava Adore des Smashing Pumpkins :


Interview d'Erevan Tusk au pays de tous les possibles

« Debussy, c'est vraiment magique... »

Votre rêve d'enfant ?
Alexandre : Devenir snowboarder professionnel (rires) !
Jim : Et moi, hockeyeur professionnel !
Pacôme : Ah oui (rires)? Moi je rêvais d'être chimiste ou chercheur.

Votre rêve d'adulte ?
Alexandre : Vivre de notre musique...
Jim : …en poursuivant ce que nous faisons aujourd'hui !

Erevan Tusk, @J. Rakotomanga

Y a-t-il une chanson que vous auriez aimé composer ?
Pacôme : Dans l'album Friends des Beach Boys, il y a plusieurs chansons, dont Friends, que j'aurais bien aimé écrire.
Alexandre : Moi, je m'orienterais plutôt du côté des pièces pour orchestre symphonique ! Du Debussy par exemple, c'est vraiment magique... Mais voilà, ce n'est pas une petite chanson (rires) !

Si Erevan Tusk était un livre, ce serait ?
Jim : Je n'ai pas forcément de titre en tête, mais je dirais un recueil de poèmes.
Pacôme : D'ailleurs, il y a une chanson qui parle d'un recueil de poèmes de William Blake. Dans la poétique de certains mots, dans les textes de Jim, il y a pas mal de ça, oui. On pourrait aussi rapprocher L'Attrape-cœurs de Salinger d'un autre morceau.

Interview d'Erevan Tusk... en conclusion

« Pour l'instant, on joue plutôt sur Paris, mais après la sortie de l'album, au printemps, on devrait partir en tournée en France. »

La scène ?
Pacôme : Quelques dates sont déjà prévues en janvier et en février, en avril aussi. Pour l'instant, on joue plutôt sur Paris, mais après la sortie de l'album, au printemps, on devrait partir en tournée en France. 


Vos projets ?
Jim : Pacôme chante et joue dans un groupe qui s'appelle Rrose Tacet. Je fais un peu de pub, parce que c'est vraiment très bien !
Alexandre : Moi, je suis batteur dans un groupe qui s'appelle Narrow Terence, et dans un autre aussi qui n'a absolument rien à voir avec Erevan Tusk, un duo électro-batterie beaucoup plus fou qui s'appelle Viudmoth.
Jim : Et moi je chante et joue pour un autre groupe qui s'appelle Starboard Silent Side.

Un message pour terminer ?
Venez-nous voir en concert ! On est plutôt sympas (rires) [NDRL : on confirme !], et si vous avez des questions à nous poser en vrai, n'hésitez-pas ! 

Interview d'Erevan Tusk réalisée jeudi 8 décembre 2011 par Cécile Duclos

Erevan Tusk, Sheen, sorti le 14 novembre 2011.

Crédit photos :  J. Rakotomanga.
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L'EP d'Erevan Tusk :
Sheen, Mayam, novembre 2011, Téléchargement MP3.
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