mardi 31 janvier 2012

Watine, Still Grounds For Love

Watine, Still Grounds For LoveEntre électronique et dream pop, musique classique et trip hop, le troisième album de Watine, Still Grounds For Love, nous immerge dans un univers organique et onirique à la croisée des contes d'Andersen, du roman gothique anglais et de la prose du Comte de Lautréamont. Résolument indé, Still Grounds For Love électrise, exorcise, hypnotise. Divinement chanté, Still Grounds For Love bouleverse, traverse, renverse. Les oreilles au placard, on l'écoute avec les tripes, religieusement. Les émotions dégringolent, les sensations s'envolent, les histoires se parent d'images folles : impossible de sortir indemne de cette expérience intimiste, exquise à souhait. Still Grounds For Love, un conte de fées musical.

lundi 30 janvier 2012

Lana Del Rey : Born to die ?

Lana Del Rey : Born to die ?Le buzz Lana Del Rey n'en finit pas de dĂ©chaĂ®ner les foules. AdulĂ©e, jetĂ©e au pilori, la divine Lolita sĂ©duit autant qu'elle agace. Le dernier scandale en date ? Video Games, son premier single, ne serait qu'un vulgaire plagiat. Et comme le hasard fait bien les choses, l'obscure chanson grecque Ă  l'origine de la polĂ©mique surgit des limbes Ă  point nommĂ© : deux semaines Ă  peine avant la sortie tant attendue de l'objet de la discorde, Born to die, aujourd'hui dans les bacs. Et si le titre de l'album Ă©tait prĂ©monitoire ? Si la chanteuse amĂ©ricaine, anĂ©antie, sacrifiait sa carrière naissance pour mettre fin Ă  la tourmente mĂ©diatique ? La question reste ouverte, mais une chose est certaine : si, sur son compte, les plus folles rumeurs font toujours la une des magazines, Lana Del Rey, n'en dĂ©plaise aux incrĂ©dules, n'est pas un fake, une icĂ´ne synthĂ©tique inventĂ©e de toute pièce par le Professeur Nimbus de l'industrie du disque. Eh oui, Lizzie Grant – de son vrai nom – existe bel(le) et bien, on l'a mĂŞme vue en chair et en os ; et si, depuis, ses lèvres pulpeuses ne cessent de faire couler de l'encre (salive comprise), ce n'est pas lĂ  – et loin s'en faut ! – l'unique chou gras dont se dĂ©lectent ses dĂ©tracteurs. Lana Del Rey au banc des accusĂ©s ? Le cĹ“ur de la controverse, en trois idĂ©es reçues.

vendredi 27 janvier 2012

Leopold Museum : de Schiele Ă  Nitsch

Leopold Museum : de Schiele Ă  NitschVienne. Autriche. Samedi 24 dĂ©cembre 2011. Pendant que certains errent au Naschmarkt Ă  la recherche de victuailles pour les fĂŞtes de fin d'annĂ©es (n’oubliez surtout pas de passer Ă  la boutique Zotter pour y dĂ©nicher quelques tablettes de chocolat bio aux parfums et goĂ»ts improbables et aux si jolis emballages !), je me dĂ©solidarise de ma petite famille, et me dirige vers le MQ pour une petite matinĂ©e au Leopold Museum. Le billet en main, je file en direction du gros cube blanc et grimpe la vingtaine de marches. Un panneau sur la porte m’accueille avec un « 24-12 : Closed ». DĂ©pitĂ©e, je retourne au guichet oĂą la caissière, un peu fofolle, m’annonce qu’effectivement, c’est fermĂ© aujourd’hui, mais que je peux revenir demain, ce sera ouvert. Heureusement, je suis encore lĂ  demain, c’est NoĂ«l !

jeudi 26 janvier 2012

La sĂ©rie V : retour dans le prĂ©sent

La sĂ©rie V : retour dans le prĂ©sentDans la sĂ©rie des Visiteurs, il y a les Visiteurs moyenâgeux qui errent dans les couloirs du temps, il y a les Visiteurs du mercredi soir, et il y a les Visiteurs que l'on surnomme V, des reptiles qui, sous une apparence humaine, en veulent Ă  notre espèce. Et c’est Ă  eux qu'aujourd’hui, nous allons nous intĂ©resser.

mercredi 25 janvier 2012

The Stumps, 4 moignons Ă  confesse

The Stumps en concertPour la sortie de leur album The Beat, The Stumps sort le grand jeu avec une interview-rencontre du troisième type. Au menu (en attendant les nouvelles aventures de JĂ©sus au Stade de France ou sur les rĂ©seaux sociaux, on ne sait pas encore) : des moignons au gratin de courgettes Ă  la menthe poivrĂ©e, un civet de tortue assaisonnĂ© Ă  la pluie et Ă  la joie de vivre, un magret de Saturnin le canard, quelques brochettes d’aigle (le mĂŞme que celui du blouson en cuir de Johnny), et pour finir, une marmelade de taureau ailĂ© ! Et parce qu'un bon repas ne commence jamais sans une mise en bouche digne de ce nom, l'interview des cinq garçons (Axel Sigurdsson Ă  la batterie ; William Nakad Ă  la basse ; Thomas ClĂ©ment et William Persinette-Gautrez Ă  la guitare) sera prĂ©cĂ©dĂ©e d'une chronique de leur dernier concert parisien. Show must go on !

mardi 24 janvier 2012

Déshabillez mots, strip texte jouissif

DĂ©shabillez mots, strip texte jouissifĂ€ une Ă©poque oĂą la Culture est mise au placard et sa camarade d’infortune, l’Éducation nationale, mise au rabais, LĂ©onore Chaix et Flor Lurienne, auteures et comĂ©diennes, donnent la parole aux premiers concernĂ©s, les Mots. Ces derniers, avec humour et sincĂ©ritĂ©, se prĂŞtent au jeu et rĂ©veillent nos consciences. Écrit par LĂ©onore Chaix et Flor Lurienne, mis en scène par Marina TomĂ©, DĂ©shabillez mots est un spectacle Ă©poustouflant, intelligent et drĂ´le. En nous livrant un Ă©tat des lieux de notre sociĂ©tĂ©, il nous met face aux rĂ´les que nous y jouons.

lundi 23 janvier 2012

Anna Aaron en concert Ă  Paris

Anna Aaron en concert Ă  ParisC'est aujourd'hui, le 23 janvier 2012, que dĂ©barque dans les bacs français l'un des plus joyaux musicaux de l'annĂ©e 2012, Dogs in Spirit, le dernier album d'Anna Aaron. Il y a trois mois exactement, le 23 novembre 2011, la talentueuse Suisse enflammait la scène parisienne lors d'un concert mĂ©morable, dĂ©licieux avant-goĂ»t d'une tournĂ©e que l'on attend avec une impatience non dissimulĂ©e !...

vendredi 20 janvier 2012

Grand Palais: Des jouets et des hommes

Grand Palais: Des jouets et des hommesUn samedi d’hiver exceptionnellement ensoleillĂ© et une douceur inhabituelle pour la saison : c'est la journĂ©e idĂ©ale pour dĂ©couvrir l'une des plus Ă©tonnantes expositions du Grand Palais, Des jouets et des hommes. On s’est levĂ© tĂ´t avec le petit bout de chou, et c’est muni d’un billet coupe file (et oui sur Paris, autant ĂŞtre prĂ©cautionneux pour Ă©viter les interminables files d’attentes aux entrĂ©es des musĂ©es), que l’on se dirige vers le musĂ©e. Surprise ! Pas de cortège de visiteurs impatients, râlant et pestant contre une organisation dĂ©fectueuse. Ravi, on s’empresse de gravir les marches qui nous mènent Ă  l’intĂ©rieur du somptueux bâtiment.

jeudi 19 janvier 2012

Virginia Woolf et Michèle Gazier : Entre les bulles

Virginia Woolf et Michèle Gazier : Entre les bullesVirginia Woolf, héroïne de bande dessinée ? Il fallait l'audace d'une plume avisée et l'élégance d'un grand illustrateur pour réussir un tel projet : Michèle Gazier (écrivaine, critique littéraire, traductrice et éditrice) et Bernard Ciccolini (illustrateur et scénariste) ont répondu présents à l'appel. Le résultat de ce pari insensé ? Un très bel ouvrage qui nous ouvre les portes de l'espace-temps, nous plongeant dans l'Angleterre de l'entre-deux-guerres à la rencontre de l'illustre romancière Virginia Woolf, dévorée par sa passion de l'écriture, les drames qui jalonnent sa vie, une existence trop étriquée, des accès dépressifs qui la conduiront au suicide, des amours contrariés, la lenteur du féminisme...

mercredi 18 janvier 2012

Festival Les femmes s'en mĂŞlent : le printemps n'attend pas !

Festival Les femmes s'en mĂŞlent : le printemps n'attend pas !Cette annĂ©e, nous fĂŞterons la 15ème Ă©dition du dĂ©sormais cĂ©lèbre festival Les Femmes S’en MĂŞlent, qui se dĂ©roulera au printemps prochain en France et en Europe, du 20 mars au 1er avril 2012. Et pour cĂ©lĂ©brer ce rendez-vous très attendu, rendez-vous le 18 janvier 2012 (aujourd'hui, et oui !) au Point ÉphĂ©mère, Ă  Paris, pour la soirĂ©e d'ouverture du festival. Au programme, ce soir : l'incontournable AmĂ©ricaine Laura Gibson et la Sud-africaine jazzy Dear Reader. Une distribution de choix Ă  l'image d'une manifestation fĂ©minine Ă  base de rock, de blues, de metal, de folk, de pop, d'electro... bref, vous l'aurez compris, le spectre musical n'a d'Ă©gal que la diversitĂ© gĂ©oculturelle !

mardi 17 janvier 2012

A Dangerous Method : La méthode Cronenberg

A Dangerous Method : La mĂ©thode CronenbergAdaptĂ© d'une pièce de Christopher Hampton, créée en France en 2009 sous le titre Parole et guĂ©rison, le dernier film de David Cronenberg, A Dangerous Method, est surprenant Ă  bien des Ă©gards. Le sujet lui-mĂŞme ne manque pas d’originalitĂ© : Sabina Spielrein (Keira Knightley) est confiĂ©e aux soins du psychanalyste Carl Jung (Michael Fassbender). Elle souffre d’une forme d’hystĂ©rie particulièrement aigĂĽe. En quelques mois, la jeune femme progresse, puis guĂ©rit et devient la maĂ®tresse de son mĂ©decin. Leur relation est rĂ©vĂ©lĂ©e lorsque Sabina, devenue Ă©tudiante en psychanalyse, entre en contact avec Sigmund Freud (Viggo Mortensen).

lundi 16 janvier 2012

L’expressionnisme Ă  la Pinacothèque

L’expressionnisme Ă  la Pinacothèque : Kirchner, Baigneuses (Ă®le de Fehmarn), 1912Jusqu’au 11 mars 2012, un courant artistique majeur est Ă  l'honneur dans la capitale française, l'expressionnisme. A la Pinacothèque de Paris, l'exposition Expressionismus & Expressionismi (Berlin-Munich 1905-1920) prĂ©sente près de 150 Ĺ“uvres, des tableaux essentiellement, mais aussi des dessins, croquis, lithographies, gravures et sculptures. Son angle d'approche ? Une comparaison Ă©difiante entre Der Blaue Reiter et Die BrĂĽcke, ses deux Écoles fondatrices. Les artistes exposĂ©s ? Franz Marc, Vassily Kandinsky, Marianne von Werefkin, Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Emil Nolde, et bien d'autres.

vendredi 13 janvier 2012

The Stumps: The Beat, génération punchy

The Stumps: The Beat, gĂ©nĂ©ration punchyAttention Mesdames et Messieurs, dans un instant, ça va dĂ©coller ! Avec The Beat, le premier album des Stumps, vous pouvez dire adieu Ă  la guinguette d'Huguette la punkette, aux surboums Tout-le-monde-est-une-rock-star-comme-Jimmy-la-banane-alors-pourquoi-pas-moi-hein ?, et aux bons vieux Chats Sauvages qui sĂ©vissent encore dans les bals masquĂ©s et autres orchestres de quartier (d'autant que les pompiers en uniforme, on ne les voit que le 14 juillet). Avec The Beat, place au punk rock, celui qui dĂ©chaĂ®ne la coquette Huguette, qui tirebouchonne la houppe du brave Jimmy et qui ressuscite les Matous Sauvages Ă  coups de dĂ©cibels ! Ça fait du bien, beaucoup de bien, alors pourquoi s'en priver ?


jeudi 12 janvier 2012

Claire Denamur, Vagabonde des ondes

CrĂ©dit photos (Vagabonde, Claire Denamur - Photosession) : Jan Welters.Après le foudroyant Bang Bang Bang qui aura illuminĂ© l'automne de ses notes cristallines jetĂ©es sur un rythme endiablĂ©, Claire Denamur a sorti en novembre dernier un nouveau single, Rien de moi, extrait de son dernier album Vagabonde. LaurĂ©ate des artistes DĂ©tours 2012, la jeune artiste affiche pour ce disque aussi noir que bouleversant un look dĂ©finitivement masculin, Ă  la Johnny Cash : pas de maquillage ni de bijou, des chemises d’homme boutonnĂ©es jusqu’en haut, les cheveux gominĂ©s. Dans la peau de cet ĂŞtre androgyne, magnifiquement croquĂ© en noir et blanc, Claire Denamur rappelle une chose essentielle : Vagabonde n'est pas une affaire personnelle, mais bien universelle.

mercredi 11 janvier 2012

La série Glee fait son coming back

La sĂ©rie GleeDepuis le 21 dĂ©cembre 2011, la sĂ©rie Glee fait son coming back sur W9 pour un deuxième round très attendu dont la fin marquera une sortie tout aussi attendue en DVD. Après une première saison triomphante (10 millions de tĂ©lĂ©spectateurs aux États-Unis, un million en France), la sĂ©rie prĂ©fĂ©rĂ©e des teenagers (mais pas seulement !) nous fait Ă  nouveau chalouper et vocaliser entre risettes et larmes de crocodile. Car il faut bien le confesser, l'effet Glee est irrĂ©sistible : outre les semelles qui dĂ©mangent, la musique qui s'en va et qui revient (« c'est fait de tout petits riens, ça se chante et ça se danse...») dĂ©ferle comme la plus affolante des drogues. 

mardi 10 janvier 2012

Selah Sue, la Diva du Ragga

Selah Sue, la Diva du Ragga Au printemps 2011, Selah Sue sortait son premier album, aujourd'hui disque de platine. Depuis, la jeune chanteuse auteure compositrice flamande de 22 ans ne cesse de faire parler d'elle. On loue sa voix en or d'Ă©corchĂ©e vive, on s'enivre de sa musique aux influences si riches qu'il est impossible de  trouver son album chez le disquaire (ah si, en tĂŞte de gondole !), on s'extasie sur son talent, d'une Ă©vidence sidĂ©rante... A l'occasion de la sortie de son dernier single On the run (26 novembre 2011), réécoutons ensemble la première Ĺ“uvre Ă©ponyme de Selah Sue, rĂ©vĂ©lation incontestable de l'annĂ©e 2011.

Pour ouvrir la boîte de Pandore, passez la souris ici...
Le saviez-vous ? Selah Sue a choisi d'Ă©tudier la psychologie Ă  l'universitĂ© pour mieux comprendre le mĂ©canisme complexe des Ă©motions humaines, ces Ă©motions qui occupent Ă  prĂ©sent une place très importante dans sa vie d'artiste.

Selah Sue, l'étoile belge qui voulait être ballerine

C'est à Louvain que Selah Sue (Sanne Putseys de son vrai nom) voit le jour en 1989, dans une famille totalement étrangère au milieu de la musique. Petite, la jeune belge veut devenir danseuse de ballet : de 6 à 12 ans, elle fait tout pour réaliser son rêve d'enfant. Puis à 15 ans, tout bascule : sur une guitare acoustique, elle commence à composer ses premières chansons. Entre cours de guitare classique, entraînements maison et sessions MTV unplugged, elle perfectionne son jeu ; dompté, l'instrument à cordes ne la quittera plus.

Selah Sue
Tout ce qui la touche, la blesse, l'inquiète, la fait douter, Selah Sue le met dĂ©sormais en musique, une façon pour elle d'organiser ses pensĂ©es, de vivre les Ă©vĂ©nements, de canaliser ses Ă©motions. Avec un implacable sens du rythme, elle pose sa voix grave et Ă©raillĂ©e de chanteuse noire amĂ©ricaine sur les contre-temps de sa guitare sèche. InfluencĂ©e par des artistes comme Lauryn Hill, Erykah Badu, M.I.A. ou encore Bob Marley, elle rehausse ses morceaux de couleurs funk, r’n’b, soul, reggae, hip-hop, rock, rap, drum’n’bass, raggamuffin, dubstep, Ă©lectro... Entre autres ! Aujourd'hui, celle que rien ne prĂ©disposait Ă  rĂ©volutionner le monde de la musique et qui n'a mĂŞme jamais pris un cours de chant, remercie le ciel pour son oreille musicale et son organe vocal. God bless Sue !

De la toile à la scène, le carton Selah Sue

Tout commence par un bar belge oĂą Selah Sue, encore Ă©tudiante, se produit. C'est lĂ  que Milow, le chanteur d'Ayo Technology, la remarque. Conquis, il dĂ©cide de la suivre. En parallèle, elle enregistre quelques maquettes dans des home-studios, chez des amis. PostĂ©es sur myspace, ces dernières font boule de neige : le nombre de fans explose, les professionnels de la musique la repère, la carrière de la jeune Selah Sue est lancĂ©e. Attention, après, tout va très vite ! 

Selah Sue en concert (2011)
A 17 ans, Selah Sue fait ses débuts en assurant des premières parties (Milow, Jamie Lidell...). A 19 ans, elle sort son premier EP, Black Part Love. A 20 ans, elle part à l'assaut des festivals belges et européens : North Sea Jazz Festival, Lowlands Festival (Pays-Bas), Festival Humo, Les Nuits Botaniques, TW Classic Werchter, Les Ardentes, Dour, Lokerse Feesten, Couleur Café, Pukkelpop, Paléo (Suisse), Les Eurockéennes de Belfort... A 21 ans, c'est la consécration : Selah Sue sort son deuxième EP, Raggamuffin, et part en tournée pour présenter son premier album qui verra le jour l'année suivante, en 2011. Ses concerts affichent complets ; elle joue en Belgique, en France, aux Pays-Bas ; Prince, Keziah Jones et Patrice lui demandent d'assurer leur première partie. En mars 2011, son premier album, Selah Sue, sort dans les bacs. Quelque mois plus tard, elle décroche le Prix Constantin.

Selah Sue : un premier album viscéral

En ouverture de l'album Selah Sue, This World : un tourne-disque crachote, souvenirs des vinyles jazzy de nos parents ; silence, on reprend notre souffle ; attaque conjuguĂ©e de la basse et de la batterie, les muscles se relâchent ; quelques notes de guitare jetĂ©es pĂŞle-mĂŞle sur une rythmique appuyĂ©e, et c'est parti : « I feel real danger, this world ain't simple, but I'm strong, I know how to get out » [NDLR en français : « Je sens un rĂ©el danger, ce monde n'est pas si simple, mais je suis forte, je sais comment m'en sortir »]. Ballade soul, cuivres qui s'Ă©lancent sur le refrain, la voix s'emporte : « Crazy World, Crazy World yeah ! ». 

Sans les images mais en musique, This World, de Selah Sue :



Notre coup de cœur de l'album ? Peace of mind, aux chœurs envoûtants, au rythme irrésistible, à la voix rocailleuse, animale, comme toujours, à se damner... Peace of mind bouleverse, entraîne, résonne au plus profond de soi. Écho d'une douleur ancestrale, d'une joie de vivre primitive. A écouter en boucle, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit.

Au North Sea Jazz Festival, Selah Sue interprète Peace of Mind (juillet 2011) : à écouter avec les yeux !


Raggamuffin, l'un des singles de l'album, est aussi l'une des premières compositions de la jeune prodige. En la sélectionnant pour son album, Selah Sue remercie les internautes qui l'ont écoutée, alors qu'elle était encore inconnue, plus d'un million de fois sur le web. Et pour cause ! La rythmique est époustouflante ; la voix, caressante et puissante, est remarquable ; la mélodie, d'une efficacité exemplaire ; on vous laisse écouter...

Le clip de Raggamuffin, de Selah Sue :



Avec une orchestration blues teintĂ©e de soul et de r’n’b, Please, chantĂ©e en duo avec le facĂ©tieux Cee-Lo Green, rappelle les bonne vieilles ballades d'Otis Redding, un zeste de trip hop en plus. Époustouflant.

Dans Crazy Vibes, la basse tient toujours la vedette, le timbre de la jeune femme, qui oscille entre Nina Simone et Aretha Franklin, se fait plus âpre que jamais, la batterie swingue dangereusement. Impossible de rĂ©sister au groove saisissant qui traverse cette chanson comme la quasi totalitĂ© de l'album, des titres phare comme This World ou Raggamuffin, Ă  Black Part Love ou Explanations. « But now I can't control myself from grooving » [NDLR en français : « Mais maintenant, je ne peux pas empĂŞcher mon corps de bouger »] : nous non plus, so let's dance !

Le clip de Crazy Vibes, de Selah Sue :



Tracking liste de l'album Selah Sue, sorti le 7 mars 2011 :
1 - This World
2 - Peace Of Mind
3 - Raggamuffin
4 - Crazy Vibes
5 - Black Part Love
6 - Mommy
7 - Explanations
8 - Please
9 - Summertime 
10 - Crazy Sufferin 
11 - Fyah Fyah
12 - Just Because I Do

Auteur : Cécile Duclos

Retrouvez Selah Sue sur le web, sur son site officiel et sur myspace.
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Le premier album de Selah Sue :
Selah Sue, sortie le 7 mars 2011.
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lundi 9 janvier 2012

La poĂ©sie dans la prose de StĂ©phanie Hochet : « Je ne connais pas ma force »

La poĂ©sie dans la prose de StĂ©phanie Hochet : Je ne connais pas ma forceCette semaine, nous avons l'honneur d'accueillir Giovanni Merloni dans notre rubrique littĂ©rature, pour une remarquable analyse du roman Je ne connais pas ma force (paru aux Ă©ditions Fayard en 2007) de la jeune et talentueuse romancière StĂ©phanie Hochet, dont le nouveau roman, Les Ă‰phĂ©mĂ©rides, sortira le 7 mars 2012 aux Ă©ditions Payot & Rivages.

vendredi 6 janvier 2012

Nameless en session live : en avant la musique !

Nameless en session live : en avant la musique !Dans un bar cosy aux lumières tamisĂ©es, entre serveurs, machines Ă  cafĂ© et fourchettes, nous retrouvons Maxime, ClĂ©ment, Julien et Alexandre, les quatre artistes du groupe Nameless, en session live acoustique. Julien sourit derrière son clavier ; dans le vaste canapĂ© cuir, Maxime et ClĂ©ment taquinent leur guitare folk tandis qu'Alexandre s'apprĂŞte Ă  chanter. La boĂ®te Ă  rythme donne le coup d'envoi, Angelina est la première chanson Ă  nous emporter loin, très loin de l'effervescence de ce dĂ©but de soirĂ©e parisien. Elle sera suivie de Self-Control, avec Alexandre au clavier et Julien Ă  la surveillance des camĂ©ras. Deux morceaux aussi mĂ©lodiques qu'Ă©nergiques extraits de leur EP Nameless, pour patienter jusqu'Ă  la sortie très attendue de leur deuxième album en 2012.

jeudi 5 janvier 2012

Oh my God !, l'hystĂ©rie au fĂ©minin

Oh my God !, l'hystĂ©rie au fĂ©mininQuand l'hystĂ©rie fĂ©minine s'invite dans les salles obscures, ça donne Ă  peu près ça : « Aaaah yeeees Ohohohoooo hiiiii... Oh my God ! ». Enfin, pas quand on a pas affaire Ă  A Dangerous Method de David Cronenberg, mais plutĂ´t Ă  Oh my God ! de Tanya Wexler, une comĂ©die romantique rondement menĂ©e qui rend un vibrant hommage Ă  l'invention de la savante mĂ©canique orgasmique communĂ©ment appelĂ©e vibromasseur. C'est face Ă  la recrudescence de cas d'hystĂ©rie fĂ©minine Ă  la fin du 19ème siècle que la mĂ©decine met en place ce remède infaillible. L'ustensile, qui fait une entrĂ©e fracassante dans les asiles d'aliĂ©nĂ©es et les cabinets mĂ©dicaux, mettra plusieurs dĂ©cennie pour se mettre au service... du plaisir seul.

mardi 3 janvier 2012

Interview d'Erevan Tusk, les acrobates de l'harmonie

Interview d'Erevan Tusk, les acrobates de l'harmonieC'est aux studios SMOM que nous rencontrons Erevan Tusk, un groupe pop-rock aux dĂ©licieuses mĂ©lodies Ă  ne pas lâcher d'une semelle dans les mois Ă  venir. EnjouĂ©s, charmants, passionnĂ©s, ils nous parlent de leur carrière musicale, de leur EP Sheen et de leur prochain album qui sortira au printemps, mais aussi de Debussy et de William Blake, de hockey et de snowboard, d'Ă©lĂ©phant et de cirque, de pardon et de clarinette... En exclusivitĂ©, l'interview d'Erevan Tusk avec sur le divan, Pâcome, Jim et Alexandre. 

lundi 2 janvier 2012

Polanski : Carnage en mĂ©nage

Polanski : Carnage en mĂ©nageQuoi de plus appropriĂ© en cette pĂ©riode de fĂŞtes de fin d'annĂ©e qu'un petit carnage domestique entre adultes consentants ? Jouissif s'il en est, Carnage, le dernier film de Polanski, brille tant par ses dialogues percutants que par son casting Ă©clatant. A l'affiche : Jodie Foster (Penelope Longstreet), Kate Winslet (Nancy Cowan), Christoph Waltz (Alan Cowan) et John C. Reilly (Michael Longstreet). Quatre acteurs au sommet pour cette satire hilarante, sans temps mort ni faux pas, d'oĂą l'on ressort avec une unique frustration, que les choses ne soient pas allĂ©es encore plus loin. Les affrontements, aussi mordants soient-ils, s'inscrivent en effet dans un cadre parfaitement policĂ© : pas d'estocade, mĂŞlĂ©e, empoignade, rossĂ©e, mornifle et autre manifestation physique d'une colère incontrĂ´lĂ©e ; pas d'insulte (ou presque), menace, juron et autre excès verbal ; pas de rĂ©vĂ©lation sordide, secret ou scandale de famille. Carnage dĂ©ploie une trame bien plus subtile oĂą la tension est permanente, une trame tissĂ©e de sarcasmes et de jeux regards, de remarques faussement bien intentionnĂ©es et de dĂ©rapages divinement contrĂ´lĂ©s. Et c'est sans doute lĂ  ce qui fait toute la force de ce huis clos grinçant construit dans les plus pures règles de l'art, avec unitĂ© de temps, d'action et de lieu.

 
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